Par un communiqué, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, largement critiqué localement pour les retards pris par la banque centrale à libérer les lignes de crédit nécessaires à l’importation de médicaments, farine et carburants, s’en est fortement pris à l’état qu’il accuse d’être à l’origine de la situation actuelle par l’annonce de l’état de défaut de paiement en 2020 et son incapacité à lutter contre le marché noir de carburants.

Selon le communiqué, La BdL place l’intérêt des citoyens avant toute autre chose et pour cette raison, elle a libéré les lignes de crédit nécessaires à l’importation de carburants en député de la situation économique et monétaire délicate et de l’article 91 du code de la monnaie et du crédit relatif à l’interdiction d’utiliser les réserves monétaires obligatoires et “des résultats catastrophiques” selon lui suite à la déclaration d’un état de défaut de paiement.

Toujours selon Riad Salamé, la Banque du Liban aurait pris toutes les mesures nécessaires pour fournir les devises étrangères nécessaires aux importateurs. Ainsi, pour le mois de juillet 2021, la BdL aurait approuvé 293 millions de dollars de nouvelles lignes de crédit demandées, 415 millions de dollars de lignes de crédit précédemment présentées, les 2 en faveur de la population et 120 millions de dollars au bénéfice de l’Electricité du Liban, un chiffre cependant toujours loin des besoin de l’EDL.

En dépit de ces montants, la population continue à souffrir d’une pénurie, estime Riad Salamé, des pénuries qui ont provoqué la mise en place d’un marché noir dans ce secteur.

Reconnaissant que les circonstances ont de sérieuses conséquences sur les hôpitaux ou encore la sécurité alimentaire, il accuse donc des personnes agissant sur le marché noir de chercher d’être à l’origine via des ventes à des prix supérieurs à la tarification officielle de la situation et appelle par conséquent l’état à lutter contre ces derniers.

Des accusations qui semblent être superficielles, estiment certaines sources

Cependant, ces accusations sont quelques peu remises en question par certaines sources qui soulignent que la mise en place d’un marché noir a justement été permis suite au refus de la Banque du Liban à accorder les lignes de crédit nécessaires à l’importation des quantités suffisantes pour répondre à la demande du marché local.

Elles estiment également que le gouverneur de la Banque du Liban cherche à enjoliver son bilan alors qu’il est l’objet de d’enquête en France et en Suisse pour détournements de fonds et blanchiment d’argent, ce qui pourrait complexifier les négociations à venir concernant la restructuration du secteur bancaire avec les institutions internationales en raison de la présence d’une personne aujourd’hui controversée autour de la table en cas de constitution d’un nouveau gouvernement mené par Najib Mikati.

De plus, ces mêmes sources rappellent que les première pénuries d’essence sont intervenues en mai 2019, alors même que le gouverneur de la Banque du Liban que seuls des problèmes logistiques étaient à l’origine du manque de liquidité en devises étrangères, soit presqu’un an avant la déclaration d’un état de défaut de paiement en avril 2020.
C’est à ce moment précis qu’un marché noir concernant les devises étrangères est également apparu avec le début d’une détérioration de la parité de la livre libanaise face au dollar, notent ces mêmes sources avant de conclure que les facteurs sont nombreux, qu’il existe une part de responsabilité des autorités gouvernementales mais qu’il ne s’agit également pas d’exonérer le gouverneur de la Banque du Liban de ses responsabilités face à la crise économique et monétaire que traverse actuellement le Pays des Cèdres.

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