lundi, avril 28, 2025

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Ghada Aoun remplacée : un tournant judiciaire au Liban

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Le Conseil supérieur de la magistrature a officialisé le remplacement de Ghada Aoun à la tête du parquet près la Cour d’appel du Mont-Liban. « Le Conseil supérieur de la magistrature a pris la décision officielle de remplacer Ghada Aoun à la tête du parquet près la Cour d’appel du Mont-Liban. Cette nomination intervient après plusieurs mois de tensions judiciaires et politiques autour des enquêtes menées par Aoun sur des affaires de corruption impliquant des personnalités influentes du monde politique et économique », rapporte un quotidien local. Une mise à jour confirme que Sami Sader, avocat général près le parquet d’appel du Mont-Liban, a succédé par intérim à Ghada Aoun dès le lundi précédant le 5 mars 2025, soit le 3 mars 2025. Ce changement met fin à une période marquée par des enquêtes controversées sur la corruption.

Une magistrate au cœur des tensions

Ghada Aoun occupait le poste de procureur général près la Cour d’appel du Mont-Liban depuis 2017. Elle était connue pour sa fermeté dans la lutte contre la corruption, notamment dans des dossiers impliquant des acteurs bancaires et économiques. Ses enquêtes ont ciblé des personnalités comme Riad Salamé, ex-gouverneur de la Banque du Liban, accusé d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent. Elle a conduit des perquisitions dans des institutions comme Mecattaf en 2021 et des banques en 2022, dans un contexte où la crise économique, débutée en 2019, a vu la livre libanaise perdre plus de 98 % de sa valeur et 80 % de la population tomber sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU. Ces actions ont suscité des tensions judiciaires et politiques, certains critiquant sa gestion comme politisée.

Sami Sader prend la relève par intérim

Sami Sader, avocat général près le parquet d’appel du Mont-Liban, a succédé par intérim à Ghada Aoun à partir du lundi 3 mars 2025. Cette transition a été décidée par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l’organe chargé de nommer et remplacer les magistrats au Liban. Avant cette nomination, Sader occupait un poste de haut rang au sein du parquet, assistant le procureur général dans les poursuites judiciaires. Son intérim intervient après des mois de conflits autour des enquêtes menées par Ghada Aoun, qui ont opposé différents acteurs judiciaires et politiques.

Le cadre légal de la nomination

La décision du CSM s’est faite « en application de la loi », conformément à la législation judiciaire libanaise, notamment la loi organique sur l’organisation judiciaire de 1961 (décret-loi n° 150/83, amendé). L’article 5 de cette loi stipule que le CSM, composé de dix juges et présidé par le premier président de la Cour de cassation – actuellement Souheil Abboud – a le pouvoir de nommer ou de transférer les magistrats, y compris les procureurs généraux. Cette nomination nécessite un vote majoritaire au sein du CSM, suivi d’un décret signé par le ministre de la Justice et le président de la République, Joseph Aoun, en fonction depuis le 9 janvier 2025. L’intérim de Sader a pris effet immédiatement, avant la retraite prévue de Ghada Aoun en mars 2025, à l’âge légal de 64 ans.

Les implications du remplacement

Le remplacement de Ghada Aoun par Sami Sader intervient dans un climat où la justice libanaise est sous pression. Les enquêtes sur la corruption, en particulier celles touchant le secteur bancaire, ont été au centre des attentions dans un pays où l’économie s’est effondrée, avec 170 milliards de dollars de dépôts gelés depuis 2019. Avec la prise de fonction par intérim de Sader, certains observateurs craignent un ralentissement des investigations sur ces dossiers sensibles, tandis que d’autres y voient une tentative de rétablir une certaine stabilité au sein du parquet. Le rôle de Sader, en tant qu’intérimaire, reste à définir dans la durée.

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Newsdesk Libnanews
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