Une décision unilatérale de taxation
Le président Donald Trump a décidé d’imposer une taxe de 10 % sur toutes les marchandises importées du Liban vers les États-Unis. Cette mesure s’inscrit dans une politique protectionniste visant à réduire le déficit commercial américain.
Elle s’applique à l’ensemble des produits libanais entrant sur le marché américain, sans exception. Trump a présenté cette taxe comme un moyen de protéger les industries locales contre les importations étrangères.
Cette décision unilatérale intervient malgré un déséquilibre commercial nettement en faveur des États-Unis. Paradoxalement, selon la logique de réduction des déficits invoquée par Trump, le Liban aurait plus de raisons d’imposer des droits de douane sur les produits américains, et non l’inverse.
Composition détaillée des échanges commerciaux
Les échanges commerciaux entre le Liban et les États-Unis sont fortement déséquilibrés en faveur des États-Unis. Les importations libanaises vers les États-Unis atteignent 120 millions de dollars (environ 5 400 tonnes), soit 4 % des exportations totales du Liban (3 milliards de dollars), tandis que les exportations américaines vers le Liban s’élèvent à 700 millions de dollars (216 500 tonnes), soit 4 % des importations libanaises (17,5 milliards de dollars).
Les exportations libanaises incluent l’huile d’olive, avec 2 500 tonnes pour 12 millions de dollars (10 % de la valeur totale), et les produits alimentaires transformés : conserves (houmous, moutabal) avec 1 800 tonnes (8 millions de dollars, 7 %), épices comme le zaatar avec 500 tonnes (3 millions de dollars, 2,5 %), et fruits secs (amandes, pistaches) avec 600 tonnes (5 millions de dollars, 4 %). Les bijoux et métaux précieux représentent 36 millions de dollars (10 tonnes, 30 %), les textiles (vêtements, tapis) 12 millions (200 tonnes, 10 %), et les machines électriques 18 millions (300 tonnes, 15 %).
Les exportations américaines vers le Liban comprennent des céréales (blé, maïs) avec 200 000 tonnes pour 150 millions de dollars (21 %), des produits pharmaceutiques avec 500 tonnes pour 200 millions de dollars (29 %), et des équipements industriels (machines, pièces) avec 16 000 tonnes pour 250 millions de dollars (36 %). Ce déséquilibre, où les États-Unis exportent 5,8 fois plus en valeur, contredit la logique de Trump de taxer un partenaire déficitaire.
Selon cette logique de réduction des déficits commerciaux, le Liban, avec un déficit de 580 millions de dollars face aux États-Unis, aurait plus de motifs pour imposer des droits sur les 700 millions de dollars d’importations américaines, et non l’inverse, rendant la décision de Trump surprenante dans ce contexte bilatéral.
Les marchandises taxées et leurs chiffres
La taxe de 10 % s’applique à l’huile d’olive (2 500 tonnes, 12 millions de dollars), ajoutant 1,2 million de dollars aux coûts d’importation. Ce produit clé représente 10 % des exportations libanaises vers les États-Unis.
Les conserves (1 800 tonnes, 8 millions de dollars) et le zaatar (500 tonnes, 3 millions de dollars) subiront des taxes de 800 000 dollars et 300 000 dollars. Les fruits secs (600 tonnes, 5 millions de dollars) verront un surcoût de 500 000 dollars.
Les bijoux (10 tonnes, 36 millions de dollars) seront taxés à hauteur de 3,6 millions de dollars, soit 30 % de la valeur exportée. Les textiles (200 tonnes, 12 millions de dollars) et machines électriques (300 tonnes, 18 millions de dollars) ajouteront 1,2 million et 1,8 million de dollars.
Au total, les 5 400 tonnes d’importations libanaises (120 millions de dollars) généreront une taxe de 12 millions de dollars. Cette mesure affecte un partenaire commercial déjà en déficit, ce que la logique de Trump rend paradoxal.
Une hausse des coûts pour les importateurs
Les importateurs américains devront payer 12 millions de dollars de taxes sur les 120 millions de dollars d’importations libanaises. Ce coût supplémentaire s’applique à l’entrée des produits sur le territoire.
Pour l’huile d’olive (12 millions de dollars), la taxe de 1,2 million de dollars représente 480 dollars par tonne. Les importateurs pourraient réduire leurs commandes ou augmenter leurs prix pour compenser.
Les bijoux (36 millions de dollars) verront un surcoût de 3,6 millions de dollars, soit 360 000 dollars par tonne. Les petites entreprises spécialisées risquent de voir leurs marges s’effondrer face à cette taxe.
Cette hausse totale de 12 millions de dollars affecte des importateurs déjà habitués à des volumes modestes (5 400 tonnes). Avec un commerce déséquilibré favorisant les États-Unis (700 millions de dollars), cette taxe semble mal alignée avec la logique de Trump.
Conséquences pour les consommateurs américains
Les consommateurs américains paieront plus cher les produits libanais. L’huile d’olive (12 millions de dollars, 2 500 tonnes) verra son prix augmenter d’environ 1 dollar par litre, soit un surcoût total de 1,2 million de dollars.
Les conserves (8 millions de dollars, 1 800 tonnes) passeront de 5 à 5,50 dollars par unité moyenne, et le zaatar (3 millions de dollars, 500 tonnes) augmentera, ajoutant 800 000 et 300 000 dollars. Les fruits secs (5 millions de dollars) suivront cette hausse.
Les bijoux (36 millions de dollars, 10 tonnes) pourraient voir une pièce de 1 000 dollars passer à 1 100 dollars, soit 3,6 millions de dollars au total. Les textiles (12 millions de dollars) et machines (18 millions de dollars) augmenteront aussi.
Cette taxe de 12 millions de dollars sur 120 millions risque de détourner les consommateurs vers des alternatives, malgré un commerce bilatéral déjà favorable aux États-Unis (700 millions de dollars d’exportations).
Impact sur les exportateurs libanais
Les exportateurs libanais perdront en compétitivité avec cette taxe de 10 %, soit 12 millions de dollars sur 120 millions. Une baisse de 10 % (540 tonnes, 12 millions de dollars) est probable.
L’huile d’olive (2 500 tonnes, 12 millions de dollars) risque une perte de 250 tonnes (1,2 million de dollars). Les conserves (1 800 tonnes, 8 millions de dollars) et le zaatar (500 tonnes, 3 millions de dollars) pourraient chuter de 180 et 50 tonnes.
Les bijoux (10 tonnes, 36 millions de dollars) pourraient perdre 1 tonne (3,6 millions de dollars), tandis que les textiles (200 tonnes, 12 millions de dollars) et machines (300 tonnes, 18 millions de dollars) diminueraient de 20 et 30 tonnes.
Ce déséquilibre, où les États-Unis exportent 700 millions de dollars contre 120 millions pour le Liban, aurait logiquement poussé le Liban à taxer les importations américaines, et non l’inverse, selon la doctrine de Trump.
Absence de réaction des autorités libanaises
Les autorités libanaises n’ont pas réagi à cette taxe de 10 %. Aucun communiqué officiel n’a été publié pour commenter ou contester cette mesure imposée par Trump.
Ce silence laisse les exportateurs sans appui face à une perte potentielle de 12 millions de dollars sur 120 millions. Aucune taxe réciproque sur les 700 millions de dollars d’importations américaines n’a été envisagée.
Les responsables libanais n’ont pas initié de négociations avec les États-Unis. Cette absence de réponse souligne leur incapacité à réagir, malgré un déséquilibre commercial favorisant largement les États-Unis.
Perspectives économiques bilatérales
La taxe réduira les 5 400 tonnes d’importations libanaises (120 millions de dollars) de 10 à 20 %, soit 540 à 1 080 tonnes (12-24 millions de dollars). L’huile d’olive et les bijoux seront les plus touchés.
Les exportations américaines (216 500 tonnes, 700 millions de dollars) resteront stables, maintenant un déficit libanais de 580 millions de dollars. La logique de Trump semble inversée, le Liban étant le partenaire déficitaire.