dimanche, avril 27, 2025

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Liban : l’alliance pour la liberté d’expression porte plainte contre MTV

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L’Alliance pour la liberté d’opinion et d’expression au Liban passe à l’offensive. Le 9 avril 2025, elle tient une conférence de presse à Station Beirut, Sin el-Fil. Objectif : répondre aux campagnes de diffamation médiatique visant des institutions indépendantes. La chaîne MTV, à travers ses reportages et son émission Sar el-Wa’t, est accusée de propager des mensonges. Les membres annoncent des poursuites judiciaires. Ces attaques, disent-ils, cherchent à tromper le public et à bloquer les réformes dans un pays en crise.

Une riposte face à la désinformation

L’alliance dénonce une série d’assauts médiatiques. Ces campagnes, qualifiées de « systématiques », ciblent des médias et des ONG indépendants. MTV se retrouve dans le viseur. Ses reportages récents et son programme phare diffusent des « allégations mensongères », selon les participants. Ces accusations visent à saper la crédibilité des voix libres.

Les intervenants identifient un but clair. Ces offensives veulent « inverser les récits » et « désorienter l’opinion publique ». Elles fragilisent le rôle des médias dans la quête de transparence. Quatre entités – Daraj, Megaphone, Al-Moufakkira al-Qanouniyya et le Syndicat de la presse alternative – lancent une action en justice contre MTV pour violation des normes éthiques.

Jad Chahrour : un assaut coordonné

Jad Chahrour, de la Fondation Samir Kassir, ouvre le débat. Il déplore une diversion dangereuse. « Alors que nous affrontons une crise économique sans précédent, on cible la presse libre », déclare-t-il. Il décrit une « campagne organisée » contre les médias indépendants. Cette offensive, dit-il, mêle attaques télévisées et numériques.

Il détaille une analyse précise. Après un dépôt de plainte contre des médias, une vague de messages surgit en ligne. En 24 heures, des dizaines de comptes sur les réseaux sociaux reprennent les mêmes phrases. « Médias à agendas étrangers », « financés par des ambassades », « Soros » : ces termes se répètent. Chahrour note des comptes suspects, aux profils vides et à faible audience.

Cette synchronisation, affirme-t-il, suggère une coordination. Elle coïncide avec le dépôt de plaintes judiciaires. Pour lui, c’est une tentative d’« étouffer la parole libre ». La Fondation défend le droit à l’information et refuse le chantage.

Ramzi Kaiss : des lois au service du pouvoir

Ramzi Kaiss, de Human Rights Watch, élargit la perspective. Il critique l’abus des institutions par des influents. « Malgré des avancées politiques, certains détournent l’État pour leurs intérêts », dit-il. Ces pratiques, selon lui, menacent la liberté d’expression. Elles sapent aussi la justice et la responsabilité.

Il cible les lois sur la diffamation. Les articles du Code pénal sur le « qadh », « dham » et « tahqir » deviennent des armes. Ils visent quiconque dénonce la corruption ou la mauvaise gestion. En mars 2025, un journaliste est poursuivi pour un article sur les banques, selon HRW. Ces lois, dit Kaiss, musellent les critiques légitimes.

Il appelle à une réforme urgente. Human Rights Watch presse le Parlement d’abolir ces textes pénaux. Des recours civils suffiraient, sans sanctions disproportionnées. Kaiss interpelle Joseph Aoun, Nawaf Salam et le ministre de l’Information pour garantir la liberté de parole.

Diana Moukalled : Daraj sous pression

Diana Moukalled, de Daraj, défend son média. Elle vante son professionnalisme reconnu mondialement. « Nos enquêtes sur les abus bancaires ont révélé des vérités cruciales », dit-elle. Depuis 2019, Daraj expose les politiques qui bloquent les fonds de 1,5 million de déposants. Ces révélations dérangent.

Elle dénonce des attaques répétées. MTV diffuse des « mensonges fabriqués », accuse-t-elle. Daraj porte plainte contre la chaîne et ses complices. Moukalled défie MTV : « Nous ouvrons nos comptes au juge. Et vous ? » Elle critique une alliance entre lobbies bancaires et politiques, reprenant des rhétoriques similaires à celles du Hezbollah.

Diala Chehade : Megaphone ciblé

Diala Chehade, de Megaphone, décrit une campagne politique. « Ce n’est pas un différend médiatique, mais une offensive masquée », dit-elle. Des forces bancaires et politiques, via MTV et des comptes fictifs, mènent cette charge. Leur but : étouffer les réformes menaçant leurs intérêts.

Elle accuse MTV de vouloir faire de Megaphone un exemple. Les pressions judiciaires s’intensifient avec des dossiers montés de toutes pièces. Chehade annonce une plainte, malgré des réserves. « Ces attaques évoquent les régimes totalitaires », affirme-t-elle. La bataille dépasse MTV : elle vise le pouvoir.

Ghaida Frangieh : un danger pour l’État

Ghaida Frangieh, d’Al-Moufakkira al-Qanouniyya, alerte sur l’ampleur du problème. « Ces campagnes ne nous visent pas seulement, mais l’État entier », dit-elle. Elle insiste sur la transparence de son organisation. Les bilans financiers, publiés en ligne, sont déclarés à l’État. « MTV respecte-t-elle ces obligations ? », interroge-t-elle.

Elle revendique l’indépendance éditoriale. « Nos choix reflètent notre vision du bien public », assure-t-elle. Aucun donateur, y compris l’Open Society, n’influe sur leurs lignes. Frangieh annonce une plainte contre MTV, Marcel Ghanem et Joe Maalouf devant la Cour des publications. Ces actions, dit-elle, s’appuient sur 15 ans de travail.

Elsie Mfarrej : une presse menacée

Elsie Mfarrej, du Syndicat de la presse alternative, dénonce une stratégie d’intimidation. « On veut terroriser les journalistes », dit-elle. Toute enquête sur la corruption devient un risque. MTV, selon elle, sert d’outil à cet agenda. Elle critique son usage pour le chantage politique.

Le syndicat porte plainte contre MTV devant la Cour des publications. Il rejette les poursuites pour diffamation pénale, plaidant pour leur suppression. Mfarrej appelle les juges à enquêter sur les financements de MTV. Elle exhorte les journalistes à résister aux pressions.

Une alliance pour la liberté

L’alliance regroupe 18 entités. Parmi elles : Human Rights Watch, Amnesty International, Daraj, Megaphone et Al-Moufakkira. Ces organisations défendent la liberté d’expression. Elles s’unissent face à une menace croissante dans un Liban en crise.

Une bataille judiciaire lancée

Les plaintes visent MTV et ses figures clés. La Cour des publications, compétente pour les affaires médiatiques, tranchera. Les membres défendent leur transparence. Ils exigent des comptes de leurs accusateurs. Cette lutte, disent-ils, dépasse leurs organisations : elle concerne l’avenir du Liban.

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