Riad Salamé sur Al Hadath, 24 mai 2021

Un accord aurait été conclu entre le gouvernement et la Banque du Liban concernant le chiffrage des pertes du secteur bancaire, un point primordial pour la relance des négociations avec le FMI, indiquent plusieurs sources médiatiques

Ce chiffre serait inférieur à celui présenté par le précédent gouvernement, soit inférieur à 63 milliards de dollars, un chiffre pourtant confirmé par les estimations du FMI et alors que les spécialistes soulignent que les pertes se sont accrues depuis l’année dernière même.

Le taux de change officiel visé par ce plan pourrait atteindre les 9 000 LL/USD ou 10 000 LL/USD. Cependant dans une interview diffusée sur Youtube, le gouverneur de la Banque du Liban estime ce taux irréalisable “sans budget qui inspire confiance, restructuration du système bancaire et négociation avec les créanciers”. Il a également estimé que le relèvement du taux de parité de retrait des dépots de devises des banques de 3900 LL/USD à 8000 LL/USD est actuellement irréalisable, “une telle opération créant des liquidités supplémentaires qui augmenteront significativement le taux de change du dollar sur le marché”. 

Riad Salamé s’en est également pris au président de la république, le général Michel Aoun, à l’ancien premier ministre Saad Hariri et au président de la chambre Nabih Berri, indiquant leur avoir demandé l’instauration d’un contrôle formel des capitaux lors de la fermeture des banques, sans avoir obtenu de réponse de leur part.

Focus

Le rapport publié en 2020 par la Foundation for Defense of Democracies et intitulé Crisis in Lebanon, Anatomy of a financial Collapse estime toutes les banques libanaises étudiées comme étant insolvables. Elles sont également menacées par des procédures judiciaires, accusées de blanchiment d’argent et en raison du lien de certains établissements avec le Hezbollah aux USA.

• Bank Audi S.A.L.
• Bank of Beirut S.A.L.
• Bank of Beirut and the Arab Countries S.A.L.
• Bankmed S.A.L.
• Banque Libano-Française S.A.L.
• BLOM Bank S.A.L.
• Byblos Bank S.A.L.
• Crédit Libanais S.A.L.
• Fenicia Bank S.A.L.
• Fransabank S.A.L.
• IBL Bank S.A.L.
• Lebanon and Gulf Bank S.A.L.
• MEAB Bank S.A.L.
• Société Générale de Banque au Liban S.A.L.

Parmi les banques citées:

Au total, les 14 banques prises en compte nécessiteraient un apport de 67 milliards de dollars, ce qui est bien éloigné des sommes maximales que le Liban pourrait obtenir dans le cadre d’une aide internationale, soit 26 milliards de dollars (15 milliards de dollars de prêts via le FMI et 11 milliards de dollars via CEDRE à condition de mettre en place les réformes économiques, monétaires et financières nécessaires pour les débloquer).

Selon les calculs effectués par un expert étranger, tous les établissements nécessiteraient des injections massives de fonds, allant jusqu’à 11.9 milliards de dollars pour la BLOM seulement, suivie de 11 milliards de dollars pour la Banque Audi, des sommes aujourd’hui impossibles à trouver au Liban même. Le risque de faillite ou encore de shutdown complet est donc présent pour ces établissements avec d’importantes pertes pour les actionnaires actuels.

Ils ne pourraient survivre qu’à condition de fusionner ou encore de procéder à des haircuts sur les dépôts.

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