Riad Salamé sur Al Hadath, 24 mai 2021

Suite à la publication d’un mandat d’arrêt international le concernant, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé aurait refusé d’accéder aux demandes du premier ministre Najib Mikati et du président de la chambre Nabih Berri de démissionner, estimant qu’une telle décision équivaudrait à reconnaitre les faits qui lui sont reprochés, annonce le journal An Nahar et indiquant attendre la fin de son mandat.

Des contacts sur le plan international seraient en cours, notamment avec les Etats-unis en vue d’identifier un successeur qui n’aurait aucun lien avec le système financier ou politique libanais.

Côté gouverneur de la BdL, on récuse toujours toutes les accusations de détournement de fonds et de blanchiment d’argent, estimant que le mandat d’arrêt international intervient en raison de son refus à se présenter devant la juge du Parquet National Financier français et non d’une quelconque culpabilité.

Cette information du quotidien intervient alors que des rumeurs font état d’un possible départ du gouverneur de la BdL vers un pays arabe ne possédant pas de traité d’extradition avec la France. Des observateurs notent cependant que les pays mentionnés possèdent des relations étroites avec la France, amenant les autorités de ces pays a possiblement refuser d’héberger le gouverneur de la BdL.

Cependant, des sources proches de l’enquête indiquent que plusieurs pays européens pourraient prochainement également annoncer le dépôt d’un mandat d’arrêt visant Riad Salamé qui est accusé, ainsi que ses proches, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent.

Des sources locales notent que de nombreux hommes politiques et du monde des affaires s’inquiètent désormais de la tournure des évènements, notamment en raison des liens étroits qu’ils avaient avec Riad Salamé et tentent ainsi de circonscrire la situation à Riad Salamé lui-même.

Pour rappel, à Monaco, un dossier judiciaire a été ouvert à l’encontre du premier ministre Najib Mikati lui-même alors que Liechtenstein, une information judiciaire a été ouverte suite à la découverte de transferts financiers d’une société également proche de Najib Mikati en faveur de Raja Salamé, frère du gouverneur, alors que les opérations d’ingénieries financières débutaient au Liban, sur base de possibles conflits d’intérêt. Najib Mikati était en effet actionnaire de la Banque Audi, l’une des principales banques bénéficiant de ces opérations menées par la Banque Centrale.

Les noms de 14 banques libanaises ainsi que de leurs dirigeants et actionnaires figurent déjà dans les dossiers liés à la société Forry Associates Ltd. appartenant en réalité à Raja Salamé et qui aurait perçu illégalement des commissions à partir de 2002 issues de la vente d’instruments financiers par la BdL. Si leurs dirigeants récusent toute connaissance concernant à qui étaient destinés ces fonds, un d’entre eux, Marwan Kheireddine, aurait finalement choisi de coopérer avec la justice française suite à son arrestation. Il a depuis été libéré sous caution et est de retour au Liban.

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