Le retrait israélien, une condition pour la stabilité du Sud
Le président libanais Joseph Aoun a réitéré son engagement en faveur de la stabilité du sud du Liban, en mettant l’accent sur la nécessité d’un retrait total des forces israéliennes encore présentes sur le territoire. Lors d’une rencontre avec Morgan Ortagus, envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour le Moyen-Orient, Aoun a insisté sur l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige notamment le retrait israélien et le déploiement de l’armée libanaise dans les zones concernées.
Le président a rappelé que le cessez-le-feu signé le 27 novembre ne pourra être pleinement respecté que si Israël cesse ses attaques contre le Liban, dénonçant les meurtres de civils et de soldats, la destruction de maisons et la mise à feu de terres agricoles.
Dans ce contexte, Aoun a assuré que l’armée libanaise est prête à prendre position dans les villages et villes évacués par l’armée israélienne, avec une échéance de retrait fixée au 18 février.
Un échange tendu avec Washington
Cette rencontre entre Joseph Aoun et Morgan Ortagus s’inscrit dans une séquence diplomatique tendue entre Beyrouth et Washington. Alors que l’émissaire américaine insiste sur la nécessité d’exclure le Hezbollah du futur gouvernement, Aoun met l’accent sur les exigences de souveraineté et la nécessité d’une paix durable avec Israëlavant toute stabilisation politique.
Le président libanais a également évoqué le sort des prisonniers libanais détenus par Israël, indiquant que leur libération constitue un élément essentiel du processus de pacification. Cette demande s’aligne sur les revendications du Hezbollah, qui considère la présence israélienne comme un facteur de déstabilisation du Sud.
Une impasse politique qui perdure
En parallèle aux discussions sur le retrait israélien, Aoun a tenu à rassurer sur l’évolution du processus de formation du nouveau gouvernement. Il a affirmé que les consultations étaient en phase finale, soulignant la nécessité de cohésion politique pour répondre aux attentes de la population libanaise.
Toutefois, cette déclaration optimiste masque une réalité plus complexe. La désignation du Premier ministre Nawaf Salam n’a pas permis de surmonter les divisions entre les principales forces politiques, notamment sur la question de l’inclusion ou non du Hezbollah dans le futur cabinet.
Les États-Unis continuent de faire pression pour écarter le mouvement chiite, considéré comme un facteur d’instabilité, tandis que le Hezbollah et son allié Amal insistent sur leur droit à être représentés. Cette impasse retarde la mise en place des réformes économiques attendues et complique encore plus la sortie de crise.
Avec une échéance fixée au 18 février pour le retrait israélien et la nécessité urgente d’un gouvernement fonctionnel, le Liban se trouve à un tournant décisif. L’issue de ces négociations déterminera non seulement l’équilibre politique interne, mais aussi les relations futures avec Washington et Tel-Aviv.