Après un weekend violent au centre-ville de Beyrouth, marqué par des bagarres entre partisans du mouvement Amal, service de sécurité du Parlement, forces de sécurité intérieure (FSI) et manifestants et alors que le Liban entre dans son 61ème jour de manifestations, un retour au calme est constaté. Seules des routes sont actuellement bloquées ce lundi dans le nord Liban et notamment dans le Akkar, à Tripoli, à Halba et à Minniyeh.

Pour sa part, le Président de la République, le Général Michel Aoun, a reporté les consultations parlementaires obligatoires des parlementaires visant à désigner un prochain premier ministre, à la demande du premier ministre sortant Saad Hariri à ce jeudi.

Ce samedi et ce dimanche, d’importants affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont eu lieu.

Samedi, ils ont commencé alors que les manifestants désiraient se rendre place de l’étoile, siège du parlement, quand des éléments infiltrés parmi eux, indiquent des sources sécuritaires, qui seraient proches du président de la chambre, auraient attaqué les forces en charge de la protection du périmètre. Ces derniers auraient alors répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc, faisant plusieurs dizaines de blessés.

la Croix-Rouge libanaise a indiqué, dans un communiqué, avoir transporté 10 personnes dans les l’hôpitaux alors 33 autres ont été soignées sur place. La Défense civile a, pour sa part, indiqué que 36 personnes avaient été transportées vers des établissements hospitaliers et 54 autres ont également été soignées par ses équipes. Face au déchaînement de violence, des manifestants ont également répliqué à coup de pierre. Les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) indique que 20 de ses membres ont été emmenées à l’hôpital.

ce dimanche, ont eu lieu de nouveaux incidents en 2 temps. En début d’après-midi, des éléments proches du président de la chambre se sont ainsi rendus à proximité du centre-ville pour s’en prendre aux manifestants. Ils se sont alors trouvés aux prises des forces anti-émeutes contre lesquels ils ont tiré des feux d’artifice de type mortiers contre les forces de l’ordre.

Plus tard dans la soirée, des éléments infiltrés parmi les manifestants se sont également opposés dans un premier temps aux forces en charge de défendre le périmètre du parlement qui ont durement répondu, avec usage de gaz lacrymogènes, tirs de balles en caoutchouc et canons à eau.

Par ailleurs, les manifestants accusent les forces du parlement d’avoir mis à feu plusieurs tentes de la place des Martyrs, dont celle des vétérans de l’Armée Libanaise, chose que réfute l’organe sécuritaire.

La Croix Rouge Libanaise indique avoir traité 45 personnes sur place et conduit 4 personnes dans les hôpitaux, la défense civile 72 personnes traitées sur place et 20 dans les hôpitaux.

Par ailleurs, l’Armée Libanaise indique dans un communiqué, qu'”à la suite du chaos massif observé dans le centre-ville de Beyrouth la nuit dernière, accentué par des émeutes, l’empiètement sur des propriétés publiques et privées et le lancement de pétards sur les forces de sécurité, les unités de l’armée se sont déployées dans la région et ont travaillé à soutenir les forces de sécurité intérieure pour maintenir la stabilité et arrêter les attaques et a réussi à ramener la situation à la normale”.

Face au déchainement de la violence, la Ministre sortante de l’Intérieure, Raya el Hassan avait appelé les manifestants à se retirer pour permettre aux forces de sécurité d’appréhender les fauteurs de troubles. Certains témoignages indiquent qu’il s’agirait de personnes portant des cagoules noires et armées de battes de baseball, infiltrées parmi les manifestants et qui seraient en réalité des membres de la police du parlement.

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