Mars est le mois de la francophonie célébrée partout dans le monde, autour de la Journée internationale de la francophonie, le 20 mars, à travers des manifestations culturels y compris au Liban, bastion de la francophonie au Proche-Orient.

C’est ainsi et dans ce cadre, que le Centre des Langues de l’Université Antonine, campus de Zahlé, Sous le Haut patronage du Ministère de la Culture et en collaboration avec l’Institut français du Liban, avait organisé, le 2 mars dernier, une rencontre culturelle intitulée : « La Paix : culture et dialogue », avec comme clôture la plantation d’un cèdre suivi d’un cocktail.

Dr. Joseph Omran – Université Antonine, campus de Zahlé, 2 mars 2018.

« C’est sous les meilleurs auspices de paix, de culture et de dialogue que l’Université Antonine a voulu réunir, cette élite d’intervenants et d’auditeurs » qui a été saluée chaleureusement par Dr. Joseph Omran, diplômé de la faculté des lettres et sciences humaines, de l’université libanaise est modérateur de cette soirée culturelle animée par 5 intervenants.

« Ce titre, « La Paix : culture et dialogue », s’accorde avec l’engagement de l’université qui a adopté les grandes lignes du message du pape François, consistant à « effectuer au niveau individuel un examen de conscience pour prendre nos résolutions comme pédagogues engagés, responsables de la promotion de la culture de la non-violence et de l’éducation à la paix ». Nous devons cette amicale rencontre à l’enthousiasme et aux efforts de Mme Mouchira Aoun Abou Moussa. Ce dynamisme et cette créativité du Centre de langues perçus dans tous les campus de l’Université Antonine sont insufflés grâce à la perspicacité de la Directrice de ce centre, Dr. Micheline Ghattas » (extrait du discours de Dr. Joseph Omran).

« Nous parlerons de cultures mais aussi de la Culture, tout en nous demandant si c’est la Culture qui favorise ou la paix ou si c’est plutôt la paix qui favorise la Culture! », nous précise Dr. Micheline Ghattas dans son mot de bienvenue.

Défilé habits traditionnels libanais et phéniciens, Université Antonine, campus de Zahlé, 2 mars 2018.

De « L’interminable quête pour la paix », présentée par l’écrivain, Jean Marie Kassab, au droit d’inventaire de notre culture identitaire et de notre mémoire populaire à travers « La paix par la culture à la culture de la paix » développée par Dr. Jinane Chaker-Sultani Milelli, Docteure en Anthropologie, Ethnologie et Sciences de religions, passant par la poésie de Mme Nada Bejjani et de M. Nizar Francis, la soirée fut richement animée par l’interlude musical et la belle voix de Maria Abou Zeidan ainsi que par une présentation de quelques modèles des habits Phéniciens et traditionnels libanais, sous forme de défilé présenté par Elie Aouad, président de l’association Léba France sous le titre « De Courbevoie à Zahlé » ; le titre faisant référence à la saison culturelle 2017 à Courbevoie dédiée au Liban (https://libnanews.com/une-saison-au-liban/).

L’hymne national libanais, suivie de l’hymne national français, la Marseillaise, retentissent dans la salle laissant la parole au révérend Père Raymond Hachem, Directeur du campus de Zahlé, accueillant ses hôtes par ces mots suivants :

« Si les mœurs et les traditions définissent l’identité d’un peuple et reflètent son héritage, la langue de son côté est le vaisseau de ce patrimoine dévoilant au monde son empreinte socio-culturelle. Apprendre la langue d’une nation, c’est un peu apprivoiser sa culture et la faire sienne, c’est sonder la profondeur de son âme et ressentir son unicité au point de se fusionner avec son caractère.

C’est bien l’expérience de parenté intime que la francophonie a offert aux 84 pays qui l’ont embrassée, et cela est davantage observé au niveau de la société libanaise. C’est au sein de cette communauté diversifiée de par sa nature que la langue de Molière a trouvé un champ propice à sa floraison créant ainsi un espace de rencontre entre deux pays, séparés par les mers mais unis par l’amour de la même langue qui a garni la prose de Hugo. Afin de célébrer le riche apport du phénomène de la francophonie au Liban, l’université Antonine a choisi cette semaine pour renouveler cette alliance linguistique et culturelle entretenue avec la France et renforcer d’autant plus le rôle magistral que joue la Francophonie depuis toujours dans la transmission du message de la paix à travers le monde. Tout en soulignant son choix originel d’être Francophone, notre Université renoue ses liens avec ce tissu culturel et social diffusé par l’initiative française première et situe la semaine de la Francophonie dans cet objectif où la langue gagne à être avant tout un outil pour communiquer la fraternité et la solidarité.

C’est alors avec un grand plaisir que L’université Antonine lance cette occasion devenue un rendez-vous annuel et nous voulons accueillir avec chaleur tous ceux qui sont venus participer à la joie de cette rencontre et fêter le dialogue de paix conféré à nous tous par l’espace francophone. Merci pour votre présence. »

Présentation des intervenants par Dr. Joseph Omran selon l’ordre de leur intervention :
1- « L’interminable quête pour la paix » : Son parcours riche et diversifié, ses compétences pluridisciplinaires et son multilinguisme, M. Jean Marie Kassab les couronne d’un goût esthétique raffiné et d’une prédilection de la littérature et de la langue française tout en affirmant que, pour lui, « la séparation entre la science et l’art n’existe pas ». Auteur du roman « les yeux d’Astrid » et d’un thriller intitulé « Le Guérisseur » dont les lecteurs attendent la parution, M. Kassab voit l’existence comme une interminable quête pour la paix.

2- La culture, confession, héritage et outil de paix, الثقافة مذهب وتراث وأداة السلام
L’ennemi commun est le monolinguisme, quel qu’il soit, et l’uniformisation, la pensée unique que celui-ci véhicule. Je viens de citer Mme Imma TOR FAUS, Directrice à l’OIF de la langue française et de la diversité linguistique qui ajoute : On est toujours, si je puis dire, le partenaire de son partenaire. C’est dire à quel point l’avenir de la langue française est intimement lié à celui des langues nationales et vice versa. C’est dans cette perspective d’expression plurilingue des valeurs de la Francophonie que la poésie arabe s’intègre dans cette célébration de la Francophonie. Nous aurons le plaisir d’écouter la poétesse Mme Nada Bejjani , connue pour son illustre recueil de poèmes en langue arabe intitulé « امرأة تحت الشمس ». C’est à sa façon originale qu’elle chante la paix, la culture et le patrimoine.

3- « De la paix par la culture à la culture de la paix… Droit d’inventaire ». Docteure Jinane Chaker Sultan Milelli est spécialiste en Anthropologie, Ethnologie et Sciences des religions ; auteure de plusieurs dictionnaires, co-fondatrice des Editions Milelli et présidente de L’association française «Patrimoine Ethnologique et Culture Identitaire » qui inclut parmi ses objectifs la promotion de la Francophonie et la valorisation du patrimoine ethnologique, culturel et identitaire, à travers le mode de vie, la diversité, les traditions et les échanges.

4- « Je suis venue dire un mot et je le dirai, جئت لأقول كلمة وسأقولها ».
Le proverbe français nous apprend que « L’éducation fait l’homme instruit, la nature fait l’homme de talent ». Que dire si ces deux qualités se rencontrent en une personne ? C’est l’étudiante à l’Université Antonine Maria Abou Zeidan qui va nous charmer avec sa voix et sa chanson.

5- مِتْلي مِتْلك – Il dit : Je dépose dans le poème mon âme, j’y mets ma pensée, j’y verse ma vision et mon rêve. La créativité est un don que le Créateur fait aux Bienheureux afin qu’ils rendent meilleure notre vie. Ces propos du poète illustre Nizar Francis ne manquent de rappeler Guillaume Apollinaire interpelant la Poésie : «Douce poésie ! Le plus beau des arts ! / Toi qui, suscitant en nous le pouvoir créateur, nous met tout proches de la divinité.»
De ses plus de 2000 morceaux poétiques, nombreuses sont les chansons ravissantes que tout le monde fredonnent et adorent. Quand vous chantez l’amour, la vie, et le partage, quand vous caressez les éléments, la terre et la paix, vous accédez au cœur et à la pensée de Nizar Francis.

6- « Aperçu sur les habits phéniciens et traditionnels : de Courbevoie à Zahlé ». Médailles de championnat en art de Karaté, création de timbres de grande réputation, expertise en philatélie, enseignement universitaire, fondation d’associations françaises, conception, réalisation et financement au Liban de projets socioculturels, promotion d’actions de développement durable, mise en valeur du patrimoine libanais, … ce ne sont que des échantillons d’une carrière riche et multiple de l’ingénieur qu’est M. Elie Aouad, président de l’association Léba France. M. Aouad sera, ce soir, notre guide de voyage de « Courbevoie à Zahlé » via les modes d’habillement phéniciens et traditionnels libanais.

Jinane Chaker-Sultani Milelli

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