Un tournant historique pour la Syrie
Dans un message chargé d’émotion et de symbolisme, Saad Hariri a commenté la chute du régime syrien, une annonce qui résonne comme une victoire pour des millions de Syriens. Selon l’ancien Premier ministre libanais, ce moment marque la fin d’une ère de dictature et l’ouverture d’une nouvelle phase pour le pays. Hariri a exprimé sa joie en déclarant : « Aujourd’hui, vous consacrez, dans toute votre diversité, un mariage de liberté en Syrie. » Cette déclaration reflète l’espoir d’un futur basé sur la justice et la démocratie.
Pour Hariri, cette chute n’est pas seulement celle d’un dictateur, mais celle d’un système qui a longtemps réprimé le peuple syrien et étendu son influence nuisible au Liban et au reste du monde arabe. Ce régime, décrit comme oppressif, a, selon Hariri, « monnayé la Palestine pendant plus d’un demi-siècle, vendu le Golan à bas prix, et trahi ses propres alliés. »
Un régime miné par ses contradictions
Hariri a également souligné les multiples trahisons et contradictions du régime syrien. « Il a trompé son propre peuple, exploité des causes nobles et s’est appuyé sur la manipulation et la violence », a-t-il déclaré. La fin de ce régime, selon Hariri, incarne l’échec de politiques basées sur la division confessionnelle, l’oppression et l’abus de pouvoir. Cependant, il a mis en garde : « La chute du dictateur ne signifie rien si les pratiques qui l’ont soutenu ne disparaissent pas. »
Il a rappelé que la transition vers une Syrie libre ne pourra réussir que si les nouvelles autorités rejettent les politiques de domination et d’exploitation qui ont marqué l’ancien régime. Ce point de vue appelle à une réflexion profonde sur les moyens de construire un État véritablement inclusif, où chaque citoyen syrien trouve sa place.
La révolution syrienne : un modèle de résilience
Pour Hariri, l’un des aspects les plus remarquables de cette révolution est la maturité dont ont fait preuve les Syriens et leurs dirigeants. Il a salué leur capacité à rejeter la violence et la vengeance, tout en mettant en lumière le véritable visage de la révolution : celui de la tolérance, de l’unité et de la conscience collective. Ces qualités, selon lui, font de la révolution syrienne un modèle qui inspirera le monde arabe et les générations futures.
« Les Syriens ont donné au monde un exemple de tolérance et de conscience », a-t-il affirmé, avant de souligner que cette révolution représente une fierté pour l’histoire arabe contemporaine. La transition pacifique du pouvoir est présentée comme une étape cruciale pour transformer « la Syrie de Bachar el-Assad » en une « Syrie du peuple et de la liberté ».
Le défi de la reconstruction et de l’unité
Hariri a insisté sur l’importance de préserver les acquis de la révolution. La fin d’un régime n’est qu’une première étape ; la véritable tâche réside dans la reconstruction d’un État qui répond aux aspirations de son peuple. Il a averti contre les risques de sombrer dans le chaos ou l’extrémisme, affirmant que seule une approche inclusive et respectueuse des droits de tous peut garantir un avenir stable et prospère pour la Syrie.
Pour lui, le succès de la révolution repose sur la capacité des Syriens à dépasser les divisions confessionnelles et politiques. Il a également souligné l’importance de bâtir des institutions solides et transparentes, qui respectent l’état de droit et garantissent les libertés individuelles.
Un message d’unité entre la Syrie et le Liban
Hariri a conclu son message en évoquant les liens historiques et culturels entre la Syrie et le Liban. « Nous avions dit un jour au Liban : ‘À bientôt, Syrie.’ Et voici que nous nous retrouvons pour renouveler l’engagement et tenir la promesse pour nos enfants, notre présent et notre avenir. » Ces mots rappellent l’importance de la coopération régionale dans la reconstruction de la Syrie et la stabilisation du Liban.
Pour le leader libanais, le destin des deux pays est étroitement lié. La fin du régime syrien ouvre une opportunité pour renforcer les relations bilatérales sur des bases plus saines et mutuellement bénéfiques. Cela représente également une chance de construire un Moyen-Orient plus pacifique et plus intégré.
Un hommage aux martyrs et aux héros syriens
En clôturant son discours, Hariri a rendu hommage aux « martyrs et héros de la Syrie » qui ont sacrifié leur vie pour la liberté. Il a décrit leur lutte comme l’une des leçons les plus éclatantes de l’histoire moderne. « Le peuple syrien a levé haut l’étendard de la liberté et a donné son sang pour elle, » a-t-il affirmé.