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Réforme électorale au Liban : le débat relancé

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Le gouvernement libanais, dirigé par Nawaf Salam, envisage de réviser la loi électorale en vue des élections législatives prévues pour 2026. « Le gouvernement de Nawaf Salam se penche sur la possibilité de réviser la loi électorale en prévision des élections de 2026. Plusieurs options sont à l’étude, dont l’introduction d’un système proportionnel plus strict et la question du vote des Libanais de la diaspora. Cependant, des désaccords persistent entre les différentes forces politiques, notamment sur la répartition des circonscriptions et le seuil de représentativité », rapporte un quotidien local. Ce débat, qui resurgit régulièrement avant chaque scrutin, intervient dans un contexte de crise économique et politique persistante, où les critiques sur l’influence des partis traditionnels continuent de peser sur le système électoral actuel.

Un débat récurrent dans l’histoire électorale libanaise

Le débat sur la réforme électorale refait surface périodiquement au Liban, particulièrement à l’approche des élections. La dernière modification significative remonte à 2017, lorsque la loi électorale a introduit un système proportionnel pour les législatives de 2018, remplaçant le scrutin majoritaire en vigueur depuis des décennies. Cette réforme, adoptée sous la pression des mouvements citoyens et des partis réformistes, visait à mieux refléter la diversité politique dans un pays régi par un système confessionnel. Cependant, elle n’a pas mis fin aux critiques sur la domination des partis historiques – Hezbollah, Courant patriotique libre, Forces libanaises, Amal, et courant du Futur – qui ont conservé leur emprise grâce à des circonscriptions taillées sur mesure et à un seuil électoral élevé.

Le contexte actuel amplifie l’urgence de ce débat. Depuis 2019, le Liban traverse une crise économique sans précédent, avec une livre dévaluée de plus de 98 % et 80 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU. Les élections de 2022 ont vu l’émergence de 13 députés indépendants issus de la société civile, un signe de mécontentement envers les partis traditionnels, mais leur influence reste limitée face aux blocs établis. Nawaf Salam, nommé Premier ministre à une date non précisée dans vos données mais actif en 2025, semble vouloir capitaliser sur ce désenchantement pour relancer la discussion sur une réforme électorale.

Les options sur la table

Le gouvernement examine plusieurs propositions pour réviser la loi électorale. « L’introduction d’un système proportionnel plus strict » est à l’étude, ce qui pourrait impliquer une révision du seuil de représentativité actuel – fixé à environ 10 % des voix par circonscription en 2017 – pour permettre à de plus petites formations d’accéder au Parlement. Une autre option concerne « la question du vote des Libanais de la diaspora ». Avec plus de 400 000 Libanais ayant émigré depuis 2019, selon Information International, leur participation électorale, limitée en 2022 à des bureaux dans les ambassades, reste un enjeu majeur. Une extension du vote par correspondance ou une augmentation des sièges réservés à la diaspora sont parmi les pistes envisagées.

Cependant, « des désaccords persistent entre les différentes forces politiques ». La répartition des circonscriptions, qui détermine le poids électoral des communautés confessionnelles (maronites, sunnites, chiites, etc.), est un point de friction. En 2017, les 128 sièges du Parlement ont été distribués sur 15 circonscriptions, un découpage critiqué pour favoriser les partis dominants dans leurs fiefs régionaux – par exemple, le Hezbollah dans le Sud et la Bekaa, ou les Forces libanaises dans le Mont-Liban. Toute tentative de redessiner ces frontières risque de raviver les tensions entre blocs.

Un enjeu pour les équilibres politiques

« Un changement dans le mode de scrutin pourrait modifier les équilibres politiques et influencer les prochaines élections », un enjeu central pour 2026. La proportionnelle stricte pourrait diluer l’hégémonie des grands partis en permettant à des groupes indépendants ou émergents de gagner des sièges, comme lors du scrutin de 2022, où les candidats de la révolte d’octobre 2019 ont percé malgré des obstacles. Le vote de la diaspora, majoritairement jeune et souvent critique des élites, pourrait également amplifier cette tendance, au vu des 225 000 électeurs inscrits à l’étranger en 2022, selon le ministère de l’Intérieur.

Mais « certains partis s’opposent à ces réformes, craignant une perte d’influence dans certaines régions ». Le Hezbollah et Amal, forts dans les zones chiites, redoutent une redistribution des circonscriptions qui réduirait leur contrôle. Les Forces libanaises et le CPL, ancrés dans les régions chrétiennes, s’inquiètent d’un seuil abaissé qui profiterait à des rivaux locaux. Ces résistances reflètent les intérêts confessionnels et régionaux qui dominent la politique libanaise depuis le Pacte national de 1943, rendant toute réforme un exercice d’équilibre délicat.

Un système sous pression

La crise économique et politique actuelle accentue les enjeux de cette réforme. Depuis le défaut de paiement de 2020 sur une dette de plus de 100 milliards de dollars, le Liban peine à stabiliser son économie. Les élections de 2026, sous la présidence de Joseph Aoun (élu le 9 janvier 2025), seront un test pour le gouvernement de Nawaf Salam, qui doit répondre à une population désabusée. Les 170 milliards de dollars de dépôts gelés dans les banques depuis 2019 alimentent la colère contre les partis au pouvoir, tandis que les 95 millions de dollars débloqués par les États-Unis pour l’armée en février 2025 montrent un soutien international limité à la sécurité, non aux réformes structurelles comme l’électorale.

Le débat de 2017 avait abouti à un compromis après des années de blocage, mais les critiques persistent : le système proportionnel actuel, avec ses circonscriptions multiples et son seuil élevé, n’a pas brisé la mainmise des élites. Les options envisagées en 2025 – proportionnelle renforcée, vote diaspora – visent à corriger ces lacunes, mais les désaccords politiques risquent de retarder ou d’édulcorer toute décision avant 2026.

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Newsdesk Libnanews
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