Le siège de l'Association des Banques du Liban après l'explosion du Port de Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com
Le siège de l'Association des Banques du Liban après l'explosion du Port de Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com

Les problèmes de Crédit Suisse ont commencé en 2021 lorsque leur département de prime broker a investi dans des fonds spéculatifs comme Archegos (qui investissait dans des valeurs technologiques) qui a fait faillite ce qui a couté au Crédit Suisse 4,7 milliards de dollars. Ensuite, il y a eu la faillite de Greensill (qui finançait à court terme des entreprises en titrisant ses prêts auprès du Crédit Suisse) ce qui a couté au Crédit Suisse 2,6 milliards de dollars. D’après la Finma (le régulateur suisse), le Crédit Suisse n’a pas été assez prudent. Il y a aussi eu l’affaire dite des « tuna bonds » du Mozambique : le Crédit Suisse a alors payé près de 500 millions de dollars aux autorités américaines, britanniques et suisses pour éviter des poursuites car le Crédit Suisse aurait financé la corruption du pouvoir au Mozambique au lieu de financer exclusivement des navires-patrouilleurs et de la pêche au thon. Déjà, en 2020, le Crédit Suisse avait été accusé d’avoir financé un cartel de drogue bulgare et avait même été condamnée au pénal en Suisse. Il y a aussi eu l’enquête de l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) en 2022, baptisée « Swiss Leaks » qui a dévoilé des activités de blanchiment d’argent par le Crédit Suisse pour le compte de dictateurs et d’hommes politiques corrompus, de grandes fortunes à l’origine illicite, de personnes privées ou morales frappées par des sanctions internationales, voire de réseaux criminels ou mafieux.

Il faut également dire que le Crédit Suisse avait de bons ratios de solvabilité et de liquidité. Le problème était le manque de prudence et de rigueur dans la gestion des risques ainsi que le manque de compétence au sein du Conseil d’administration du Crédit Suisse.

Pour la Silicon Valley Bank, le problème est que Donald Trump avait en 2018 assoupli la réglementation applicable aux banques de taille moyenne (en relevant le seuil des banques détenant au moins 50 milliards de dollars d’actifs à celles qui détiennent 250 milliards d’actifs). Il y a également eu une mauvaise gestion du risque au sein de Silicon Valley Bank entre les actifs et le passif, et un problème de gestion en général.

Au Liban, les banques sont coupables de mauvaise gestion du risque souverain libanais, d’avoir enrichi leurs actionnaires en versant leurs dividendes en dollars à l’étranger, d’avoir appauvri leurs déposants en participant à la pyramide de Ponzi de la Banque du Liban, d’avoir blanchi de l’argent d’une grande partie de la classe politique corrompue. Il y a aussi un problème de compétence en plus de l’avidité, de l’appât du gain.

La valeur des dépôts et les dollars ont disparu.

Il faut l’aide du FMI et appliquer les conditions que le FMI pose et que le plan Lazard comprenait : restructuration du secteur bancaire public (c’est-à-dire de la BDL) et privé (c’est-à-dire des banques), de la dette publique et des pertes financières, un véritable budget, un véritable audit juricomptable, l’amendement de la loi sur le secret bancaire et l’élaboration d’une vraie loi sur le contrôle des capitaux.

Mon interview dans El Nashra : https://www.elnashra.com/news/show/1615806.

Un commentaire?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.