En pleine escalade des tensions entre le Liban et Israël, le ministre des Travaux publics et des Transports, Dr. Ali Hamieh, a tenu une réunion d’urgence ce matin avec les principaux responsables de l’Aéroport international Rafic Hariri à Beyrouth. Parmi les participants figuraient Fadi Al-Hassan, directeur général de l’aviation civile, Mohammed El Hout, président de la compagnie Middle East Airlines (MEA), ainsi que les chefs des différents services de sécurité et des compagnies opérant au sein de l’aéroport. L’objectif de cette rencontre était de faire le point sur les mesures en cours pour assurer la sécurité des infrastructures et la continuité des opérations dans ce contexte de guerre.
Le maintien des vols malgré la guerre
Malgré les frappes israéliennes qui ont touché plusieurs régions du Liban, y compris les banlieues sud de Beyrouth, Ali Hamieh a tenu à rassurer la population sur le fait que l’aéroport de Beyrouth reste pleinement opérationnel. « Il n’y a aucune interruption des vols, et le nombre de départs et d’arrivées reste conséquent », a déclaré le ministre lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion. Il a insisté sur le fait que les rumeurs concernant la fermeture de l’aéroport ou la présence de drones israéliens survolant l’aéroport sont infondées. Il a appelé les médias à ne pas diffuser d’informations non vérifiées.
Jean Abboud et la situation des voyageurs bloqués
Dans ce contexte, Jean Abboud, président du syndicat des agences de voyages et de tourisme, a également indiqué par un communiqué pour clarifier la situation des voyageurs libanais bloqués à l’étranger en raison de la suspension temporaire de certains vols par des compagnies aériennes internationales. Contrairement aux rumeurs, Abboud a confirmé qu’il n’y a pas de crise majeure comme celle qui avait eu lieu en juillet dernier, lorsque plusieurs voyageurs libanais s’étaient retrouvés coincés à l’étranger. Il a souligné que le problème reste limité et que des solutions sont en cours. « Les agents de voyages travaillent d’arrache-pied pour reprogrammer les vols de leurs clients sur des avions de la MEA », a-t-il déclaré.
Abboud a exprimé son admiration pour Middle East Airlines, qui, malgré les difficultés, a ajouté des vols supplémentaires pour permettre aux Libanais de voyager. Il a rappelé que la MEA est aujourd’hui la principale compagnie à assurer les liaisons entre Beyrouth et le reste du monde, alors que plusieurs compagnies aériennes internationales ont suspendu temporairement leurs vols à destination du Liban.
Une coordination renforcée pour les évacuations potentielles
Lors de la conférence de presse, Hamieh a également évoqué la possibilité d’évacuations ou d’aides humanitaires en cas d’aggravation de la situation. Bien qu’aucune demande officielle d’évacuation n’ait été soumise par les ambassades, il a assuré que les autorités libanaises sont prêtes à coordonner avec les compagnies aériennes et les forces de sécurité pour faciliter toute opération d’évacuation si nécessaire. Quant aux vols militaires, ils sont sous la supervision directe de l’armée libanaise, qui travaille en étroite collaboration avec la direction générale de l’aviation civile.
Les menaces aériennes israéliennes : un défi permanent pour l’aviation libanaise
Le ministre Hamieh a également rappelé que le Liban fait face à des violations continues de son espace aérien par l’aviation israélienne depuis des années. « Entre 2013 et 2023, l’aviation israélienne a violé l’espace aérien libanais plus de 1000 fois par an, en particulier au-dessus de l’aéroport international de Beyrouth », a-t-il souligné. Cette menace permanente est un facteur de stress supplémentaire pour les opérations de l’aéroport, mais le ministre a tenu à rassurer que toutes les procédures de sécurité sont strictement respectées. « Les couloirs aériens empruntés par les avions à destination et en provenance de Beyrouth sont validés par des protocoles internationaux », a-t-il précisé.
Le sort des déplacés internes : une urgence humanitaire
En parallèle, le ministre a évoqué la crise humanitaire engendrée par les frappes israéliennes. Plus de 500 000 Libanais sont actuellement déplacés dans le sud du pays, fuyant les bombardements. Cette situation exacerbe encore davantage la pression sur les infrastructures du pays, déjà mises à rude épreuve par des années de crise économique. Alors que le Liban fait face à cette nouvelle vague de déplacés, les efforts pour maintenir les opérations de l’aéroport de Beyrouth deviennent cruciaux, tant pour l’arrivée d’aides humanitaires que pour permettre aux ressortissants étrangers et libanais de quitter le pays en toute sécurité.
Un appel à la solidarité nationale et internationale
Face à l’ampleur des défis, Ali Hamieh a réitéré son appel à la solidarité internationale pour soutenir le Liban dans cette période de crise. Il a salué le rôle de Middle East Airlines et de ses équipes, qui continuent d’assurer des vols malgré les risques. Le ministre a également souligné l’importance de ne pas céder à la panique, et de maintenir l’unité nationale face aux menaces israéliennes.
Le Liban se trouve aujourd’hui dans une situation où chaque infrastructure joue un rôle crucial dans la survie du pays et la protection de ses citoyens. Le ministre Hamieh a terminé en rappelant que, malgré les menaces israéliennes, l’aéroport de Beyrouth restera une porte ouverte pour les Libanais et le monde extérieur, dans l’espoir que la solidarité et la résilience permettront au pays de surmonter cette nouvelle épreuve.