Ziad Baroud, ancien ministre de l’Intérieur et figure reconnue pour son intégrité, est régulièrement évoqué comme un candidat potentiel à la présidence libanaise. Dans un paysage politique polarisé et marqué par la défiance citoyenne, il incarne l’idée d’un renouveau politique. Mais son absence de base confessionnelle ou partisane solide soulève des interrogations sur sa capacité à mobiliser les soutiens nécessaires.
Un parcours salué pour sa transparence
Ziad Baroud s’est forgé une réputation d’homme intègre et compétent au cours de son mandat de ministre de l’Intérieur, entre 2008 et 2011. Juriste de formation, il a été un acteur clé de plusieurs réformes administratives, notamment dans l’organisation des élections législatives de 2009.
Son approche pragmatique et son indépendance politique lui ont valu le respect d’une partie de l’opinion publique. À une époque où la corruption gangrène les institutions libanaises, Baroud a su se démarquer par sa gestion transparente et son engagement en faveur de la modernisation de l’administration publique.
Un candidat de consensus dans un système polarisé
Ziad Baroud est perçu comme une figure apolitique, ce qui pourrait faire de lui un candidat de compromis dans un contexte où les forces politiques peinent à s’entendre sur un nom. Il bénéficie du soutien tacite de plusieurs groupes indépendants et d’intellectuels libanais qui voient en lui une alternative aux candidats traditionnels.
Cependant, son absence de soutien confessionnel ou partisan clair pourrait être un obstacle majeur. Dans un système où les équilibres communautaires jouent un rôle déterminant, sa candidature risque de ne pas recueillir les suffrages nécessaires au Parlement, dominé par les blocs traditionnels.
Les défis d’une présidence potentielle
Si Ziad Baroud parvient à accéder à la présidence, il devra relever plusieurs défis complexes :
- Construire un consensus : Sa principale tâche sera de rassembler les différentes factions politiques autour d’un programme commun, dans un contexte de blocage institutionnel.
- Lancer des réformes économiques : Sa présidence serait jugée sur sa capacité à adopter des mesures pour restructurer le système bancaire, réduire la dette publique et relancer l’économie.
- Moderniser les institutions : En tant que juriste et ancien ministre, il pourrait s’appuyer sur son expertise pour engager des réformes administratives visant à renforcer l’État de droit et l’efficacité des services publics.
Un renouveau limité par les contraintes du système
Ziad Baroud incarne une vision d’un Liban moderne, transparent et réformé. Cependant, son profil technocratique et indépendant pourrait être à double tranchant. Si son image d’homme intègre séduit une partie de l’opinion publique, elle pourrait aussi le placer en marge des dynamiques politiques confessionnelles qui dominent le système libanais.
Pour réussir, il devra convaincre les principaux acteurs politiques de dépasser leurs intérêts partisans pour soutenir un programme axé sur le bien commun. Un défi de taille dans un pays où les clivages confessionnels restent profondément enracinés.