Au premier trimestre de l’année 2025, l’activité de construction au Liban a montré des signes timides de reprise. Selon les données publiées par l’Ordre des ingénieurs et architectes de Beyrouth (OEAB), la superficie totale des permis de construire délivrés a atteint 1 213 451 mètres carrés, contre 1 178 644 mètres carrés au premier trimestre 2024, soit une hausse de 3 %. Cette évolution reste modeste mais indique un maintien de l’activité dans un contexte économique toujours très tendu.
distribution régionale des permis de construire
La répartition des permis révèle la suprématie du Mont Liban qui capte 46 % de la superficie totale autorisée avec 558 560 mètres carrés. Le Sud Liban suit avec 26,7 % (323 952 mètres carrés), tandis que la Békaa et Nabatieh représentent respectivement 10,6 % (129 114 mètres carrés) et 10,3 % (124 676 mètres carrés). Beyrouth, bien que capitale économique, ne contribue qu’à hauteur de 5 % (60 094 mètres carrés) et le Nord Liban reste marginal avec 1,4 % (17 055 mètres carrés).
variations régionales importantes
En termes d’évolution par rapport à l’année précédente, Mont Liban se distingue par une progression remarquable de 58,2 %. Le Nord Liban enregistre également une augmentation de 15 %, signe d’une dynamique naissante. En revanche, la Békaa recule de 53 %, Nabatieh de 14,5 %, Beyrouth de 5,7 % et le Sud Liban de 0,9 %, témoignant de disparités régionales persistantes et d’un ralentissement économique dans plusieurs zones rurales et urbaines.
types de projets autorisés
L’analyse des types de constructions montre que les bâtiments résidentiels prédominent avec 401 permis délivrés, représentant 45,4 % du total. Les logements individuels viennent ensuite avec 368 permis (41,6 %), suivis par les bâtiments commerciaux et bureaux avec 54 permis (6,1 %). Les constructions à vocation économique représentent 4,1 % (36 permis), et les autres projets diversifiés totalisent 2,8 % (25 permis).
évolution des tendances immobilières
Le léger regain d’activité constaté au premier trimestre 2025 indique une certaine résilience du secteur immobilier, portée principalement par le dynamisme du Mont Liban. Ce phénomène pourrait s’expliquer par une quête de stabilité foncière en périphérie de Beyrouth, et par une légère amélioration de l’accès au financement immobilier pour certains segments de population, malgré un contexte macroéconomique toujours fragile.
tableau récapitulatif : distribution régionale des permis de construire au premier trimestre 2025
Région | Superficie (m²) | Part du total (%) |
---|---|---|
Mont Liban | 558 560 | 46,0 |
Sud Liban | 323 952 | 26,7 |
Békaa | 129 114 | 10,6 |
Nabatieh | 124 676 | 10,3 |
Beyrouth | 60 094 | 5,0 |
Nord Liban | 17 055 | 1,4 |
Total | 1 213 451 | 100,0 |
analyse des chiffres
Le poids écrasant du Mont Liban montre une concentration forte de l’activité immobilière dans cette région, soutenue par des facteurs tels que l’infrastructure existante et une meilleure stabilité foncière. À l’opposé, la chute spectaculaire dans la Békaa souligne une fragilité croissante des régions périphériques, confrontées à des problèmes d’investissement et d’attractivité économique.
contexte général du secteur immobilier libanais
La construction reste l’un des secteurs les plus sensibles aux évolutions économiques. Au Liban, l’inflation, la dépréciation monétaire et les restrictions bancaires continuent de peser lourdement sur la demande immobilière. Toutefois, le fait que certains segments régionaux, notamment le Mont Liban et le Nord Liban, parviennent à maintenir voire à accroître leur activité, témoigne d’une capacité d’adaptation locale et d’opportunités d’investissement ciblées.
rôle de l’ordre des ingénieurs et architectes de beyrouth (oeab)
Fondé en 1951, l’Ordre des ingénieurs et architectes de Beyrouth est chargé de réguler la profession d’ingénieur et d’architecte au Liban. Il compte aujourd’hui plus de 60 000 membres. L’OEAB est responsable de la validation technique des permis de construire, de l’amélioration des normes de qualité dans le secteur de la construction, et de la promotion du développement durable à travers ses politiques d’approbation.