Alors que le Liban s’apprête à voir la formation officielle du gouvernement de Nawaf Salam, les derniers arbitrages sont encore en cours. Dans ce contexte, le député et ancien vice-président du Conseil des ministres Ghassan Hasbani a précisé les principes que devrait respecter le futur cabinet pour obtenir le soutien des forces souverainistes et réformistes.
Dans une déclaration sur X (ex-Twitter), Hasbani a insisté sur quatre conditions essentielles qui doivent être intégrées dans l’action gouvernementale : la souveraineté de l’État, l’indépendance des réformes, la compétence des ministres et un équilibre favorable aux forces souverainistes.
Il a ainsi qualifié la future équipe de « gouvernement de l’autorité de l’État et des réformes », mais a clairement indiqué que son engagement dépendra de la mise en place concrète de ces exigences.
Un gouvernement qui doit affirmer la souveraineté de l’État
Le premier point soulevé par Ghassan Hasbani concerne la nécessité d’un engagement clair en faveur de la souveraineté nationale. Il appelle à ce que le gouvernement s’aligne sur le discours d’investiture du Président Joseph Aoun, notamment en garantissant l’autorité exclusive de l’État sur les questions de défense et de sécurité.
Ce message renvoie aux débats persistants sur le rôle des groupes armés non étatiques au Liban, notamment celui du Hezbollah. La question du monopole de l’État sur l’usage de la force est un sujet de discorde majeur entre les différentes forces politiques. Hasbani et d’autres figures souverainistes estiment que le futur gouvernement devra prendre position sur cette question pour restaurer la pleine autorité de l’État sur l’ensemble du territoire.
Un cabinet réformateur qui ne doit pas être paralysé
Hasbani met aussi en garde contre d’éventuels blocages internes qui pourraient compromettre les réformes économiques et administratives. Il insiste sur la nécessité d’une indépendance totale du processus de réforme, en pointant spécifiquement le rôle du ministère des Finances et d’autres institutions clés qui pourraient, selon lui, freiner les efforts du gouvernement.
L’ancien vice-Premier ministre rappelle que de nombreuses initiatives économiques et financières ont été entravées par des conflits institutionnels entre ministères dans les précédents gouvernements. Il appelle donc à une gouvernance fluide et efficace, exempte d’obstructions politiques et administratives.
L’exigence de ministres compétents et intègres
Un autre point central du message de Ghassan Hasbani concerne la composition ministérielle. Il insiste sur la nécessité d’avoir une équipe formée de personnalités hautement qualifiées, capables de travailler en cohérence avec le Premier ministre Nawaf Salam pour relancer les réformes.
Cette demande fait écho aux préoccupations exprimées par plusieurs acteurs politiques et économiques qui estiment que le succès de ce gouvernement dépendra de la qualité et de l’indépendance des ministres. Le Liban a souffert par le passé de nominations basées sur des critères partisans plutôt que sur la compétence, ce qui a entravé de nombreux projets de réforme.
Un équilibre politique déterminant pour la stabilité du gouvernement
Enfin, Ghassan Hasbani souligne l’importance d’un équilibre positif au sein du gouvernement, en faveur des forces souverainistes et réformistes. Selon lui, cet équilibre est essentiel pour assurer un bon départ du mandat présidentiel et garantir la mise en œuvre des engagements internationaux du Liban.
Les discussions sur la composition du gouvernement reflètent les tensions entre les blocs parlementaires. L’orientation politique de ce cabinet sera déterminante pour son avenir et sa capacité à gouverner sans être paralysé par des oppositions internes. De nombreux observateurs soulignent que si ce gouvernement est formé sur des compromis trop fragiles, il pourrait être rapidement bloqué dans son action.
Une attente mêlée d’espoir et de scepticisme
Malgré ces conditions, Ghassan Hasbani exprime un vœu de réussite pour la phase politique à venir. Il affirme que son camp continuera à travailler dans l’objectif de garantir l’application de ces principes.
La formation du gouvernement Nawaf Salam est attendue dans les prochaines heures, mais les tensions et les désaccords de dernière minute pourraient encore retarder l’annonce officielle. En attendant, la pression monte pour que ce nouveau cabinet soit capable de répondre aux attentes et aux urgences du pays.