Des sources palestiniennes proches des négociations ont confirmé mercredi que le Hamas avait approuvé un accord de trêve et un échange d’otages. Ce projet, médié par le Qatar, intervient après des mois de guerre intense dans la bande de Gaza. Les pourparlers, considérés comme étant dans leur phase finale, visent à mettre un terme à l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire de Gaza.
Une guerre marquée par des pertes humaines massives
Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la région a été plongée dans une violence sans précédent. Cette offensive initiale a causé la mort de 1 210 personnes en Israël et la prise en otage de 251 individus. Parmi ces otages, 94 sont toujours détenus à Gaza, selon les autorités israéliennes, qui estiment que 34 d’entre eux sont probablement décédés.
En représailles, Israël a intensifié ses frappes sur Gaza, entraînant la mort de 46 707 personnes, selon les chiffres du ministère de la Santé gazaoui reconnus par l’ONU comme fiables. Ces pertes massives, en grande majorité des civils, ont accentué la pression internationale pour parvenir à un cessez-le-feu et permettre une assistance humanitaire.
Les termes de l’accord
Deux sources palestiniennes ont confirmé que le Hamas et le Jihad islamique avaient donné leur aval à un accord. Celui-ci prévoit :
- La libération initiale de 33 otages israéliens, en plusieurs lots, en commençant par des femmes et des enfants.
- La libération d’environ 1 000 prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le cadre d’un échange équitable.
Le projet inclut également un cessez-le-feu temporaire, qui sera prolongé si les deux parties parviennent à un accord sur une deuxième phase de négociations. Ces discussions pourraient inclure la libération des otages restants et des prisonniers supplémentaires.
Les conditions et points de tension
Plusieurs points restent en discussion, notamment :
- Le retrait des troupes israéliennes de Gaza : Israël a maintenu une présence militaire sur le territoire et refuse un retrait complet, affirmant que le Hamas ne pourra pas jouer un rôle dans l’administration post-conflit.
- L’acheminement de l’aide humanitaire : Les médiateurs, dont le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, insistent sur une augmentation des livraisons d’aide à Gaza. Toutefois, Israël impose des restrictions, craignant que ces ressources ne renforcent les capacités du Hamas.
- La durée du cessez-le-feu : Si le Hamas exige une trêve durable, Israël préfère un arrêt temporaire des combats, tout en maintenant une « zone tampon » à l’intérieur de Gaza.
Rôle des médiateurs internationaux
Le Qatar a joué un rôle central dans ces négociations, soutenu par l’Égypte et les États-Unis. Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a indiqué que les pourparlers étaient prêts à aboutir. Il a souligné la nécessité de réformer l’Autorité palestinienne pour qu’elle puisse gérer la bande de Gaza et la Cisjordanie dans le cadre d’un futur État palestinien indépendant.
Benjamin Netanyahu, de son côté, a affirmé qu’il s’opposait à tout rôle futur du Hamas dans la gouvernance de Gaza. Cette position rend les discussions sur l’avenir politique de la région encore plus complexes.
Une situation humanitaire critique
Les frappes israéliennes se sont poursuivies alors même que les négociations progressaient. Mercredi, au moins 27 Palestiniens, dont un enfant de sept ans, ont été tués dans de nouvelles attaques. Gaza reste confrontée à une crise humanitaire grave, avec des millions de personnes déplacées et un accès limité aux services essentiels.