David Schenker

Le sous secrétaire d’État américain en charge du Proche-Orient a annoncé sa prochaine visite au Liban. David Schenker  a cependant indiqué ne pas avoir l’intention de rencontrer des hommes politiques locaux dans ses discussions concernant l’assistance des États-Unis au pays des cèdres suite à l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020.

David Schenker appelle le nouveau gouvernement libanais à être transparent concernant les investigations en cours suite à cette explosion, dans les colonnes d’un journal saoudien, notant que de nombreux hommes politiques et des personnalités locales connaissaient l’existence de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium dans l’enceinte du port de Beyrouth.

Le responsable américain appelle par conséquent à une enquête internationale, qui pourrait prendre du temps et qui ne pourrait pas satisfaire tous les partis politiques en place.

Cette explosion était un grand choc mais sur la base des actions des gouvernements libanais, ce n’était pas une surprise.

Il est attendu que le sous-secrétaire d’État américain rencontre des représentants de la société civile pour discuter avec eux de l’acheminement direct de l’aide américaine sans passer par des structures politiques.

Il accuse d’ailleurs les autorités libanaises de ne ressentir en aucun cas l’urgence face à la souffrance de la population libanaise, citant notamment le cas de la suspension de négociation avec le fonds monétaire international visant à obtenir des fonds permettant de stabiliser l’économie et la monnaie nationale qui a perdu 80 % de sa valeur en une année.

Le Liban n’a pas commencé réellement à négocier avec le FMI parce que le gouvernement Hassan Diab, qui a passé 200 jours au pouvoir, a continué à évoquer des dossiers avec le fond sans réussir à atteindre une décision sur la taille du déficit de la dette publique libanaise et sur la situation économique

Le gouvernement Diab n’a pu entreprendre des réformes, peut-être à cause d’une opposition politique active mais cela doit changer

David Schenker a ensuite accusé le Hezbollah d’être en grande partie à l’origine du problème dans la mise en place des réformes. Le mouvement chiite est accusé de défendre l’Iran et d’affaiblir les autorités locales et la stabilité financière du Pays des Cèdres par la contrebande en ne payant pas de taxe.

Au sujet de la nomination de Moustafa Adib comme nouveau premier ministre, il indique que les États-Unis ne jugent pas les personnes mais plutôt les principes, la transparence et la responsabilisation. Il s’agira donc d’attendre la composition du prochain gouvernement pour que soit connue la position de Washington vis-à-vis des autorités libanaises.

Enfin, Washington pourrait imposer des sanctions contre les ressortissants libanais qui coopèrent avec le Hezbollah. Des enquêtes seraient en cours afin de déterminer l’identité de ses personnes. Il appelle par conséquent Liban à mettre en œuvre une position de neutralité pour sa politique étrangère. “Les États-Unis oeuvreront sur ce dossier”, conclut-il.