Vols Bagdad-Beyrouth : une demande exceptionnelle
À l’approche des funérailles de Hassan Nasrallah, prévues le dimanche 23 février 2025, les vols reliant Bagdad à Beyrouth sont presque tous complets. Les compagnies aériennes, notamment Iraqi Airways et Middle East Airlines (MEA), ont dû augmenter la fréquence de leurs liaisons pour répondre à la demande croissante des milliers de personnes souhaitant rendre un dernier hommage au défunt leader du Hezbollah.
Iraqi Airways a ainsi doublé ses vols quotidiens, passant d’un à deux vols par jour à partir du 20 février, tandis que MEA a également renforcé ses services. Malgré ces mesures, tous les sièges sont réservés jusqu’au jour des funérailles. Cette mobilisation massive illustre l’importance de l’événement pour les partisans du Hezbollah, tant au Liban qu’au-delà des frontières.
Participation internationale : délégations irakiennes et au-delà
Parmi les voyageurs attendus, de nombreux parlementaires et responsables irakiens se rendront à Beyrouth pour assister aux funérailles de manière privée. Des représentants de factions irakiennes pro-iraniennes, alliées de longue date du Hezbollah au sein de « l’axe de la résistance » dirigé par Téhéran, seront également présents pour honorer la mémoire de Hassan Nasrallah. Le Hezbollah a annoncé que des délégations de 79 pays participeront aux commémorations, soit officiellement, soit à travers des manifestations populaires.
En parallèle, une procession symbolique est prévue à Bagdad, dans le quartier chiite de Kadhimiya, où des milliers de personnes devraient se rassembler pour exprimer leur deuil et leur solidarité. Des portraits de Nasrallah et d’autres commandants pro-iraniens tués récemment ornent déjà les rues de Bagdad et d’autres villes à majorité chiite en Irak.
Fermeture temporaire de l’aéroport de Beyrouth
Pour des raisons de sécurité, l’aéroport international de Beyrouth sera fermé pendant quatre heures le jour des funérailles, de 12h00 à 16h00. Cette mesure exceptionnelle vise à faciliter l’organisation de l’événement et à gérer l’afflux massif de participants. La Direction générale de l’aviation civile libanaise a ainsi suspendu toutes les opérations de décollage et d’atterrissage pendant cette période.
Menaces israéliennes : une pression accrue sur le Liban
Outre la forte demande sur la ligne Bagdad-Beyrouth, le Liban doit composer avec des tensions régionales autour de son espace aérien. Récemment, le gouvernement libanais a interdit l’atterrissage de deux avions iraniens à l’aéroport de Beyrouth après avoir reçu des avertissements des États-Unis concernant d’éventuelles frappes israéliennes sur l’aéroport si ces avions y accédaient. Cette situation a conduit à la suspension sine die des vols entre le Liban et l’Iran, ajoutant une nouvelle couche de complexité à la gestion de la sécurité durant cette période sensible.
Israël avait déjà exprimé ses inquiétudes concernant un potentiel transfert d’armes depuis l’Iran vers le Hezbollah via le Liban. Ces préoccupations se sont intensifiées depuis la mort de Hassan Nasrallah, qui a exacerbé les tensions régionales et renforcé la vigilance israélienne autour de tout mouvement aérien suspect vers le Liban.
La mort de Hassan Nasrallah : un séisme politique et émotionnel
Hassan Nasrallah, tué en septembre 2024 lors d’une frappe israélienne, dirigeait le Hezbollah depuis plusieurs décennies. Charismatique et influent, il incarnait la résistance du mouvement chiite face à Israël, tout en renforçant les liens avec l’Iran. Sa mort a laissé un vide profond au sein de l’organisation et parmi ses partisans.
Le jour des funérailles, en plus de rendre hommage à Nasrallah, la cérémonie honorera également Sayyed Hashem Safieddine, un haut responsable du Hezbollah désigné pour succéder à Nasrallah avant d’être lui aussi tué dans une frappe israélienne en octobre 2024. La perte de ces deux figures emblématiques représente un coup dur pour le Hezbollah, qui doit désormais réorganiser sa direction tout en gérant une situation régionale volatile.
Mobilisation populaire : entre deuil et revendications politiques
Dans les rues de Beyrouth, les préparatifs pour les funérailles battent leur plein. Des drapeaux jaunes du Hezbollah et des portraits de Nasrallah habillent les façades des bâtiments. Les autorités libanaises prévoient une importante mobilisation des forces de sécurité pour assurer le bon déroulement des obsèques.
En Irak, la mobilisation est également forte. Une procession symbolique se tiendra à Kadhimiya, rassemblant des milliers de personnes autour du sanctuaire chiite de la ville. Les manifestants devraient exprimer leur solidarité avec le Hezbollah tout en réaffirmant leur soutien à l’axe de la résistance dirigé par l’Iran.