« Israël prendra en considération l’opinion des États-Unis, mais agira face à une attaque de missiles iraniens selon ses propres intérêts nationaux », a déclaré le bureau du Premier ministre israélien mardi.
« Nous écoutons les opinions des États-Unis, mais nous prendrons nos décisions finales en fonction de notre intérêt national », a indiqué le bureau de Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
Cette déclaration survient dans un contexte régional tendu, marqué par l’intensification des frappes israéliennes contre des cibles liées à l’Iran, l’assassinat du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et la mort d’Ismail Haniyeh, une figure clé du Hamas, lors d’une frappe aérienne. Israël se prépare à faire face à des représailles, tout en poursuivant sa stratégie d’attaques préventives contre les groupes pro-iraniens dans la région.
L’assassinat de Hassan Nasrallah : un tournant dans le conflit
L’un des événements les plus marquants de ces dernières semaines a été l’assassinat de Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, tué dans une frappe aérienne israélienne en septembre. Cet assassinat, qui a provoqué une onde de choc au Liban et dans tout le Moyen-Orient, a gravement ébranlé le Hezbollah, un acteur majeur dans le réseau d’alliés iraniens.
Nasrallah était depuis longtemps une figure centrale de la résistance armée contre Israël, et son élimination constitue un coup dur pour l’organisation chiite, déjà sous pression en raison des tensions régionales et des sanctions internationales. Cet acte est considéré comme une provocation majeure par l’Iran, principal soutien du Hezbollah, et pourrait entraîner des représailles de grande ampleur contre Israël.
Le Hezbollah, bien que désorganisé après la perte de son chef, a immédiatement annoncé son intention de riposter. De nombreux observateurs craignent que cette élimination ne déclenche une série d’attaques contre Israël, tant depuis le Liban que via d’autres groupes alliés de l’Iran en Syrie et en Irak.
Les représailles iraniennes : des tensions exacerbées
En avril 2023, à la suite de la mort de deux officiers iraniens dans une frappe israélienne en Syrie, l’Iran avait déjà intensifié ses représailles contre Israël, en lançant des missiles balistiques et des drones armés. L’élimination de Nasrallah s’inscrit dans ce climat d’escalade, avec des réponses militaires iraniennes et des attaques coordonnées par des milices pro-iraniennes.
L’assassinat de Nasrallah, ainsi que l’attaque du consulat iranien à Beyrouth, a ajouté une nouvelle dimension au conflit, menaçant de transformer la guerre de l’ombre entre Israël et l’Iran en un conflit direct. Téhéran, en collaboration avec ses alliés dans la région, a déjà intensifié ses opérations contre les forces israéliennes au Liban et en Syrie.
Déploiement du système THAAD : une réponse à la menace balistique iranienne
Pour se protéger contre les représailles attendues de la part de l’Iran, notamment en raison de l’assassinat de Nasrallah, Israël bénéficie du soutien crucial des États-Unis. En particulier, le déploiement du système antimissile THAAD en Israël a été une réponse directe à la menace balistique iranienne. Ce système, capable d’intercepter des missiles à haute altitude, renforce la défense israélienne contre les attaques de missiles balistiques à longue portée que l’Iran pourrait lancer en représailles.
Le THAAD complète les autres systèmes antimissiles israéliens, tels que le Dôme de Fer pour les roquettes à courte portée et le système Arrow pour les missiles balistiques de moyenne portée. Ce déploiement, financé en partie par les États-Unis, témoigne du partenariat militaire étroit entre Washington et Tel-Aviv.
Rumeurs sur un manque de missiles anti-aériens : un problème pour Israël ?
Malgré ces mesures de renforcement, des rumeurs circulent dans la presse israélienne sur un éventuel manque de missiles anti-aériens pour le système Iron Dome. Ce système, utilisé pour intercepter les roquettes et missiles à courte portée, aurait vu ses stocks de munitions diminuer considérablement en raison de l’intensité des frappes récentes, notamment depuis Gaza et le sud du Liban.
Si cette pénurie se confirme, elle pourrait affaiblir la capacité d’Israël à se défendre contre les attaques en cas de guerre prolongée. Le Dôme de Fer est un pilier de la défense israélienne contre les roquettes, et un manque de munitions pourrait sérieusement compromettre la sécurité nationale.
Les États-Unis ont exprimé leur volonté de soutenir Israël en envoyant des munitions supplémentaires, mais ces rumeurs soulèvent des inquiétudes quant à la capacité du pays à gérer une guerre prolongée avec l’Iran et ses alliés régionaux, notamment le Hezbollah, qui pourrait chercher à venger la mort de Nasrallah.