Le leader druze Walid Joumblatt a récemment annoncé son soutien à Joseph Aoun, le commandant de l’armée libanaise, pour la présidence de la république libanaise. Cette déclaration a des implications majeures dans le contexte politique actuel du Liban, marqué par une crise institutionnelle prolongée et une instabilité persistante.
Un soutien stratégique dans un contexte politique complexe
Dans une déclaration publique, Walid Joumblatt a exprimé sa confiance en Joseph Aoun, qualifiant le commandant de l’armée de « figure nationale » capable de diriger le Liban vers une période de stabilité. Cette annonce intervient à un moment où le pays est sans président depuis plusieurs mois, une vacance qui a exacerbé les tensions politiques internes et ralenti les processus de réforme.
Joumblatt, leader du Parti Progressiste Socialiste (PSP), a souvent joué un rôle clé dans les alliances politiques au Liban. Son soutien à Aoun peut être perçu comme une tentative de renforcer l’unité nationale, en particulier face à la fragmentation des différentes factions politiques. Le commandant de l’armée est considéré par certains comme une figure qui pourrait transcender les divisions sectaires qui caractérisent la politique libanaise.
Joseph Aoun : un choix neutre et rassurant
Le soutien de Walid Joumblatt à Joseph Aoun s’inscrit dans un contexte où plusieurs factions politiques cherchent à éviter une intensification des conflits intercommunautaires, tout en recherchant un consensus sur le choix du prochain président. Le commandant de l’armée libanaise est perçu comme une figure relativement neutre, respectée à la fois par les institutions militaires et par une partie significative de la population libanaise. Son parcours et son engagement à maintenir l’ordre et la stabilité dans un contexte complexe ont fait de lui un choix populaire parmi ceux qui recherchent une alternative aux solutions traditionnelles marquées par les divisions confessionnelles.
En tant que commandant de l’armée, Joseph Aoun a joué un rôle déterminant dans le maintien de la sécurité et de la stabilité du pays, surtout dans les régions où les tensions sont les plus vives. Son engagement à préserver l’intégrité du Liban et à faire face aux défis sécuritaires, tels que la menace du Hezbollah et la pression exercée par les groupes terroristes, lui a valu un large respect. Ce soutien de la part de Joumblatt pourrait faciliter son entrée au palais présidentiel, surtout en l’absence d’un consensus clair parmi les autres factions politiques libanaises.
Une tentative de sortir de l’impasse politique
Le Liban traverse une crise politique profonde, avec un vide présidentiel prolongé depuis la fin du mandat de Michel Aoun, en octobre 2022. Depuis lors, les tensions entre les partis politiques n’ont cessé de se renforcer, chacun soutenant un candidat différent, sans parvenir à un accord sur la question cruciale de la présidence. Les divisions entre les partisans du Hezbollah, les forces de l’opposition et d’autres factions ont rendu difficile la recherche d’un consensus autour d’une personnalité apte à diriger le pays.