Les autorités libanaises ont rendu à l’Irak, 337 artefacts archéologiques considérés comme volés et exposés dans le musée de Nabu, au Nord du Liban, un musée privé appartenant à l’ancienne ministre de la Défense Zeina Akkar et à son mari, Jawad Adra faisaient tous deux, l’objet d’une fiche rouge d’Interpol déposée par les autorités irakiennes pour recel d’antiquités.

La cérémonie de remise de ces objets s’est déroulée au Musée National de Beyrouth, en présence du ministre de la culture Mohammad Mourtada et de l’ambassadeur d’irakiennes au Liban Haidar Shyaa al-Barrak alors que le dossier entre les deux pays avait pris une nouvelle tournure après que l’Irak ait aidé le Liban, lui fournissant du pétrole à prix réduit contre une financement en dollar restant au pays des cèdres. Le ministre de la culture, a d’ailleurs rappelé la coopération entre les 2 pays à ce sujet.

Quant à l’ambassadeur irakien au Liban, Haidar Shyaa al-Barrak, il a exprimé ses remerciements pour ce dénouement heureux.

Un musée dont les pièces exposées faisaient l’objet de controverses dès son ouverture

Dès son ouverture, le Musée de Nabu avait fait polémique quant à l’acquisition qui serait frauduleux de certaines de ses pièces maitresses issues du pillage de sites et de musées d’Irak et de Syrie lors de la guerre civile. 

Cette polémique concerne notamment les fameuses tablettes sumériennes au nombre de 136 et qui seraient originaires du site d’Irisagrig entre 2003 et 2009. Le gouvernement irakien demanderait le retour de ces artéfacts.

D’autre part, des articles publiés par la presse libanaise, indiquaient alors qu’une autre partie de ses collections – dont les fameuses stèles funéraires phéniciennes – proviendraient même du site archéologique de Tyr El Bass pillé dans les années 1990. 

Des archéologues notaient aussi la présence d’objets en provenance du Yémen, un autre pays en conflit. Pour sa part, le propriétaire privé de ce musée s’appuie sur le décret 3065 du 12/03/2016, adopté à la fin du mandat de l’ancien ministre Roni Arayji, un proche comme eux de Sleiman Franjieh. Certaines sources avaient d’ailleurs indiqué à l’époque de la constitution du gouvernement Hassan Diab dont faisait parti Zeina Akkar que cette dernière avait obtenu son portefeuille à la demande de l’ancien député du Nord du Liban.

Ce décret légalise leurs collections privées à condition de les déclarer aux autorités compétentes, un texte taillé sur mesure au bénéfice du musée de Nabu et de ses propriétaires, estimaient des activistes à l’époque. Il est cependant arrivé à expiration en mars 2019.

Jawad Adra s’était également défendu de toute acquision illégale, indiquant qu’il s’agissait d’une cabale lancée contre lui et estimant que son action avait sauvé de nombreuses pièces. Il aurait ainsi refusé de restituer les artefacts archéologiques et aurait demandé l’aide des autorités libanaises.

Pour leur part, les autorités irakiennes et plus précisément le ministre irakien de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, le Dr Hassan Nazim estiment nécessaire la restitution des pièces et aurait demandé l’aide d’Interpol afin de forcer le couple à les restituer.

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