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Où en est l’aide promise par la communauté internationale au Liban ?

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Plongé dans une crise économique et sociale sans précédent, le Liban a vu de nombreuses promesses d’aide de la communauté internationale. Cependant, les résultats concrets de ces engagements restent limités, suscitant des frustrations parmi les citoyens et des interrogations sur l’efficacité de ces initiatives.

Des promesses importantes, des résultats modestes

Depuis l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, plusieurs pays et organisations internationales ont annoncé des plans d’aide pour soutenir le Liban. D’après Al Arabi Al Jadid (15 décembre 2024), des milliards de dollars avaient été promis pour la reconstruction, le soutien humanitaire et les réformes économiques.

Cependant, une grande partie de cette aide reste conditionnée à des réformes structurelles que le gouvernement libanais n’a pas encore mises en œuvre. Ces réformes, réclamées par des bailleurs de fonds comme le FMI et la Banque mondiale, incluent une transparence accrue dans la gestion des finances publiques et la restructuration du secteur bancaire.

Ad Diyar (15 décembre 2024) rapporte que sur les sommes promises, une fraction seulement a été réellement débloquée, et celle-ci est principalement dirigée vers des ONG locales ou des projets spécifiques, contournant souvent les institutions étatiques en raison de la méfiance envers la classe politique libanaise.

Une aide humanitaire fragmentée

L’aide humanitaire représente une part importante des engagements internationaux. Selon Al Quds (15 décembre 2024), des organisations comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) jouent un rôle clé dans la fourniture de biens essentiels tels que la nourriture et les médicaments.

Cependant, la distribution de cette aide reste problématique. Dans certaines régions, des accusations de favoritisme et de mauvaise gestion ont été portées contre les autorités locales. Al Sharq Al Awsat (15 décembre 2024) souligne que ces problèmes alimentent un sentiment de méfiance parmi les bénéficiaires, qui accusent souvent les responsables de détourner une partie de l’aide.

Le rôle de la diaspora libanaise

Face à l’insuffisance de l’aide internationale, la diaspora libanaise joue un rôle crucial. Al Quds (15 décembre 2024) rapporte que les transferts de fonds des expatriés représentent une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles. Ces envois, bien que non coordonnés, atteignent des montants significatifs et contribuent directement à soutenir l’économie locale.

Cependant, la diaspora commence également à exprimer des frustrations. Certains expatriés affirment que leur soutien financier, bien qu’essentiel, ne peut compenser l’absence de réformes structurelles et la persistance de la corruption au Liban.

Les conditions posées par le FMI

L’aide promise par le FMI est sans doute l’un des points les plus épineux. Depuis plusieurs années, le Fonds monétaire international demande au Liban de mettre en œuvre des réformes économiques drastiques en échange d’un plan d’aide de plusieurs milliards de dollars.

Selon Ad Diyar (15 décembre 2024), les principales conditions incluent :

  • La restructuration du secteur bancaire, fortement touché par la crise.
  • La mise en place de mesures pour limiter l’évasion fiscale et améliorer la collecte des impôts.
  • Une réforme de l’électricité, un secteur chroniquement déficitaire.

Malgré ces demandes répétées, le gouvernement libanais peine à adopter les réformes nécessaires, en raison des divisions politiques internes et de la résistance de certains groupes influents qui bénéficient du statu quo.

Un soutien politique conditionné

En plus des aides économiques et humanitaires, le soutien politique de la communauté internationale est également conditionné à des changements au Liban. Selon Al Sharq Al Awsat (15 décembre 2024), les pays occidentaux, en particulier la France, ont insisté sur la nécessité d’organiser des élections présidentielles et de former un gouvernement capable de mener les réformes nécessaires.

Cependant, cette pression politique reste limitée dans ses effets. Le Liban, paralysé par des divisions sectaires et des jeux de pouvoir, n’a toujours pas réussi à sortir de l’impasse politique qui bloque le pays depuis des années.

Des critiques croissantes envers l’aide internationale

L’aide internationale, bien qu’indispensable, fait également l’objet de critiques. Al Arabi Al Jadid (15 décembre 2024) évoque une dépendance excessive à l’aide extérieure, qui risque de freiner les initiatives locales pour résoudre les problèmes structurels du pays.

Par ailleurs, certains observateurs estiment que l’aide internationale est trop fragmentée et manque de coordination. Al Quds (15 décembre 2024) souligne que de nombreux projets d’aide sont mis en œuvre indépendamment les uns des autres, ce qui réduit leur impact global et entraîne parfois des doublons inutiles.

Quelle voie pour le Liban ?

Pour sortir de cette situation, plusieurs pistes sont envisagées :

  • Une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds et les acteurs locaux pour maximiser l’efficacité de l’aide.
  • Une pression accrue sur les élites politiques pour accélérer la mise en œuvre des réformes demandées.
  • Une implication plus forte de la société civile et de la diaspora pour garantir une utilisation transparente et équitable de l’aide.

Le Liban est à la croisée des chemins : soit il parvient à transformer cette aide en opportunité pour reconstruire son système politique et économique, soit il continue de dépendre d’un soutien extérieur limité, insuffisant pour répondre aux défis qu’il affronte.

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Newsdesk Libnanews
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