La légende d’Adonis et Astarté est l’une des histoires les plus poignantes et les plus anciennes de la mythologie du Moyen-Orient, dont les origines remontent à la Phénicie, une civilisation ancienne qui correspond à peu près au Liban moderne.
Astarté, connue aussi sous le nom d’Ishtar, était la déesse de la fertilité, de l’amour et de la guerre, et elle était vénérée dans toute la région. Adonis était un mortel d’une grande beauté qui a capturé le cœur d’Astarté dès leur première rencontre.
Selon le mythe, Adonis était un chasseur exceptionnel, mais son habileté lui serait fatale. Un jour, alors qu’il chassait dans les forêts, un sanglier, qui serait parfois considéré comme le dieu jaloux Arès déguisé, l’attaqua et le blessa mortellement. En d’autres versions, le sanglier est associé à la déesse jalouse Aphrodite. Astarté entendit ses gémissements et accourut pour le trouver. Elle le trouva agonisant et il mourut dans ses bras.
Il est dit que son sang a coulé dans le fleuve, le teintant en rouge, un phénomène qui se produit réellement chaque printemps lorsque les eaux rougissent en raison de l’argile rouge transportée par la fonte des neiges. Ce spectacle naturel a renforcé le lien entre le mythe d’Adonis et le site d’Afqa.
La Mythologie et les Cycles de la Nature
Le Liban, avec ses saisons marquées et ses paysages variés, illustre le cycle de mort et de renaissance associé à Adonis. Le printemps, avec sa floraison et sa renaissance de la nature, symbolise le retour d’Adonis à la vie et la célébration de l’amour d’Astarté.
Culture et Fêtes
Historiquement, des festivals étaient célébrés en l’honneur d’Adonis et d’Astarté, en particulier à Byblos, une des plus anciennes villes du monde, située au Liban. Bien que les pratiques religieuses phéniciennes aient depuis longtemps disparu, les échos de ces anciennes célébrations peuvent être ressentis dans les coutumes, les fêtes et les traditions libanaises modernes.
Une procession de 3 jours était ainsi organisé vers le printemps durant l’Antiquité qui partait de Byblos jusqu’à Afqa où des cérémonies incluant une prostitution sacrée avait lieu.
Byblos (Jbeil)

Byblos est l’un des sites les plus anciens continuant à être habités dans le monde et a été un centre important pour le culte d’Adonis et d’Astarté. De nombreuses cérémonies et rites phéniciens y ont été consacrés à ces divinités. Des objets et des structures découverts lors de fouilles archéologiques témoignent des pratiques religieuses antiques dédiées à ce mythe.
Machnaqa (ou Mechnaqa)

Moins connu, ce site est également associé au culte d’Adonis. Des vestiges de temples et d’autres structures y ont été découverts, bien que le lien direct avec Adonis ne soit pas aussi évident que dans d’autres lieux. Néanmoins, sa proximité avec la rivière Adonis et avec Afqa renforce son association avec le mythe.
Afqa

Afqa est peut-être le site le plus directement lié à la légende d’Adonis. Il est situé dans la vallée de la rivière Adonis, aujourd’hui appelée rivière Ibrahim. Selon la légende, c’est ici qu’Adonis aurait été tué et que ses eaux rougies par son sang seraient les larmes d’Astarté. Un temple romain dédié à Vénus, la contrepartie romaine d’Astarté, surplombe la source de la rivière, renforçant le lien entre la géographie et la mythologie.
D’autres sites non liés aux processions existent, par exemple celui de Ghineh dans le Kesrouan avec une tombe où figure la mort d’Adonis lors de la chasse au sanglier.