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Un scandale explosif : les transferts illégaux de capitaux à l’étranger

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Un détournement massif de fonds en pleine crise bancaire

Depuis 2019, le Liban traverse une crise bancaire sans précédent, marquée par le gel des dépôts en devises pour les citoyens ordinaires. Pourtant, des milliards de dollars ont discrètement quitté le pays, transférés par des responsables politiques, des banquiers influents et des figures économiques majeures. Ces opérations se sont déroulées alors que les banques imposaient des restrictions strictes aux déposants lambda, alimentant la colère de la population et la défiance envers le système financier​.

Les documents révélés récemment par la justice libanaise et des enquêtes indépendantes montrent que ces transferts massifs de capitaux ont été facilités par certaines banques qui, tout en bloquant l’accès aux comptes des citoyens ordinaires, ont autorisé des opérations financières pour une élite bien connectée. Selon des sources parlementaires, au moins 18 à 19 milliards de dollars ont quitté le pays depuis le début de la crise, alors que les réserves en devises s’épuisaient et que la livre libanaise s’effondrait​.

Parmi les personnalités impliquées, plusieurs noms reviennent avec insistance. L’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, fait l’objet d’investigations dans plusieurs pays européens, notamment en France et en Allemagne, où il est soupçonné d’avoir blanchi au moins 330 millions de dollars à travers un réseau de sociétés offshore​. D’autres figures politiques et financières influentes ont également été identifiées, bien que leurs noms n’aient pas encore été publiquement révélés par la justice libanaise​.

Face à ces révélations, la pression populaire s’intensifie, avec des appels à des procès et à des sanctions contre les responsables de ces détournements de fonds. Pourtant, aucune véritable action judiciaire n’a encore été menée contre les figures politiques et bancaires les plus influentes, renforçant le sentiment d’impunité au sein de l’élite dirigeante​.

Les accusations contre les principaux suspects des transferts illégaux de capitaux

Riad Salamé : un ex-gouverneur de la Banque du Liban poursuivi à l’international

Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque du Liban, est l’une des figures centrales du scandale des transferts illégaux de capitaux. Il est accusé d’avoir orchestré le détournement de centaines de millions de dollars, en exploitant son influence au sein du secteur bancaire pour faciliter des opérations financières frauduleuses.

  • Selon les enquêtes internationales, il aurait utilisé un réseau de sociétés offshore pour blanchir plus de 330 millions de dollars, notamment via des structures établies en Suisse, en France et en Allemagne. Ces transactions sont actuellement sous investigation par plusieurs autorités judiciaires européennes​.
  • Il aurait permis à des proches de transférer des sommes importantes hors du Liban, tandis que les comptes des déposants ordinaires étaient bloqués​.
  • Des documents internes de la Banque du Liban ont révélé des manipulations comptables, où des fonds publics auraient été utilisés pour couvrir des déficits bancaires cachés​.

Salamé a fui le Liban avant que les autorités locales n’émettent un mandat d’arrêt contre lui. Il réside actuellement en dehors du pays, bénéficiant de protections politiques et de lenteurs judiciaires qui retardent son extradition​.

Tawfiq Saleh : un banquier dans le viseur de la justice

Tawfiq Saleh, banquier influent, est accusé d’avoir joué un rôle clé dans les mécanismes de transfert des fonds vers des destinations étrangères. Son nom figure sur une liste de suspects contre lesquels la justice libanaise a émis des mandats d’arrêt​.

  • Il aurait autorisé des transactions pour des clients fortunés tout en bloquant les transactions des citoyens ordinaires​.
  • Des documents montrent des flux d’argent importants vers des banques en Suisse et aux Émirats arabes unis, où des avoirs suspects ont été identifiés​.
  • La justice suisse a ouvert une enquête sur des comptes bancaires liés à Tawfiq Saleh, suspectés d’avoir servi à masquer des détournements massifs de fonds​.

Son emplacement actuel est inconnu, mais des sources judiciaires indiquent qu’il aurait quitté le Liban peu avant l’émission des mandats d’arrêt​.

Charles Chucri Hélou : un financier sous enquête

Charles Chucri Hélou, un autre acteur du secteur bancaire libanais, est sous investigation pour des transferts de fonds jugés suspects​.

  • Il est accusé d’avoir facilité des opérations bancaires frauduleuses, en autorisant des retraits massifs en devises étrangères pour certains clients privilégiés​.
  • Il aurait collaboré avec d’autres responsables bancaires pour contourner les restrictions financières imposées aux déposants​.

La justice libanaise n’a pas encore officiellement émis de mandat d’arrêt contre lui, mais son nom apparaît dans plusieurs enquêtes en cours​.

Les banques libanaises sous pression : refus de collaboration et entrave aux enquêtes judiciaires

Un secteur bancaire complice ou paralysé ?

L’affaire des transferts illégaux de capitaux met en lumière le rôle central des banques libanaises, accusées d’avoir facilité ces opérations frauduleuses, tout en empêchant les déposants ordinaires d’accéder à leurs fondsDepuis 2019, alors que la majorité des citoyens ne pouvait retirer que des montants limités et convertis en livres libanaises dévaluées, plusieurs banques ont permis à des personnalités influentes d’échapper aux restrictions​.

Les enquêtes menées par la justice libanaise ont identifié plusieurs institutions financières impliquées, mais aucune coopération réelle n’a été obtenue de leur part. Selon des sources judiciaires, les banques concernées invoquent le secret bancaire ou des contraintes réglementaires pour ne pas divulguer les détails des transactions suspectes​.

Certaines banques, en particulier des établissements de premier plan, auraient détruit ou falsifié des documents comptables pour masquer les traces des transactions illégales​. Des employés bancaires ont également témoigné sous couvert d’anonymat, affirmant qu’ils avaient reçu des ordres directs de leur direction pour faciliter ces transferts en toute discrétion​.

Une opposition frontale aux enquêtes judiciaires

Lorsque la justice libanaise a tenté d’exiger l’accès aux comptes des suspectsles banques ont systématiquement refusé de coopérer, avançant des justifications légales douteuses :

  • Le secret bancaire : bien que certaines réformes aient levé partiellement le secret bancaire en cas d’enquête judiciaire, les banques utilisent encore cet argument pour éviter de transmettre des informations aux procureurs​.
  • Les contraintes réglementaires : plusieurs institutions financières affirment ne pas avoir le droit de divulguer des informations sur des transactions internationales, alors que ces restrictions ne s’appliquent pas en cas de demandes officielles de la justice​.
  • Des vices de procédure : certaines banques contestent la légitimité des mandats judiciaires, les qualifiant de politiquement motivés, ce qui complique encore plus le travail des enquêteurs​.

Ces blocages constants empêchent la justice libanaise d’accéder aux preuves nécessaires pour identifier l’ampleur exacte des détournements et des responsabilités individuelles.

Le manque de volonté politique et la peur des représailles

Le refus des banques de collaborer est largement favorisé par un manque de volonté politique. De nombreux responsables bancaires sont étroitement liés à des figures politiques influentes, qui les protègent contre toute tentative de poursuite judiciaire. Des observateurs soulignent que les gouvernements successifs ont évité d’attaquer frontalement les banques, de peur d’un effondrement complet du système financier​.

La corruption généralisée et l’influence des banques sur la classe politique rendent donc pratiquement impossible toute avancée significative dans ces affaires. Les rares juges et procureurs qui tentent de faire la lumière sur ces scandales font face à des blocages systématiques, certains ayant même été menacés ou contraints d’abandonner leurs enquêtes​.

Un risque d’impunité totale ?

Si aucune avancée n’est réalisée dans ce dossier, le Liban risque de conforter un précédent dangereux, où les élites financières et politiques bénéficieraient d’une totale impunité après avoir vidé le pays de ses ressources​.

Les organisations internationales, notamment le FMI et la Banque mondialecontinuent de mettre la pression sur Beyrouth pour qu’une réelle enquête aboutisse. Toutefois, tant que les banques continueront d’entraver les investigations, aucune sanction concrète ne pourra être appliquée​.

L’opinion publique, exaspérée par cette situation, continue de réclamer des comptes, mais sans action judiciaire forte et sans levée des protections politiques, la justice risque de rester paralysée​.

Destruction et falsification de documents : qui sont les responsables ?

Une chaîne de commandement bien organisée pour masquer les traces

L’implication de certaines banques libanaises de premier plan dans la falsification et la destruction de documents comptables est désormais avérée. Les enquêtes menées par la justice libanaise et des organisations internationales montrent que des ordres ont été donnés au sein de plusieurs institutions financières pour effacer les preuves des transferts massifs de capitaux à l’étranger​.

Des témoignages recueillis auprès d’anciens employés bancaires révèlent que ces opérations de falsification ont été orchestrées par des cadres supérieurs des banques concernées, qui ont agi sous pression de personnalités politiques et économiques influentes​.

Comment les manipulations ont été mises en œuvre ?

Les enquêtes révèlent trois principales méthodes utilisées par ces banques pour effacer les preuves des transferts illégaux :

  • Suppression massive de fichiers numériques : Les bases de données bancaires ont été modifiées ou effacées pour supprimer les traces des opérations suspectes. Certains employés ont déclaré que des instructions avaient été données pour altérer les historiques de transactions avant toute inspection externe​.
  • Falsification de documents papier : Plusieurs rapports bancaires ont été modifiés avant d’être transmis aux régulateurs, avec des chiffres erronés ou des informations incomplètes, empêchant ainsi la justice de remonter aux véritables flux financiers​.
  • Destruction physique d’archives comptables : Des documents papier liés aux transactions des suspects ont été incinérés ou broyés dans certaines succursales bancaires, ce qui rend leur récupération impossible​.

Des employés menacés pour assurer leur silence

Les témoins de ces manipulations affirment avoir subi des pressions importantes de la part de leurs supérieurs. Certains employés, ayant refusé de participer à ces actes illégaux, ont fait l’objet de licenciements abusifs, d’intimidations, voire de menaces physiques​.

L’un d’eux a rapporté aux enquêteurs qu’un cadre bancaire lui aurait explicitement dit :

« Si ces fichiers disparaissent, c’est mieux pour tout le monde. Tu ne veux pas que ton nom soit associé à ce genre d’affaires. »

Face à ces révélations, des ONG de lutte contre la corruption demandent des mesures urgentes pour protéger les lanceurs d’alerte, mais le silence persiste du côté des autorités libanaises​.

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Newsdesk Libnanews
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