Réagissant à l’annonce de l’augmentation des prix des carburants, le ministre sortant de l’énergie et des ressources hydrauliques Raymond Ghajar a estimé que les automobilistes devraient s’habituer à payer le prix réel des carburants. Ceux qui ne pourront plus payer devront trouver d’autres moyens de transport, estime le ministre.

Le prix pourrait ainsi arriver même à 200 000 livres le bidon de 20 litres, souligne celui-ci.

Raymond Ghajar a également estimé que la fin des subventions et la hausse des prix en résultant devrait amener à la fin des opérations de contrebande entre le Liban et la Syrie. Un bidon d’essence coûte actuellement près trois dollars environ au Liban alors qu’au Syrie, le même bidon coûterait entre 7 à 13 dollars, amenant à un trafic entre les 2 pays.

Il faisait ainsi allusion à la fin du programme de subvention à l’achat par la Banque du Liban des produits de première nécessité dont les carburants faisaient jusqu’à présent partis. Ce programme devrait ainsi s’achever en raison de l’impossibilité de la Banque Centrale à poursuivre son financement, faute de pouvoir recourir aux réserves monétaires obligatoires, les réserves monétaires disponibles étant presque épuisées. La Banque du Liban devrait cependant poursuivre le financement de certains produits comme par les médicaments suite à un accord conclu avec les autorités libanaises.

Ces propos interviennent également alors que de longues queues se sont multipliées devant les stations essence et que l’essence est désormais rationnée en raison d’une pénurie et de l’incapacité de la Banque du Liban à accorder les lignes de crédit nécessaires au déchargement des tankers pourtant présents au large des côtes libanaises.

50% du programme de subvention aux carburants

Le coût du programme était de 700 millions de dollars durant la période précédentes à la crise actuelle. Il est tombé à 500 millions de dollars actuellement, soit 6 milliards de dollars par an dont 3 milliards de dollars pour les carburants seulement.

En mars dernier, le ministre sortant des finances Ghazi Wazni a, pour sa part, estimé qu’il s’agirait de réduire le nombre de produits subventionnés de 300 à 100 produits, de réduire les subventions accordées à l’achat de carburants et de médicaments et à instaurer une carte de rationnement en faveur de 800 000 familles, induisant une réduction annuelle de moitié les subventions actuelles qui passeraient de 6 à 3 milliards de dollars. 

La mise en place d’un programme de cartes prépayées serait cependant tributaire de l’approbation par le parlement.

La création de ce programme de filet de sauvetage visant à remplacer le programme de subvention a été adopté par le parlement libanais le 12 mars dernier et signé par le Président de la République le 8 avril avant d’être publié dans le journal officiel. 

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