Les 4 prédécesseurs de Hassan Diab ont mis en garde, lors d’une réunion qui s’est déroulée ce jeudi, le premier ministre contre l’utilisation de la répression de la corruption dans le cadre de règlements contre ses adversaires politiques. Cela pourrait plonger, selon eux, le pays dans une crise nationale.

Pour rappel, Fouad Saniora et Najib Mikati ont été accusés, au cours des derniers mois de fraudes financières par les autorités judiciaires.

Le gouvernement actuel, choisi par le régime et ses alliés politiques, est malheureusement devenu un outil pour régler des comptes politiques et pour se venger. Il est devenu une plate-forme pour lancer des accusations et déclencher des conflits dans toutes les directions, ainsi qu’un barrage derrière lequel se cachent une malveillance personnelle et des aspirations présidentielles, contraire aux Accords de Taëf, à la Constitution, à l’application des lois ou à l’intérêt de l’État libanais.
Nous mettons en garde contre les conséquences de la poursuite par le régime et son gouvernement des politiques qui ont conduit notre pays à une grave crise nationale qui transforme les difficultés en effondrement et la souffrance en explosion.
Fouad Saniora

Les 4 anciens premiers ministres ont appelé le chef de l’état et le premier ministre à adopter les principes qui unifient les libanais dans le cadre du respect des accords de Taëf, pour restaurer la confiance des libanais des pays arabes et de la communauté internationale.

Ils appellent par conséquent le gouvernement et le chef de l’état à cesser de “contrefaire la lutte contre la corruption et la changer en campagne de revanche visant à des règlements de comptes politiques” mais également à changer la politique économique pour cesser la détérioration des conditions sociales.

Le Liban traverse une profonde crise politique, économique, financière, monétaire et socio-économique. La situation s’est détériorée récemment et menace de dégénérer en une grave crise nationale à moins que la présidence et son gouvernement ne modifient immédiatement leurs politiques, ne respectent à nouveau la Constitution, les lois et les intérêts de l’État libanais, et ne se concentrent sur l’adoption de mesures susceptibles d’alléger la souffrance le pays et les citoyens

Ils ont également accusé les autorités actuelles à souhaiter changer le système politique parlementaire en système politique présidentiel.

Au sujet de la crise économique, ils appelle à la mise en place d’un accord avec le Fonds Monétaire International

Nous appelons le président et le gouvernement à adopter une orientation sérieuse et à mettre un terme à la détérioration économique, financière et monétaire en accord avec le Fonds monétaire international, en tant que seule institution internationale accréditée et invoquée par la plupart des pays de la communauté internationale, pour donner la crédibilité nécessaire à tout plan économique.

Les 4 anciens premiers ministres ont également dénoncé les violences et les atteintes contre les propriétés privées et publiques.

Les citoyens sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère et leur déception et pour exiger une réforme, la fin de l’effondrement (économique) et l’attention aux besoins fondamentaux des Libanais. Bien sûr, nous n’acceptons pas la destruction des banques, des magasins ainsi que des propriétés privées et publiques. Nous n’acceptons pas les attaques contre l’armée et les forces de sécurité. Mais nous demandons des enquêtes aient lieu concernant les violences, les morts et les blessés

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