Un incident grave s’est produit dans le ciel libanais, lorsqu’un pilote de la Middle East Airlines (MEA) a filmé deux avions de combat israéliens, probablement des F-15, alors qu’ils bombardaient le Liban. Ces avions militaires volaient à une distance dangereusement proche de l’avion civil libanais, violant ainsi les normes de sécurité internationales concernant l’espace aérien. Cet épisode soulève des inquiétudes quant à la sécurité des vols civils dans un contexte de conflit intensifié entre Israël et le Liban.
Les règles de sécurité aérienne : un impératif négligé
Les normes de l’aviation civile, établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), imposent des distances de sécurité strictes entre les avions civils et les appareils militaires pour garantir la sécurité des vols. En temps de conflit, ces distances doivent être encore plus grandes, atteignant entre 5 et 10 kilomètres pour éviter des collisions, des turbulences sévères ou des incidents dus aux systèmes de défense actifs des avions militaires.
Cependant, dans cet incident, les F-15 israéliens ont ignoré ces distances de sécurité minimales, augmentant considérablement les risques d’une catastrophe aérienne. Ce type de violation du droit aérien expose les civils à des dangers inutiles.
Des précédents tragiques : des avions civils mis en danger
L’histoire de l’aviation a connu des incidents tragiques où des avions civils ont été mis en danger par des opérations militaires, soulignant les risques inhérents à la non-observation des règles de sécurité aérienne :
- Vol Iran Air 655 (1988) : Un Airbus A300 iranien a été abattu par un missile américain, tuant 290 personnes, après avoir été pris pour un avion militaire.
- Vol Malaysia Airlines MH17 (2014) : Un Boeing 777 a été abattu au-dessus de l’Ukraine, causant la mort de 298 passagers, en raison d’un missile tiré dans une zone de conflit.
- Vol Ukraine International Airlines PS752 (2020) : Cet avion a été abattu par erreur par l’Iran, causant la mort des 176 personnes à bord.
Ces précédents montrent les conséquences dévastatrices que peuvent avoir des violations des règles de sécurité aérienne dans des zones de conflit.
La situation au Liban
Depuis le début des hostilités en octobre 2023, le Liban a subi d’intenses bombardements israéliens, notamment dans le sud du pays et la vallée de la Bekaa. En date du 11 octobre 2024, le bilan des morts s’élève à plus de 2 000 personnes, avec plus de 9 500 blessés, principalement des civils. Ce bilan comprend des hommes, des femmes et des enfants victimes de frappes aériennes massives, qui n’épargnent ni les infrastructures civiles ni les centres médicaux
En plus des pertes humaines, plus d’un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du Liban, aggravant la crise humanitaire. Les hôpitaux sont débordés, et de nombreuses installations ont été détruites ou endommagées par les frappes israéliennes. Le ministère libanais de la Santé a signalé que 40 % des blessés étaient touchés par des traumatismes liés aux bombardements.