Le Liban face à un regard international critique
Le Liban, autrefois surnommé la « Suisse du Moyen-Orient » pour sa prospérité économique et son attractivité financière, est aujourd’hui une économie en déclin sévère. Les institutions internationales, comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont publié des rapports qui dressent un tableau sombre de la compétitivité économique du pays. Ces analyses pointent des défaillances systémiques qui freinent les investissements, paralysent les entreprises et nuisent aux perspectives de reprise. En 2025, les recommandations de ces organisations mettent en lumière les réformes nécessaires pour restaurer la compétitivité du Liban et réintégrer le pays dans les flux économiques mondiaux.
Les observations des institutions internationales
Les principaux rapports publiés en 2025 par la Banque mondiale et le FMI soulignent les défis structurels du Liban.
Indicateur clé | Évaluation | Rang global |
---|---|---|
Facilité de faire des affaires | Très faible | 145e sur 190 |
Accès au crédit | Extrêmement limité | 178e |
Infrastructures (routes, ports, électricité) | Gravement détériorées | Classement parmi les pires 20 |
Confiance des investisseurs étrangers | Très basse | Données non classées |
Corruption et transparence | Endémique | Parmi les derniers |
Ces données mettent en évidence plusieurs défaillances. L’incapacité du gouvernement à garantir des conditions favorables pour les entreprises est soulignée comme l’un des principaux obstacles. Par ailleurs, la corruption, les coupures d’électricité et la volatilité monétaire réduisent considérablement la confiance dans l’économie libanaise.
Analyse des recommandations de la Banque mondiale et du FMI
Les recommandations des institutions internationales convergent autour de plusieurs points critiques.
1. Stabilité politique et réformes institutionnelles
La Banque mondiale insiste sur la nécessité d’une stabilité politique pour relancer la compétitivité économique. Selon le rapport de 2025, « le Liban ne pourra attirer les investissements qu’à condition de stabiliser son système politique et de renforcer l’État de droit ». Les réformes institutionnelles, y compris la lutte contre la corruption et l’amélioration de la transparence, sont jugées essentielles pour restaurer la confiance des investisseurs.
2. Réhabilitation des infrastructures
Le FMI met l’accent sur les infrastructures, qui sont devenues un point de blocage majeur pour l’économie. Les coupures d’électricité, en particulier, ont un effet domino sur tous les secteurs économiques, augmentant les coûts des entreprises et réduisant leur compétitivité. Le rapport suggère des investissements massifs dans les énergies renouvelables et la modernisation des ports pour relancer les exportations.
3. Réformes financières et bancaires
L’effondrement du système bancaire reste l’un des principaux freins à la compétitivité du Liban. Les institutions internationales recommandent une recapitalisation des banques et l’introduction de mécanismes de soutien pour les petites et moyennes entreprises (PME). Sans une restructuration bancaire, le Liban continuera de souffrir d’un accès limité au crédit.
4. Réduction des barrières au commerce
L’OMC, dans son rapport annuel, appelle le Liban à simplifier les procédures douanières et à réduire les barrières tarifaires pour stimuler le commerce transfrontalier. Le pays, qui bénéficie d’une position stratégique en Méditerranée, pourrait devenir un hub régional pour le commerce et la logistique, à condition d’améliorer ses infrastructures portuaires et ses services de transport.
Le rôle des institutions internationales dans le financement des réformes
Les institutions internationales jouent un rôle clé dans le financement des réformes nécessaires au Liban. La Banque mondiale, par exemple, a proposé un programme de prêts conditionnels pour financer les projets d’infrastructure, tandis que le FMI offre un soutien budgétaire en échange de réformes fiscales et structurelles. Cependant, ces financements sont conditionnés à la mise en œuvre de réformes concrètes, ce qui reste un défi compte tenu des divisions politiques internes.
Critiques des approches internationales
Si les recommandations des institutions internationales sont pertinentes, elles ont également suscité des critiques, notamment de la part de certains économistes libanais. Ces derniers estiment que les conditions imposées par le FMI, comme la suppression des subventions et la privatisation des services publics, risquent d’aggraver les inégalités sociales et d’augmenter la pauvreté. Par ailleurs, certains craignent que l’accent mis sur les réformes fiscales ne profite qu’à une élite économique, sans améliorer la situation des citoyens ordinaires.
Perspectives d’avenir pour le Liban
Les perspectives économiques du Liban restent incertaines. Les experts s’accordent à dire que sans réformes audacieuses, le pays risque de rester embourbé dans une spirale de stagnation économique. Cependant, si les recommandations des institutions internationales sont mises en œuvre de manière cohérente, le Liban pourrait retrouver sa place en tant que centre économique régional.