La Banque du Liban aurait reconnu l’exactitude des chiffres concernant ses pertes financières lors d’une réunion qui a eu lieu au Palais Présidentiel de Baabda, indiquent certaines sources.

Etaient présent lors de cette réunion, présidée par le chef de l’état, le Général Aoun, le Premier Ministre Hassan Diab, le Ministre des Finances Ghazi Wazni et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, ainsi que le directeur général de la Présidence de la République, Dr Antoine Choucair et le directeur général des finances, Alain Bifani.

Ainsi, le gouverneur de la Banque du Liban aurait reconnu que les pertes de la banque centrale atteindraient 43.7 milliards de dollars, alors qu’il démentait toute perte jusqu’à présent. Par ailleurs, les pertes pourraient même atteindre des sommes plus importantes en raison de l’arrivée à maturité de certificats de dépôts détenus par les banques libanaises ces prochaines années. Cette différence pourrait même atteindre 63 milliards de dollars.

Certaines sources faisaient état d’obstacles jusqu’à dans les négociations avec le FMI, notamment au niveau d’un différent de chiffrage des pertes du secteur financier et plus précisément de la Banque du Liban. Le Fonds demanderait également la mise en place de réformes économiques préalables à toute aide financière.

Le Liban en crise demande une aide financière de 10 milliards de dollars

Pour rappel, le Liban et le FMI mènent depuis maintenant 3 semaines une série de discussion. Beyrouth demanderait ainsi une aide économique de 10 milliards de dollars afin de faire face à la crise économique et financière alors que la récession économique pourrait atteindre jusqu’à 12% cette année.

Le Liban a déclaré un état de défaut de paiement début mars en raison d’une importante dette publique qui a atteint 92 milliards de dollars alors que le pays serait entré depuis 2018 en récession. Plus de 60% de la population vivrait ainsi sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 dollars par jour. Par ailleurs, plus de 40% de la population active serait au chômage, la situation économique ayant été encore dégradée suite à l’instauration de manière unilatérale d’un contrôle des capitaux début novembre par l’Association des Banques du Liban.

Rapidement, des différences de chiffrage des pertes économiques étaient apparues entre gouvernement libanais qui estime les pertes du secteur financier à 83.5 milliards de dollars dont 63.7 milliards pour la Banque du Liban seule et le gouverneur de la Banque du Liban qui récuse ces pertes, estimant qu’elles seront effacées notamment par les profits fiduciaires à venir. Par ailleurs, le plan de sauvetage du gouvernement Hassan Diab prévoyant un approvisionnement au total des capitaux des actionnaires, ce dernier est combattu par l’Association des Banques du Liban qui a présenté un plan concurrent.

Face à ces divisions, des sources proches du dossier estiment que les négociations feraient ainsi face à plusieurs obstacles.

Ce jeudi 4 juin déjà, une réunion s’est ainsi déroulée au Palais Présidentiel de Baabda pour unifier la position des différents protagonistes. Un accord aurait ainsi été conclu pour unifier les estimations face au FMI.

Face aux importantes pertes du secteur financier, le gouvernement libanais souhaiterait restructurer la Banque du Liban et les banques privées, avec notamment approvisionnement à la totalité du capital des actionnaires pour les banques privées, cela pour éviter toute décôte ou haircut des dépôts bancaires privés.

Face à ce risque, l’association des Banque du Liban a présenté un plan alternatif, mettant en gage de nombreux biens publics et notamment une partie des biens maritimes.

1 COMMENTAIRE

  1. drôle de titre, ce sont là les pertes financières du Liban, une défaite pour le Liban pas pour la BDL ou autre; arrêtez de vouloir jouer les commentateurs belliqueux comme s’il s’agissait de prouver que tel ou tel a raison ou tort !

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