Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.
Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Les banques libanaises actuellement en difficulté, certaines n’ayant pas réussi à augmenter leurs fonds propres pour approvisionner les pertes induites par l’état de défaut de paiement décidé au mois de mars 2020 par le gouvernement Hassan Diab, envisageraient de poursuivre en justice la Banque du Liban et le gouvernement libanais, avec pour objectif d’obtenir le remboursement de la dette publique.

Selon le quotidien Al Joumhouria, les banques libanaises auraient été choquées par le résultat de la réunion qui s’était déroulée au Palais Présidentiel de Baabda et au cours de laquelle, le gouverneur de la Banque du Liban aurait admis que les pertes financières estimées par le gouvernement étaient valides. Ainsi, les pertes du secteur financier atteindraient 83.5 milliards de dollars dont 43.7 milliards de dollars pour la Banque du Liban seulement.
Jusqu’à présent, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, démentait toute perte, notamment suite aux opérations d’ingénierie financière entre 2016 et 2018, estimant qu’elles seraient effacées par les profits fiduciaires.

Les experts du FMI mettaient précédemment en garde les autorités libanaises en raison des différences de chiffrage des pertes du secteur financier entre estimations du gouvernement et celles de la Banque du Liban.

Cependant, les banques locales sont doublement exposées, d’une part en ayant investi en Certificats de Dépôts auprès de la BDL et par l’achat d’eurobonds par l’état.

Les banques libanaises exigeraient aussi le remboursement immédiat de la part de l’état de l’importante dette publique qu’ils détiennent et les certificats de dépôts. Ils pourraient ainsi déposer une plainte auprès du tribunal de New York, indique le quotidien.

Cependant, une telle demande semble aujourd’hui impossible à satisfaire, indiquent les spécialistes. Il semblerait que cet acte intervient pour obliger les autorités libanaises à protéger les actionnaires des banques qui font face au risque de voir annuler les actions qu’ils détiennent.

Cette information intervient alors que la Banque du Liban devrait publier dans ces prochains jours, une nouvelle circulaire appelant les banques libanaises à approvisionner à hauteur de 45% les pertes liées à la mise en défaut des euro-obligations, alors que certaines banques font face à d’importantes difficultés pour augmenter leurs fonds propres à hauteur de 20%.

L’Association des Banques du Liban critique toujours le plan de sauvetage du gouvernement Hassan Diab

L’Association des Banques du Liban a estimé que les chiffres présentés par le gouvernement libanais dans le cadre des négociations menées avec le Fonds Monétaire International ne sont pas valides. Elle dénonce également le fait que le plan n’a pas pris en compte son point de vue et qu’il pourrait toucher les dépôts des particuliers.

Pour rappel, le plan de sauvetage de l’ABL prévoit une privatisation d’une grande partie des biens publics et notamment du littoral libanais.

Le plan de sauvetage du gouvernement Hassan Diab prévoit, de son côté, un approvisionnement à la totalité du capital des actionnaires actuels pour couvrir les pertes liées à l’état de défaut de paiement. Une contribution exceptionnelle des plus grands déposants pourrait également être décidée. Pour l’heure, cette contribution, sous forme d’apport au capital, ne concernerait qu’un pourcentage des comptes.

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