Alain Bifani, dont la démission du poste de directeur général du Ministère des Finances n’a pour l’heure pas encore été acceptée ou récusée par le gouvernement, a été convoqué par le procureur financier, le juge Ali Ibrahim, suite à ses déclarations faisant état du transfert à l’étranger de 6 milliards de dollars depuis le 17 octobre dernier, en dépit de la fermeture puis de la mise en place d’un contrôle des capitaux de manière unilatérale par l’Association des Banques du Liban.

Alain Bifani s’exprimait alors dans les colonnes du quotidien The Financial Times.

Selon Alain Bifani, “une élite bancaire” tente de faire ainsi de permettre “au système” d’échapper aux mesures qui pourraient permettre de recapitaliser le système financier local face aux pertes financières. Le plan de sauvetage du système financier présenté par le gouvernement Hassan Diab prévoit en effet, d’une part, un wipe-off ou approvisionnement des pertes à la totalité des capitaux des actionnaires actuels puis une recapitalisation via un appel aux grands déposants de ces établissements financiers.

Cependant, cette fuite de capitaux a encore aggravé la situation catastrophique dans laquelle se trouve la population libanaise. De plus, le FMI conditionne son aide à l’instauration d’un contrôle des capitaux formel justement visant à mettre fin à ce type de pratiques.

Alain Bifani, qui est le 2ème membre de l’équipe des négociateurs libanais à démissionner et considéré comme l’un des principaux auteurs du plan de sauvetage économique, avait déjà demandé, le 30 juin dernier, à ce que le secret bancaire puisse être levé. Il avait alors également accusé certains politiciens d’avoir d’énormes intérêts financiers et de vouloir s’accaparer l’or et les actifs et propriétés de l’Etat. Ce projet est celui de l’Association des Banques du Liban (ABL) dont l’auteur serait Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) et qui est, semble-t-il, soutenu par la Commission des Finances et du Budget au Parlement.