Des personnes ont coupé à l’aide de pneus en feu l’autoroute au niveau de la localité de Jiyeh au Sud Liban et à Bohsas à proximité de Tripoli au Nord Liban, pour protester contre le discours du Premier Ministre Hassan Diab.

Dans un discours adressé au corps diplomatique, le premier ministre avait estimé l’état faible en raison d’une administration ravagée par la corruption et le confessionalisme et indiqué devoir s’attendre à des sacrifices devant la crise financière que traverse le Pays des Cèdres.

Hassan Diab pourrait annoncer vendredi ou samedi la dévaluation officielle de la livre libanaise, la mise en état de défaut de paiement et la restructuration de l’importante dette libanaise qui atteint 166% du PIB. 50% de la population libanaise pourrait ainsi vivre sous le seuil de pauvreté, indique une étude de la Banque Mondiale.

D’importantes manifestations ont éclaté dans la nuit du 17 au 18 octobre, suite à l’adoption par le précédent gouvernement, le gouvernement Hariri III, d’un projet de taxe sur les communications téléphoniques pourtant gratuites pour faire face aux déficits publics. Ce projet avait été ensuite annulé et le gouvernement Hariri III a démissionné le 29 octobre. Depuis, les manifestations, même si elles sont devenues intermittentes depuis le mois de janvier, se poursuivent, les manifestants dénonçant une classe politique qu’ils accusent d’être corrompue et en exigent le départ. Ils dénoncent également la dégradation des conditions sociales et économiques alors que le Liban devrait prochainement décider de rembourser ou de se mettre en défaut de paiement face à l’arrivée à maturité d’une émission d’Eurobonds pour un montant de 1.2 milliards de dollars, le 9 mars prochain en dépit des pressions exercées par les banques libanaises et certains créanciers internationaux.

Pour rappel, les précédentes émissions obligataires arrivées à échéance au mois de mai et de novembre ont été remboursées non pas par le ministère des finances mais via les réserves monétaires de la Banque du Liban, pourtant jugées aujourd’hui nécessaires pour assurer l’achat des produits de première nécessité comme le blé, les médicaments ou encore l’essence.

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