mercredi, mars 19, 2025

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Dossier: Le rôle des passages illégaux dans l’économie locale et régionale

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Dans les régions frontalières du Liban et de la Syrie, les passages illégaux jouent un rôle central dans les dynamiques économiques, exacerbées par les crises politiques et financières des deux pays. Ces routes non officielles, qui permettent le transit de marchandises et de carburant, contribuent à la fois à des économies parallèles florissantes et à des pertes massives pour les finances publiques. Ces flux illicites, bien que souvent ignorés, ont des répercussions directes sur la vie des populations locales et la stabilité économique régionale.

Un enjeu stratégique pour les trafiquants

Chaque jour, des centaines de tonnes de marchandises, dont des produits agricoles, traversent ces passages clandestins. À titre d’exemple, il est estimé que plus de 300 tonnes de pommes de terre syriennes inondent les marchés libanais quotidiennement via ces routes. Ce trafic, motivé par l’évitement des droits de douane et des contrôles sanitaires, nuit directement aux producteurs locaux, notamment dans la région de la Bekaa, où les agriculteurs dénoncent une concurrence déloyale qui les empêche d’écouler leurs propres récoltes​​.

ProduitVolume quotidien estimé (tonnes)Impact
Pommes de terre300Perte de revenus pour les agriculteurs libanais et déstabilisation du marché local.
CarburantNon spécifiéAlimentation d’un marché noir lucratif, privant l’État de recettes fiscales essentielles.
Produits manufacturésNon spécifiéIntroduction de produits de moindre qualité, impactant les standards locaux.

Les impacts économiques sur le Liban

Le rôle des passages illégaux dépasse la simple contrebande de marchandises. Ils ont un impact direct sur l’économie nationale en affaiblissant les secteurs agricoles et industriels locaux, tout en privant l’État libanais de recettes fiscales importantes. Les produits agricoles syriens, importés clandestinement, arrivent souvent à des prix bien inférieurs à ceux des produits locaux. Cette dynamique affecte particulièrement les agriculteurs de la Bekaa, qui peinent à écouler leurs produits en raison de l’afflux massif de biens étrangers.

En outre, la contrebande de carburant représente une hémorragie financière majeure. Selon certaines estimations, les pertes liées à ce commerce illicite s’élèvent à des millions de dollars chaque mois, une somme qui pourrait autrement être réinvestie dans des infrastructures ou des programmes sociaux pour soutenir les populations locales​​.

Pertes économiques et nature des marchandises dans les passages illégaux

1. Pertes économiques pour le Liban

Le Liban subit des pertes économiques estimées à 7 milliards de dollars par an en raison des activités de contrebande et des importations illégales. Ces activités réduisent considérablement les revenus fiscaux de l’État, déjà affaibli par une crise économique majeure. Les flux illégaux affectent particulièrement les produits agricoles, les carburants, et d’autres marchandises de base​​.

2. Marchandises importées illégalement vers le Liban

Les marchandises importées illégalement comprennent :

  • Produits agricoles : Environ 300 tonnes de pommes de terre syriennes sont introduites quotidiennement sur le marché libanais. Ces produits, souvent de qualité inférieure, nuisent aux agriculteurs locaux, qui ne peuvent écouler leurs récoltes​​.
  • Viandes et volailles : La contrebande de poulets et d’œufs est également signalée, ce qui impacte gravement le secteur de l’élevage libanais​.
  • Carburants : Le carburant syrien, subventionné localement, est massivement introduit au Liban, aggravant les déséquilibres du marché​.

3. Marchandises exportées illégalement depuis le Liban

Du Liban, les marchandises illégalement exportées incluent :

  • Drogues et stupéfiants : Des réseaux organisés expédient des cargaisons, comme des comprimés de Captagon et d’autres substances, vers les pays du Golfe et d’autres régions​​.
  • Produits de luxe : Les œuvres d’art, notamment des tableaux contenant des stupéfiants dissimulés, sont envoyées via des circuits sophistiqués​​.

Un facteur de résilience pour les populations locales

Pour certaines communautés, ces passages représentent une bouée de sauvetage économique. Les populations vivant dans les zones frontalières, souvent marginalisées et négligées par l’État, dépendent de ces flux pour leur survie. « Les passages illégaux sont une nécessité pour beaucoup ici. Sans eux, nous n’aurions pas accès aux produits essentiels ni de moyens pour subvenir à nos besoins », confie un habitant de la Bekaa. Cette réalité met en lumière l’ambivalence de la contrebande : un fléau pour l’économie nationale, mais une opportunité vitale pour les régions périphériques.

Un défi de sécurité et de contrôle

Malgré les efforts de l’armée libanaise pour fermer ces passages, les trafiquants trouvent constamment de nouvelles routes pour contourner les obstacles. Les régiments frontaliers, bien que mobilisés, font face à des défis colossaux en raison du manque de ressources et de l’étendue des zones à surveiller. Selon des rapports, plusieurs passages clés restent actifs, alimentant des réseaux criminels qui bénéficient de la faiblesse institutionnelle des deux côtés de la frontière​​.

Vers une réponse durable

Pour lutter efficacement contre ce problème, plusieurs pistes sont envisagées. Tout d’abord, le renforcement des capacités de surveillance avec des technologies modernes, telles que les drones et les capteurs thermiques, pourrait offrir un meilleur contrôle des flux transfrontaliers. Parallèlement, des initiatives de développement économique dans les zones frontalières sont essentielles pour offrir des alternatives viables aux communautés locales. Enfin, une coopération régionale accrue entre le Liban et la Syrie pourrait permettre de réduire les infiltrations et de démanteler les réseaux de contrebande.

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Newsdesk Libnanews
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