Dans un contexte marqué par l’instabilité économique et politique, le Liban a enregistré aujourd’hui une nouvelle baisse des prix des carburants. Si les chiffres semblent offrir un répit temporaire à une population déjà lourdement accablée, l’impact réel de cette diminution reste limité par les défis structurels qui rongent l’économie nationale.
Les nouveaux tarifs, publiés par le ministère de l’Énergie, indiquent une baisse de 3 000 livres libanaises pour les carburants principaux (essence 95 et 98 octane), une réduction de 6 000 livres pour le diesel, et une diminution significative de 20 000 livres pour les bonbonnes de gaz domestique. Les prix s’établissent désormais comme suit :
- Essence 95 octane : 1 406 000 livres libanaises.
- Essence 98 octane : 1 446 000 livres libanaises.
- Diesel : 1 333 000 livres libanaises.
- Gaz : 999 000 livres libanaises.
Cette évolution, bien que saluée par certains comme un soulagement, ne suffit pas à masquer les problèmes systémiques sous-jacents.
Un marché dominé par les fluctuations du dollar et du pétrole
Le Liban, fortement dépendant des importations de carburants, subit de plein fouet l’impact des variations mondiales des prix du pétrole brut et des taux de change. La récente baisse des prix reflète principalement une amélioration modeste du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar américain sur le marché noir, ainsi qu’une légère détente des prix du pétrole sur les marchés internationaux.
Cependant, ce soulagement relatif pourrait être de courte durée. Le système de tarification des carburants au Liban repose sur une combinaison complexe de facteurs, notamment le coût du pétrole brut, les frais d’importation, les taxes gouvernementales, et surtout, le taux de change fluctuant. Avec une économie dollarisée de facto et une livre en chute libre depuis plusieurs années, la stabilité des prix des carburants reste une chimère.