Le siège de l'Association des Banques du Liban après l'explosion du Port de Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com
Le siège de l'Association des Banques du Liban après l'explosion du Port de Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com

La Présidence de la République a indiqué, dans un communiqué publié ce mercredi, avoir demandé au gouverneur de la Banque du Liban de lui fournir les causes ayant amené à la dégradation rapide de la parité de la livre libanaise face au dollar ces derniers jours.

Le communiqué précise que le gouverneur de la BdL sera convoqué dès demain avant midi pour fournir ces explications et ainsi informer les libanais de la situation actuelle. Une enquête devrait également être lancée pour déterminer les responsabilités de chacun dans la dégradation de la parité de la livre libanaise, notamment au niveau du secteur bancaire. Pour rappel, certaines sources accusent les banques d’avoir massivement acheté des devises étrangères ces derniers jours, cela afin de respecter les mesures préconisées dans le cadre de la circulation 154 de la BdL.

Le Président de la République a, par ailleurs, exigé de récupérer une partie des fonds transférés par les actionnaires des banques et leurs dirigeants et souhaite être ainsi informé du résultat des opérations visant à permettre le rapatriement des sommes

L’audit des comptes de la Banque du Liban n’est pas en reste, avec un rappel, dans ce même communiqué que le cabinet en charge de mener cette procédure n’a toujours reçu aucune réponse aux questions précédemment posées.

Par ailleurs, l’association des banques du Liban (ABL) a démenti que ses membres soient impliqués dans la hausse de la valeur du dollar au marché noir, un marché restreint à quelques millions de dollars seulement, en dépit des propos de sources bancaires anonymes notant que leurs établissements avaient procédé à l’achat de sommes importantes au marché noir, cela afin de répondre aux mesures préconisées par la circulaire 154 de la Banque du Liban.

Ils accusent ainsi les importateurs d’être à l’origine de la dernière hausse, notant que les importations non subventionnées par la Banque du Liban, estimées à environ 5 milliards de dollars par an, poussent ces derniers à recourir à des achats de devise au marché noir pour assurer la liquidité en dollars sans préciser que cela a été induit par le contrôle des capitaux imposé par l’ABL dès novembre 2019. Ces importations seraient à l’origine d’un déficit de la balance des paiements pour la somme de 10.5 milliards de dollars en 2020, le déficit historiquement le plus important du Pays des Cèdres, alors que le Liban importe pour 700 millions de dollars mensuellement de produits de première nécessité.

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