Le conseil de la choura a annulé le décret du ministre du travail, Mustapha Hussein Bayram, en date du 8 décembre autorisant l’exercice de nombreuses professions précédemment réservées comme dans le secteur médical pour les réfugiés palestiniens nés au Liban, cela suite à un appel présenté par la Ligue Maronite.

Pour rappel, ce décret avait déjà fait l’objet d’une vive controverse, notamment avec les observations faites par le conseil de l’ordre des médecins qui estimait que le texte viole plusieurs lois locales réglementant ce secteur d’activité. 

Dès la publication de ce texte, le président du conseil de l’ordre des médecins avait ainsi noté que les réglementations en vigueur induisent un accord de réciprocité entre le Liban et les ressortissants de ce dit-pays. Un tel accord n’existe pas avec l’état palestinien, induisant à une nullité du décret du ministre du travail. Par ailleurs, aucun médecin n’a le droit d’exercer la médecine sur le sol libanais sans affiliation à l’un des deux syndicats, après avoir rempli les conditions requises, ce qui n’est pas le cas de praticiens palestiniens. La cotisation annuelle des médecins non libanais est déterminée par l’Assemblée générale.

Par ailleurs, sur le plan politique, les dirigeants chrétiens estimaient que la décision du ministre du travail viole à la fois le droit du code du travail et la constitution libanaise et induit une naturalisation voilée des réfugiés palestiniens présents au Liban. 

Pour rappel, le Liban héberge officieusement plus de 500 000 réfugiés palestiniens – souvent descendants de ceux arrivés en 1948 –, auxquels s’ajouteraient 40 000 à 50 000 réfugiés palestiniens ayant fuit la guerre civile syrienne. Ces derniers sont, tout comme la population libanaise, touchés par la grave crise économique que traverse actuellement le Pays des Cèdres.

Pour les autorités libanaises, d’après le dernier recensement, en 1992, il y en a 317 376 réfugiés palestiniens présents sur son territoires. D’après les statistiques de l’UNWRA de 1995, il y a 370 000 réfugiés palestiniens au Liban présents dans 12 camps dans lesquels, juste 45.1% y résident. Pour sa part, le Comité du dialogue Libano-Palestinien a estimé selon les résultats de son recensement lancé en février 2017 que 174 422 réfugiés palestiniens se trouveraient actuellement au Pays des Cèdres.

Nombreux sont les libanais qui craignent la naturalisation des réfugiés palestiniens, accusés par ailleurs d’avoir provoqué par le déséquilibre démographique que leur seule présence implique, la guerre civile de 1975, d’autant plus qu’à ces réfugiés palestiniens, se sont joints une importante communauté de réfugiés syriens dont le nombre officieux pourrait dépasser le million et demi alors que moins d’un million serait entré légalement au Liban.

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