Beyrouth, 8 avril 2025 – La pilote libanaise Stéphanie Hobeika, âgée de 22 ans, a brillé en décrochant la troisième place lors de la première manche du championnat britannique « Radical Club Challenge », disputée sur le circuit de Brands Hatch, en Angleterre. Pour sa première participation à cette compétition prestigieuse, la native de Baskinta a gravi le podium, remportant le trophée de la troisième position au volant d’une Radical SR1. Seule Libanaise en lice, elle s’est imposée dans une catégorie mixte face à une majorité de pilotes masculins, marquant ainsi un jalon dans sa jeune carrière.
Une performance inaugurale impressionnante
Le « Radical Club Challenge », organisé par le 750 Motor Club, réunit des pilotes de tous horizons dans une compétition où hommes et femmes concourent sur un pied d’égalité. À Brands Hatch, Stéphanie Hobeika s’est distinguée dans la catégorie SR1, réservée aux monoplaces Radical SR1, des bolides légers de 400 chevaux taillés pour la performance. Unique femme engagée dans cette classe, elle a tenu tête à une concurrence expérimentée, décrochant une place sur le podium dès son baptême dans ce championnat.
La course s’est déroulée sur le tracé Indy de Brands Hatch, un circuit de 1,9 km réputé pour ses 20 virages techniques et ses dénivelés exigeants. Partie d’une grille compétitive, Hobeika a su exploiter la maniabilité de sa Radical SR1 pour se hisser parmi les meilleurs, un exploit salué par les observateurs présents. Ce podium, obtenu lors de sa première transition du karting aux voitures de course, témoigne d’une adaptation rapide et d’un potentiel évident.
Un parcours déjà riche en karting
Avant de s’illustrer à Brands Hatch, Stéphanie Hobeika avait bâti une solide réputation dans le karting. En octobre 2024, elle a représenté le Liban aux « FIA Motorsport Games » à Valence, en Espagne, une compétition internationale organisée par la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Engagée dans la catégorie karting féminin, elle a porté les couleurs libanaises sur un événement de cinq jours, attirant l’attention par sa régularité et son audace.
En 2023, elle s’était déjà fait remarquer lors du Championnat du monde de karting féminin, où ses résultats avaient impressionné les spécialistes. Plus tôt, en 2019, elle avait dominé le Championnat du Liban de karting, montant à plusieurs reprises sur le podium face à des compétiteurs locaux. Ces succès précoces, combinés à son passage récent aux voitures de course, dessinent une trajectoire ascendante pour cette pilote de Baskinta.
Une pilote étudiante ambitieuse
Étudiante à l’Université de Bath, en Angleterre, où elle poursuit son parcours académique, Stéphanie Hobeika incarne un rare équilibre entre études et sport de haut niveau. « Je suis ravie de ce bon résultat pour ma première course dans le Radical Club Challenge », a-t-elle déclaré après Brands Hatch. « Affronter des pilotes masculins me pousse à persévérer. Cinq manches m’attendent encore, et je veux accumuler de l’expérience dans ce championnat. Mon rêve est de courir un jour en GT3 et GT4. »
Les catégories GT3 et GT4, qui incluent des voitures comme la Porsche 911 GT3 R ou la McLaren 570S, représentent un niveau supérieur dans le sport automobile, prisé pour sa compétitivité et sa visibilité mondiale. Pour Hobeika, le Radical Club Challenge constitue une étape stratégique : les cinq prochaines courses – dont la deuxième, prévue en mai sur le circuit mythique de Silverstone – seront autant d’occasions de perfectionner ses compétences et de se faire un nom.
Une pionnière dans un sport exigeant
La performance de Hobeika à Brands Hatch revêt une dimension particulière dans un sport encore largement dominé par les hommes. En tant que seule Libanaise du championnat, elle brise les stéréotypes et inspire une nouvelle génération de pilotes dans un pays où le sport automobile reste peu développé. Sa Radical SR1, avec son moteur de 185 chevaux et son poids plume de 490 kg, exige une précision et une endurance qu’elle a su maîtriser dès sa première sortie, un signe de son potentiel à long terme.
Le Radical Club Challenge, connu pour son format accessible mais compétitif, attire des pilotes amateurs et semi-professionnels cherchant à percer. Pour Hobeika, ce podium n’est qu’un début. « C’est une première expérience précieuse », a-t-elle ajouté. « Chaque course me rapproche de mes objectifs. » Avec Silverstone en ligne de mire, elle compte capitaliser sur ce succès pour viser plus haut dans une saison qui promet d’être intense.
Une fierté libanaise à l’international
Dans un Liban en proie à une crise économique persistante – inflation à 150 % en mars 2025 (Statista) et chômage touchant 40 % de la population (INSEE) –, la réussite de Stéphanie Hobeika offre une lueur d’espoir. Son parcours, du karting local aux circuits britanniques, illustre une détermination qui transcende les défis nationaux. En 2019, ses podiums au Championnat du Liban avaient déjà captivé les amateurs locaux ; aujourd’hui, elle porte cet élan sur la scène internationale.
Son passage aux « FIA Motorsport Games » en 2024 avait déjà mis le Liban sous les projecteurs. À Valence, elle avait rivalisé avec des pilotes venues des quatre coins du monde, consolidant sa réputation. Brands Hatch, avec son podium inattendu, renforce cette visibilité, faisant d’Hobeika une ambassadrice du talent libanais dans un domaine où le pays est rarement représenté.
Vers de nouveaux horizons
La prochaine manche à Silverstone, circuit légendaire de 5,9 km où se tient le Grand Prix de Grande-Bretagne, testera encore davantage ses capacités. Face à une concurrence affûtée et des conditions souvent imprévisibles, Hobeika aura l’occasion de confirmer son statut de révélation. « Je veux apprendre et progresser à chaque course », a-t-elle confié, les yeux tournés vers un avenir en GT, où les enjeux financiers et techniques sont bien plus élevés.
Stéphanie Hobeika, avec sa troisième place à Brands Hatch, ne se contente pas de courir : elle trace une voie pour le sport automobile libanais. Dans un pays en quête de renouveau, son ascension incarne une résilience qui pourrait, à terme, inspirer bien au-delà des circuits.