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Les efforts diplomatiques pour une paix durable entre le Liban et Israël en 2025

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Une vision ambitieuse portée par Steve Witkoff

En mars 2025, Steve Witkoff, l’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, a suscité l’attention internationale en déclarant sur The Tucker Carlson Show que la paix entre le Liban et Israël était non seulement possible, mais réalisable. « Je pense que le Liban pourrait normaliser ses relations avec Israël, littéralement normaliser, ce qui signifie un traité de paix entre les deux pays. C’est vraiment possible », a-t-il affirmé avec optimisme. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions persistantes au Moyen-Orient, mais aussi d’opportunités diplomatiques émergentes. Witkoff ne s’est pas limité au Liban : il a également évoqué la Syrie, notant que le président intérimaire syrien, Ahmad al-Sharaa (connu sous le nom de Jolani), semblait avoir évolué. « Les indications montrent que Jolani est une personne différente de ce qu’il était autrefois. Et les gens changent », a-t-il ajouté, suggérant qu’une normalisation avec la Syrie pourrait également être envisagée.

L’envoyé spécial a esquissé une vision plus large pour la région, imaginant un scénario où le Liban, la Syrie et l’Arabie saoudite normaliseraient leurs relations avec Israël. « Imaginez si le Liban normalise, la Syrie normalise, et les Saoudiens signent un traité de normalisation avec Israël parce qu’il y a une paix à Gaza. Ils doivent avoir cela comme condition préalable, sans aucun doute », a-t-il expliqué. Selon lui, une telle dynamique pourrait unir les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans une collaboration inédite, un développement qu’il a qualifié d’« épique ». Cette ambition reflète la volonté de l’administration américaine de transformer les dynamiques conflictuelles du Moyen-Orient en une ère de coopération régionale.

Morgan Ortagus en première ligne des négociations

Parallèlement aux déclarations de Witkoff, des efforts concrets se dessinent sur le terrain diplomatique. Morgan Ortagus, l’adjointe de l’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, est attendue prochainement à Tel Aviv pour rencontrer des responsables israéliens, selon le quotidien Asharq al-Awsat. Sa mission : poser les bases d’un cadre visant à résoudre plusieurs différends persistants entre le Liban et Israël. Parmi les points clés figurent la libération des prisonniers libanais détenus par Israël, la clarification des zones disputées le long de la Ligne bleue – la frontière temporaire définie par les Nations unies – et le retrait des forces israéliennes de cinq points stratégiques au sud du Liban, où elles restent déployées malgré l’accord de cessez-le-feu de novembre 2024.

Si un accord préliminaire est conclu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Ortagus pourrait ensuite se rendre à Beyrouth pour poursuivre les discussions, a rapporté Asharq al-Awsat. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large annoncée par Ortagus début mars, lorsqu’elle avait indiqué que les États-Unis réuniraient le Liban et Israël pour des pourparlers visant à régler diplomatiquement les questions en suspens. Ces efforts témoignent d’une volonté américaine de jouer un rôle de médiateur actif, malgré les défis posés par les positions divergentes des deux parties.

Les violations israéliennes du cessez-le-feu

Cependant, les espoirs de paix se heurtent à des obstacles concrets. Israël a déclaré que ses troupes occuperaient indéfiniment cinq « collines stratégiques » dans le sud du Liban, une décision qui viole l’accord de cessez-le-feu conclu fin novembre 2024. Cet accord, négocié sous l’égide des États-Unis et de la France, stipulait un retrait complet des forces israéliennes du territoire libanais, ainsi qu’un repli du Hezbollah au nord de la rivière Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires dans le sud. La présence continue des troupes israéliennes dans ces zones a suscité des critiques au Liban, où les autorités estiment que cette posture compromet la souveraineté nationale et les chances d’une paix durable.

Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre les ambitions diplomatiques et les réalités sur le terrain. Alors que les États-Unis cherchent à favoriser le dialogue, la décision israélienne pourrait compliquer les négociations à venir et renforcer la méfiance des responsables libanais envers les intentions d’Israël.

L’initiative française pour consolider la paix

Face à ce climat incertain, la France prépare une nouvelle initiative diplomatique pour renforcer le cessez-le-feu et soutenir le Liban, selon le journal koweïtien al-Jarida. Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial français pour le Liban, devrait bientôt se rendre dans le pays pour discuter de la reconstruction et apporter un appui face aux pressions exercées par Israël et les États-Unis. Washington pousse en effet pour la création de trois comités chargés de négocier les points litigieux : la libération des prisonniers libanais, les différends sur la Ligne bleue et le retrait des forces israéliennes des cinq points stratégiques.

Selon al-Jarida, le Liban a accepté la formation d’un comité militaro-technique et attend un soutien français pour avancer. Cependant, le journal rapporte qu’Israël intensifie sa pression militaire pour obtenir des concessions, dans le but de forcer le Liban à entamer des négociations directes. Cette stratégie israélienne pourrait être perçue comme une tentative de contourner les mécanismes multilatéraux et d’imposer des conditions unilatérales, ce qui risque de compliquer davantage les efforts de médiation.

Les défis d’une normalisation régionale

La vision de Steve Witkoff d’une normalisation régionale, incluant le Liban, la Syrie et l’Arabie saoudite, repose sur plusieurs conditions préalables. La paix à Gaza reste un élément central, notamment pour convaincre les Saoudiens de franchir le pas. Cependant, les obstacles ne manquent pas : la présence militaire israélienne au Liban, les réticences du Hezbollah à désarmer, et les divisions internes au Liban sur la question des relations avec Israël constituent des freins majeurs. De plus, la transformation d’Ahmad al-Sharaa en un acteur prêt à normaliser avec Israël reste incertaine, malgré les espoirs exprimés par Witkoff.

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Newsdesk Libnanews
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