mardi, mai 20, 2025

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Pourquoi la république n’est pas adaptée aux structures confessionnelles ou linguistiques du Liban et de la Syrie, voire de l’Irak

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Le modèle républicain, tel qu’il est appliqué au Liban et en Syrie ou en Irak, se heurte à des réalités sociales et culturelles profondément ancrées dans ces trois pays. Ces sociétés, caractérisées par leur diversité confessionnelle, ethnique et linguistique, ne trouvent pas toujours dans la république centralisée un système capable de répondre à leurs besoins spécifiques. Cette inadéquation entre la forme républicaine et les structures de ces pays résulte de plusieurs facteurs qu’il est crucial d’analyser.

Tout d’abord, la république repose sur l’idée d’un citoyen égal et indivisible, ignorant souvent les spécificités communautaires ou identitaires. Or, au Liban comme en Syrie ou en Irak, les allégeances communautaires jouent un rôle central dans la vie politique et sociale. Ces pays ne sont pas des sociétés homogènes où une identité nationale unique pourrait effacer les clivages confessionnels ou ethniques. La centralisation du pouvoir, inhérente à de nombreuses républiques, tend à exacerber les frustrations des groupes minoritaires qui se sentent marginalisés ou ignorés.

Ensuite, la république suppose une structure politique capable de transcender les particularismes locaux. Cependant, au Liban, le confessionnalisme politique est institutionnalisé depuis la création de l’État. Les postes de pouvoir sont répartis entre les différentes confessions religieuses, un système qui, bien que pensé pour préserver l’équilibre, perpétue les rivalités intercommunautaires. En Syrie, la domination d’un groupe sur les autres, combinée à une répression des expressions identitaires, a engendré des décennies de tensions et de conflits. Dans ces deux contextes, la république échoue à offrir un cadre inclusif et équitable.

Par ailleurs, la diversité linguistique et culturelle constitue une richesse, mais elle nécessite une approche souple pour être gérée efficacement. Les systèmes républicains centralisés ont souvent du mal à reconnaître et à valoriser cette pluralité. Dans des pays comme la Syrie, où plusieurs langues, cultures et religions cohabitent, la centralisation ignore ces réalités au profit d’un projet national unifié, souvent perçu comme artificiel par les communautés locales. Cette uniformisation forcée alimente le sentiment d’exclusion et les revendications autonomistes.

Un autre problème majeur réside dans la tendance des républiques à concentrer le pouvoir entre les mains d’une élite. Que ce soit au Liban ou en Syrie, cette centralisation a souvent conduit à des abus de pouvoir et à une corruption systémique, minant la confiance des citoyens dans leurs institutions. Les groupes qui ne se reconnaissent pas dans le pouvoir central se tournent alors vers leurs communautés locales ou confessionnelles pour trouver un soutien et une représentation, accentuant davantage les divisions.

Enfin, les expériences historiques montrent que les tentatives d’appliquer un modèle républicain uniforme dans des sociétés hétérogènes ont souvent échoué. Des pays comme l’ex-Yougoslavie ou le Soudan illustrent comment des tensions non résolues peuvent dégénérer en conflits ouverts. Au contraire, des systèmes qui reconnaissent et respectent la diversité, comme le fédéralisme, ont prouvé leur efficacité dans des contextes similaires. La Suisse, par exemple, est un modèle de coexistence pacifique entre différentes communautés linguistiques et religieuses grâce à son système décentralisé.

Pour le Liban et la Syrie, une alternative à la république centralisée serait un modèle politique plus adapté à leurs réalités. Un système fédéral ou confédéral, permettant une large autonomie régionale, offrirait un cadre où chaque communauté pourrait gérer ses affaires tout en restant intégrée dans un ensemble national. Cela réduirait les tensions liées à la centralisation et favoriserait une gouvernance plus équitable.

En conclusion, la république, dans sa forme actuelle, n’est pas adaptée aux structures confessionnelles et linguistiques du Liban et de la Syrie. Elle échoue à intégrer leurs diversités et à répondre aux aspirations légitimes des différentes communautés. Adopter un système politique qui valorise la pluralité et distribue le pouvoir de manière équitable pourrait ouvrir la voie à une paix durable et à une stabilité politique dans ces pays complexes.

Comment passer d’une société de domination et de coercition à une société de contrat

Dans un monde en constante évolution, les structures sociétales doivent s’adapter pour refléter les besoins et les aspirations des individus. Historiquement, la société a fonctionné sur des modèles de domination et de coercition, où l’autoritarisme et les hiérarchies rigides dictaient les règles. Aujourd’hui, un changement est nécessaire pour passer à une société sous contrat, fondée sur la négociation, la responsabilité mutuelle et le respect des diversités. Comment opérer cette transition fondamentale ?

Tout d’abord, il est essentiel de comprendre les limites des sociétés basées sur la domination. Ces systèmes reposent sur la coercition, qu’elle soit physique, économique ou culturelle. L’état, en tant qu’entité centrale, impose des lois et des normes qui ne tiennent souvent pas compte des besoins spécifiques des citoyens. Cela génère des frustrations et des inégalités, rendant les institutions rigides et inadaptées à la diversité croissante des sociétés modernes. Une telle structure empêche l’émergence d’un véritable dialogue social, essentiel pour une gestion équitable des différences.

Pour sortir de cette dynamique, il faut redéfinir le rôle des institutions. Plutôt que d’être des entités imposant une autorité unilatérale, elles doivent devenir des plateformes de dialogue et de négociation. Le modèle de la société sous contrat repose sur un principe fondamental : chaque individu ou groupe doit pouvoir participer à l’élaboration des règles qui les gouvernent. Ce principe d’inclusion garantit une meilleure adhésion aux décisions et une responsabilité collective accrue.

Ensuite, il est crucial de favoriser la décentralisation. Dans une société sous contrat, le pouvoir doit être distribué de manière équitable entre les différentes entités. Cela permet aux communautés locales de gérer leurs propres affaires tout en étant partie prenante d’un cadre national ou global. Ce modèle décentralisé encourage l’innovation et l’adaptation, car il reconnaît que chaque groupe a des besoins et des aspirations uniques. La Suisse, avec son système fédéral, est un exemple probant de la manière dont la décentralisation peut fonctionner efficacement dans une société diversifiée.

Par ailleurs, l’éducation joue un rôle primordial dans cette transition. Une société sous contrat ne peut exister sans une population informée et capable de penser de manière critique. Il faut enseigner les valeurs du dialogue, de la coopération et du respect mutuel dès le plus jeune âge. Les institutions éducatives doivent être repensées pour former des citoyens capables de participer activement à la vie publique et de remettre en question les structures de domination lorsqu’elles apparaissent.

Un autre aspect clé est la création de mécanismes de régulation transparents et adaptatifs. Contrairement aux systèmes rigides, les sociétés sous contrat doivent disposer de structures qui permettent une révision périodique des accords sociaux. Ces mécanismes garantissent que les règles évoluent en fonction des besoins changeants de la société, évitant ainsi les blocages et les frustrations qui caractérisent souvent les sociétés de coercition.

Enfin, la transition vers une société sous contrat n’est possible que si les individus et les groupes adoptent une posture active. Plutôt que de subir les décisions imposées par des autorités centrales, ils doivent participer activement à la création de normes et d’institutions. Cela nécessite un engagement citoyen fort, où chacun se sent investi dans la construction d’un avenir commun.

En conclusion, passer d’une société de domination et de coercition à une société sous contrat est un processus complexe mais essentiel. Il implique une redéfinition des rôles institutionnels, une décentralisation du pouvoir, une éducation réformée et un engagement citoyen accru. Ce changement, loin d’être une utopie, est une nécessité pour répondre aux défis du XXIe siècle et garantir une société plus juste et équitable.

Le Fédéralisme n’est pas une partition : C’est au contraire une solution d’unité dans la diversité

L’idée d’un système fédéral suscite souvent des réactions mitigées dans les pays arabes, notamment en Syrie et au Liban, où il est parfois perçu comme une forme de partition. Pourtant, loin d’être une menace pour l’unité nationale, le fédéralisme offre une opportunité unique de réconcilier les différences au sein d’un cadre unifié. Dans des sociétés multiculturelles comme celles de ces deux pays, il constitue un modèle politique capable de préserver l’unité tout en valorisant la diversité.

Un système fédéral repose sur une structure où plusieurs entités autonomes coopèrent sous une autorité centrale. Contrairement à la partition, qui implique une séparation politique et géographique, le fédéralisme garantit une unité fonctionnelle. Des exemples comme les États-Unis, la Suisse ou l’Allemagne montrent comment des régions aux cultures et langues différentes peuvent coexister harmonieusement. Ces nations prospèrent grâce à des systèmes fédéraux qui offrent à chaque région le pouvoir de régler ses affaires locales tout en étant intégrées dans une structure nationale solide.

L’opposition au fédéralisme repose souvent sur des craintes liées à une mauvaise compréhension. La partition implique une rupture totale entre des entités devenues indépendantes, alors que le fédéralisme renforce l’unité nationale en établissant des règles de coopération et une gouvernance partagée. De plus, les constitutions fédérales comportent généralement des clauses qui préviennent la sécession et garantissent l’intégrité territoriale.

Dans des contextes comme celui du Liban et de la Syrie, le fédéralisme pourrait être un moyen efficace de gérer la diversité communautaire. Chaque région pourrait disposer d’une autonomie suffisante pour administrer ses propres affaires, qu’il s’agisse d’éducation, de culture ou de politique locale, sans subir l’ingérence d’un gouvernement central perçu comme partial. Cette décentralisation permettrait également de réduire les tensions communautaires en évitant la concentration du pouvoir entre les mains d’une seule élite.

L’un des avantages majeurs du fédéralisme est sa capacité à préserver les identités locales tout en renforçant l’unité nationale. Dans des pays comme la Suisse, qui compte plusieurs langues officielles et religions, le modèle fédéral garantit une coexistence pacifique depuis des siècles. En Syrie et au Liban, où les différences communautaires sont souvent exploitées à des fins politiques, un système fédéral pourrait offrir un cadre stable pour gérer ces diversités.

Certains mythes doivent être déconstruits pour permettre une réflexion sereine. Il est crucial de rappeler que le fédéralisme ne signifie pas affaiblir le pays, mais bien répartir le pouvoir pour mieux répondre aux besoins locaux. Par ailleurs, l’expérience historique montre que cette idée n’est pas étrangère à la région. Au XIXe siècle, le système du Caimacamat au Liban était le début d’un système fédéral et la Mutasarrifiya au Liban a permis une certaine stabilité en instaurant une forme d’autonomie administrative.

En s’inspirant des modèles fédéraux internationaux, il serait possible de concevoir un système adapté aux besoins spécifiques du Liban , de la Syrie et de l’Irak. Cette approche pourrait inclure des garanties pour les minorités, des mécanismes de partage des ressources et des institutions qui favorisent la coopération entre les régions. Un tel système renforcerait l’unité nationale tout en offrant aux régions une plus grande liberté d’action.

Pour convaincre les sceptiques, il est essentiel de s’appuyer sur des arguments solides et des exemples concrets. Des politologues et constitutionnalistes ont montré que le fédéralisme est particulièrement adapté aux sociétés hétérogènes. Présenter des données comparatives sur la stabilité et la prospérité des pays fédéraux peut aider à démontrer sa pertinence.

Le fédéralisme n’est pas une utopie, mais une solution réaliste et adaptée aux défis complexes des pays comme le Liban et la Syrie. Il représente une voie prometteuse pour transformer la diversité en force et éviter que les différences ne deviennent des sources de division.

Bernard Raymond Jabre

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Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre, Etudes scolaires à Jamhour puis à l’Ecole Gerson à Paris, continua ses études d’économie et de gestion licence et maitrise à Paris -Dauphine où il se spécialise dans le Master « Marchés Financiers Internationaux et Gestion des Risques » de l’Université de Paris - Dauphine 1989. Par la suite , Il se spécialise dans la gestion des risques des dérivés des marchés actions notamment dans les obligations convertibles en actions et le marché des options chez Morgan Stanley Londres 1988 , et à la société de Bourse Fauchier- Magnan - Paris 1989 à 1991, puis il revint au Liban en 1992 pour aider à reconstruire l’affaire familiale la Brasserie Almaza qu’il dirigea 11 ans , puis il fonda en 2003 une société de gestion Aleph Asset Management dont il est actionnaire à 100% analyste et gérant de portefeuille , de trésorerie et de risques financiers internationaux jusqu’à nos jours.

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