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La situation en Syrie : un défi commun pour la Turquie et le Liban

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Dans un récent message, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a exprimé son accueil chaleureux au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et à sa délégation en visite à Ankara. Il a souligné la détermination de la Turquie à soutenir la stabilité du Liban et à faire face à toute tentative visant à déstabiliser le pays. L’important rôle du Liban dans la région, ainsi que les liens historiques entre les deux nations, ont été au centre des discussions, notamment dans le contexte de la guerre en Syrie et des tensions régionales croissantes.

Le Liban, un pilier de la stabilité régionale

Le président Erdoğan a réaffirmé que la Turquie s’opposait fermement à toute action menaçant la stabilité du Liban, mettant en lumière l’importance de préserver l’unité et la paix intérieure du pays. Il a insisté sur le fait que la sécurité du Liban ne peut être dissociée de celle de la région dans son ensemble. Selon Erdoğan, la paix durable au Moyen-Orient ne sera possible que lorsque la situation à Gaza sera stabilisée, avec un cessez-le-feu durable et un accord de paix global. Il a souligné que toute tentative d’augmenter la sécurité par la violence, notamment par des massacres de civils, ne ferait qu’aggraver les tensions et la souffrance dans la région.

La Turquie a d’ailleurs maintenu son soutien humanitaire au Liban, en particulier dans les moments où le pays a fait face aux agressions israéliennes. L’engagement de la Turquie envers le Liban reste une priorité, avec une pression internationale continue pour que Israël respecte ses engagements de cessez-le-feu et compense les destructions causées.

Un autre sujet important discuté par les deux dirigeants a été la situation en Syrie, un conflit qui touche profondément les pays voisins, y compris le Liban. Le Premier ministre libanais Najib Mikati a exprimé l’importance de reconstruire la Syrie et de ramener la stabilité dans ce pays dévasté. Cette reconstruction est perçue comme une priorité stratégique, non seulement pour la Syrie, mais aussi pour ses voisins, y compris le Liban.

Mikati a évoqué la nécessité de mettre fin à l’occupation israélienne d’une partie du territoire syrien, une question qui reste un point de friction dans les relations régionales. Israël, en dépit des accords internationaux, continue d’occuper des territoires syriens, notamment le plateau du Golan. Mikati a souligné que la pression internationale devait se renforcer pour forcer Israël à se retirer et respecter les frontières internationales de la Syrie.

L’influence turque au Moyen-Orient : un sujet de préoccupation

Un point délicat dans les relations régionales concerne la montée en puissance de l’influence turque, particulièrement en Syrie et dans les régions voisines. La Turquie, par son soutien aux groupes proches des Frères musulmans, a renforcé sa présence dans des zones stratégiques. L’un des groupes qui bénéficie de l’appui turc est Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), une faction rebelle syrienne ayant des liens étroits avec la Turquie en raison de leur affiliation idéologique avec les Frères musulmans.

Cette situation inquiète non seulement le Liban, mais aussi d’autres pays arabes comme la Jordanie et même Israël. L’influence turque croissante dans cette partie du Moyen-Orient soulève des préoccupations concernant l’équilibre des puissances et la dynamique régionale. Le rôle de HTS, notamment son contrôle sur certaines zones de Syrie après la chute de Bachar el-Assad, a exacerbé ces inquiétudes. HTS, bien que combattant pour le renversement du régime de Damas, a connu une ascension après la désintégration du pouvoir central syrien, ce qui a permis à la Turquie de renforcer son influence dans le nord du pays.

L’occupation turque du Liban jusqu’à la Première Guerre mondiale

L’influence turque au Moyen-Orient et en Syrie n’est pas nouvelle. En effet, la domination ottomane sur le Liban a duré plusieurs siècles, de la fin du XVe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. L’Empire ottoman a exercé un contrôle politique et économique sur le Liban, avec des répercussions durables sur la structure sociale et politique du pays. À cette époque, la Turquie, sous le joug ottoman, a largement influencé les affaires libanaises, notamment en imposant des structures administratives qui persistaient bien au-delà de la Première Guerre mondiale.

Aujourd’hui, la montée en puissance de la Turquie dans la région, en particulier à travers son soutien à des groupes comme HTS, évoque pour beaucoup de Libanais des souvenirs de l’occupation ottomane. Bien que l’Empire ottoman se soit effondré en 1918, les Libanais gardent en mémoire les siècles d’influence turque, et certains craignent que la chute du régime de Bachar el-Assad ne fasse renaître une forme de tutelle turque sur la région, ce qui ravive des craintes historiques d’une nouvelle domination extérieure.

Les tensions avec les Kurdes : une autre dimension du conflit syrien

En plus de ses relations avec les groupes rebelles syriens, la Turquie est confrontée à une autre série de défis en Syrie, notamment en ce qui concerne les Kurdes. Ankara a intensifié ses attaques contre les forces kurdes du YPG, considérées par la Turquie comme des extensions du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Les offensives turques contre les Kurdes, en particulier dans le nord-est de la Syrie, ont conduit à des tensions avec les États-Unis et d’autres acteurs régionaux, tout en alimentant l’instabilité dans une région déjà dévastée par la guerre.

Les récents développements en Syrie montrent que la situation reste complexe et que les intérêts des différents acteurs régionaux sont de plus en plus interconnectés. Les discussions entre Mikati et Erdoğan ont permis de mettre en lumière la nécessité de maintenir une coopération entre la Turquie et le Liban, en particulier dans les domaines de la reconstruction de la Syrie et de la gestion des crises régionales.

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Newsdesk Libnanews
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