Depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, le Liban est plongé dans une vacance présidentielle prolongée. Cette situation reflète les divisions profondes entre les blocs politiques du pays, exacerbées par les rivalités régionales qui influencent les décisions nationales. Malgré plusieurs sessions parlementaires organisées pour élire un successeur, aucun candidat n’a pu obtenir le consensus nécessaire.
Cette impasse politique a également été affectée par la chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie, qui a redéfini les équilibres géopolitiques dans la région. La Syrie, autrefois un acteur majeur dans les affaires libanaises, se trouve désormais fragmentée, laissant un vide que d’autres puissances cherchent à combler. Cette nouvelle donne a compliqué davantage les alliances politiques libanaises, déjà soumises aux influences iranienne et saoudienne.
Les divisions internes au sein du Parlement
Ad Diyar souligne que la principale raison du blocage est l’incapacité des différentes forces politiques à s’entendre sur un candidat. Le Hezbollah et ses alliés soutiennent une candidature favorable à leur ligne stratégique, tandis que l’opposition insiste sur un candidat indépendant capable de mener les réformes exigées par la communauté internationale. Al Joumhouriya rapporte que les sessions parlementaires successives destinées à élire un président se sont toutes soldées par un échec, les votes étant systématiquement fragmentés entre plusieurs candidats.
D’après Al Akhbar, certains députés ont choisi de boycotter les sessions, empêchant souvent d’atteindre le quorum nécessaire à un vote valide. Cette stratégie, utilisée par les différents camps, reflète une polarisation extrême qui paralyse le fonctionnement des institutions.
Les pressions internationales pour débloquer l’impasse
Selon An-Nahar, la France et l’Arabie saoudite ont intensifié leurs efforts diplomatiques pour encourager les partis libanais à parvenir à un accord. Lors de récentes réunions internationales, des responsables français ont mis en avant la nécessité d’élire un président capable de restaurer la stabilité politique et économique du pays.
Al Quds rapporte également que les pays arabes, notamment l’Égypte et le Qatar, ont tenté de jouer un rôle de médiateur, en invitant les factions libanaises à des discussions bilatérales. Cependant, les divergences idéologiques et géopolitiques entre les parties continuent de bloquer toute tentative de compromis.
L’impact de la vacance présidentielle sur le pays
D’après Al Liwa’, l’absence de président a exacerbé la crise économique, ralentissant les réformes nécessaires pour débloquer les aides internationales. La vacance à la tête de l’État complique également la gestion quotidienne des affaires publiques, limitant la capacité du gouvernement intérimaire à prendre des décisions cruciales.
Al Bina’ met en lumière l’aggravation des tensions sociales dans le pays, où la population souffre de l’effondrement des services publics et de la hausse du coût de la vie. Le journal insiste sur l’urgence d’une solution politique pour éviter une dégradation supplémentaire des conditions de vie des Libanais.
Les initiatives de la société civile
Face à l’inertie des institutions, des groupes de la société civile, cités par Nida’ Al Watan, appellent à une réforme complète du système politique. Ces initiatives, bien qu’encore marginales, gagnent en popularité parmi les citoyens lassés des luttes partisanes. Le journal rapporte également des mobilisations citoyennes visant à dénoncer la corruption et à exiger une plus grande transparence dans les processus politiques.
Perspectives d’avenir
Selon Al Sharq Al Awsat, l’élection présidentielle au Liban est devenue un enjeu géopolitique dépassant les frontières du pays. Les rivalités entre puissances régionales, comme l’Iran et l’Arabie saoudite, compliquent la recherche d’un consensus interne. La sortie de crise pourrait dépendre de l’évolution des rapports de force internationaux, de l’influence des médiations arabes et occidentales, ainsi que de la capacité des acteurs libanais à transcender leurs divisions historiques.