“Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause, infléchi, sélectionné, trié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. L’inventaire annuel, c’est maintenant qu’il faut le faire. A la demande de bon sens : « Relançons le plus rapidement possible la production », il faut répondre par un cri : « Surtout pas ! ». La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant.”
De Bruno Latour 30 3 2020, PHILOSOPHE ET SOCIOLOGUE

Vivons nous dans un monde qui se réveille de ses absences? Sommes nous au bon endroit ou à l’envers ? Va t-on reprendre un parcours déjà obsolète ou un regard sensiblement différent ? Sommes nous au tournant d’une existence à redéfinir ? Que reste t-il de cet “ordre mondial” à part la sauvegarde d’une poignée d’hommes d’affaires ? Quelle est place de la norme démocratique quand la considération des valeurs humaines et des mesures de préventions vitales et sanitaires pour la population mondiale vient en un ultime recours ? Est-ce la pathologie ou la santé que nous devront désormais prémunir ? 

Est-ce que la mascarade va s’arrêter pour ne plus s’arrêter aux mots mais aux actes utiles, pour ne plus réfléchir à plusieurs mais ensemble à des convenances bienveillantes, pour protéger et nourrir une divine nature indispensable à l’harmonie de la vie, pour laisser l’espace correspondant aux espèces et aux animaux, pour  l’urgence du présent et pour toutes les choses sensées décalées chaque jour mais qui basent une vitalité saine entre les individus ? 

Il s’agira vraisemblablement de réviser le sens des projections qui déterminaient nos trajectoires de pensées. Un monde hautement structuré mais si peu perméable et sensible aux réactions essentielles, aux touches de l’esprit, au comportement sensible, au beau geste, au partage et à la culture du moment présent. 

La communication et l’évolution du souffrant constituent les phares de ses ajustements cognitifs et émotionnels. Les besoins de récupération psychophysiologiques ne constituent pas seulement des contraintes pour des adaptations diverses mais des dispositions révélatrices qui nous enseignent sur ce que nous choisissons de ne plus faire car “la dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant.”

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