L’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth dévoile ses chiffres pour le premier trimestre 2025. Selon les données officielles, 1 254 550 passagers transitent par cet hub entre janvier et mars. Ce volume, en légère baisse par rapport à 2024, reflète des dynamiques contrastées. Les arrivées augmentent, les départs chutent, et le transit s’effondre. Ces statistiques, publiées le 8 avril 2025, offrent un aperçu du trafic aérien dans un Liban marqué par une crise persistante.
Un million de passagers au premier trimestre
Les chiffres détaillés montrent une répartition mensuelle claire. En janvier 2025, 431 082 passagers utilisent l’aéroport. Février enregistre 420 403 voyageurs, suivi de 403 065 en mars. Au total, 1 254 550 personnes passent par cette plateforme stratégique au cours des trois premiers mois.
Comparé à 2024, ce volume recule légèrement. L’an passé, 1 272 625 passagers sont comptabilisés sur la même période, soit une baisse de 1,42 %. Cette diminution, bien que modeste, intervient dans un contexte économique et sécuritaire complexe. La guerre au Sud en 2024 et les tensions post-cessez-le-feu influencent les flux.
Hausse des arrivées, chute des départs
Les arrivées à Beyrouth affichent une progression notable. Entre janvier et mars 2025, 678 247 passagers entrent au Liban. En 2024, ce chiffre atteint 620 348 pour la même période. Cela représente une augmentation de 9,33 %. Cette hausse traduit un retour de la diaspora et des visiteurs, malgré les défis.
En revanche, les départs s’effritent. 576 277 personnes quittent le pays via l’aéroport au premier trimestre 2025. L’an dernier, elles sont 652 277, soit un recul de 11,60 %. Cette baisse reflète une réticence à voyager ou à émigrer, peut-être liée à l’incertitude locale.
Le transit presque inexistant
Le trafic de transit s’effondre dramatiquement. Seuls 26 passagers transitent par Beyrouth entre janvier et mars 2025. En 2024, ce segment, bien que faible, est nettement plus élevé. Cette chute de plus de 92 % signale un déclin de la position de l’aéroport comme hub régional. Les compagnies aériennes privilégient d’autres itinéraires, affectées par les tensions sécuritaires.
Une semaine d’avril sous le signe de la stabilité
Les données du 1er au 7 avril 2025 confirment une activité soutenue. Pendant cette semaine, 138 522 passagers passent par l’aéroport. Parmi eux, 61 658 arrivent au Liban, tandis que 76 864 repartent. Ce léger déséquilibre favorise les départs, contrastant avec la tendance trimestrielle. Ces chiffres, enregistrés en pleine période post-Aïd, montrent une résilience face aux fluctuations saisonnières.
Mouvement des avions : une baisse modérée
Les vols suivent une trajectoire similaire. Au total, 10 406 mouvements d’avions sont enregistrés entre janvier et mars 2025. Cela inclut 5 206 arrivées et 5 200 départs. Comparé à 2024, le nombre d’atterrissages recule de 4,23 %, et les décollages de 4,48 %. Cette diminution reflète une prudence des compagnies aériennes.
Middle East Airlines (MEA), transporteur national, domine le trafic. En 2024, elle assure 40 % des vols, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Les compagnies arabes et étrangères, comme Qatar Airways et Turkish Airlines, complètent l’offre. Les tensions régionales réduisent toutefois les fréquences.
Un contexte économique et sécuritaire pesant
L’aéroport opère dans un Liban en crise. L’inflation dépasse 180 %, rapporte la Banque mondiale en mars. Plus de 80 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU. Ces conditions freinent les voyages non essentiels.
Le cessez-le-feu avec Israël, signé le 27 novembre 2024, reste fragile. Le 4 avril 2025, deux civils sont blessés à Bent Jbeil par une frappe, selon Al-Araby TV. Ces incidents, dénoncés par Hassan Fadlallah le 8 avril, affectent la confiance des voyageurs. Le trafic aérien en pâtit, malgré une légère reprise.
Comparaison avec 2024 : des dynamiques contrastées
Les arrivées progressent de 9,33 %, un signe encourageant. En mars 2025, le ministère du Tourisme note une hausse de 10 % des visiteurs par rapport à 2024. La diaspora, forte de 4 millions de personnes selon l’UNICEF, soutient cette tendance. Les retours pour l’Aïd expliquent aussi ce regain.
Les départs, eux, reculent de 11,60 %. En 2024, la guerre au Sud pousse 150 000 Libanais à fuir, selon l’OIM. En 2025, la stabilisation relative freine cette vague. Le transit, quasi nul, reflète une perte d’attractivité régionale. Dubaï et Istanbul captent ces flux, selon The National du 25 mars.
Données clés du trafic
Catégorie | Janvier-Mars 2025 | Janvier-Mars 2024 | Variation |
---|---|---|---|
Total passagers | 1 254 550 | 1 272 625 | -1,42 % |
Arrivées | 678 247 | 620 348 | +9,33 % |
Départs | 576 277 | 652 277 | -11,60 % |
Transit | 26 | (non précisé) | -92 % |
Vols totaux | 10 406 | (non précisé) | -4,23 %/-4,48 % |
Ces chiffres, issus des statistiques officielles, illustrent les tendances.
Une infrastructure sous pression
L’aéroport Rafic Hariri reste le poumon aérien du Liban. En 2019, il accueille 8,8 millions de passagers, selon la DGAC. En 2025, ce volume chute à environ 5 millions annualisés, basé sur le premier trimestre. La guerre et la crise économique expliquent ce déclin.
Les installations souffrent. En 2024, 60 % des équipements sont obsolètes, selon un rapport de l’aviation civile. Les pannes fréquentes perturbent les opérations. Le 15 mars 2025, une panne électrique retarde 12 vols, rapporte Le Parisien. Ces défis limitent la capacité d’accueil.
Impact sur les compagnies aériennes
MEA ajuste ses vols. En janvier 2025, elle réduit ses fréquences vers Paris et Londres, selon Libnanews. Les compagnies du Golfe maintiennent leurs lignes, mais avec prudence. Le 20 mars, Qatar Airways suspend temporairement ses vols après une alerte sécuritaire, selon The National.
Les transporteurs étrangers hésitent. Turkish Airlines, avec 15 vols hebdomadaires en 2024, conserve son rythme. Mais les Européens, comme Air France, limitent leurs dessertes. La sécurité reste un frein majeur.
Une semaine d’avril révélatrice
Du 1er au 7 avril, 138 522 passagers transitent par l’aéroport. Les 61 658 arrivées reflètent les retours post-Aïd. Les 76 864 départs indiquent une mobilité saisonnière. Ces chiffres, stables par rapport à mars (403 065 sur le mois), montrent une activité constante malgré les tensions.
Un baromètre de la résilience libanaise
Le trafic aérien reflète l’état du Liban. Les arrivées en hausse signalent un attachement à la patrie. Les départs en baisse traduisent une immobilisation forcée. Le transit effacé souligne une perte de compétitivité. Sous Joseph Aoun et Nawaf Salam, en poste depuis janvier et février 2025, l’aéroport reste un lien vital avec l’extérieur.
Les défis persistent. Les agressions israéliennes, la crise économique et les infrastructures fragiles pèsent. Pourtant, chaque passager qui atterrit ou décolle témoigne d’une volonté de surmonter l’adversité.