Le weekend a été ponctuée par des déclarations marquantes d’hommes politiques libanais et internationaux, traduisant les tensions mais aussi les espoirs de déblocages régionaux. Sur fond de défis économiques et de crises géopolitiques, ces prises de parole éclairent les stratégies en cours et les rapports de force qui s’esquissent.
Nawaf Salam appelle à l’unité nationale lors des commémorations de la guerre civile
À l’occasion des cérémonies marquant le cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise, le Premier ministre Nawaf Salam a adressé un message solennel à la nation. Selon Al Joumhouriyat, 14 avril 2025, il a déclaré que « le souvenir de ces événements douloureux doit renforcer notre engagement collectif à bâtir un État uni et souverain ».
Il a mis en garde contre la persistance des divisions communautaires, qu’il qualifie de « fragilités structurelles », appelant à les surmonter pour consolider les fondations de la nation. Toujours selon le journal, Nawaf Salam a insisté sur la nécessité d’un sursaut national pour éviter que le passé ne se répète.
Al Liwa’, 14 avril 2025, rapporte que ce discours a été prononcé lors d’une cérémonie à la place des Martyrs à Beyrouth, haut lieu symbolique de la mémoire nationale. Le Premier ministre a également salué les initiatives de la société civile pour transmettre aux jeunes générations une mémoire partagée, invitant à « dépasser les lectures fragmentées de notre histoire commune ».
Joseph Aoun réaffirme la primauté de l’État face aux forces armées non étatiques
Le président de la République Joseph Aoun a profité de son déplacement à Doha pour rappeler la nécessité de renforcer l’autorité de l’État libanais. Selon Ad Diyar, 14 avril 2025, il a affirmé que « seules les institutions officielles, l’armée nationale et les forces de sécurité sont garantes de la souveraineté du Liban ».
Ce message intervient dans un contexte de débats internes sur la place des armes détenues par des groupes non étatiques, notamment le Hezbollah. Al Joumhouriyat, 14 avril 2025, souligne que cette déclaration présidentielle vise à rassurer les partenaires régionaux du Liban, alors que des négociations sont en cours pour clarifier les rôles respectifs des forces armées libanaises et des groupes de résistance.
Le chef de l’État, toujours selon le journal, a ajouté que « la stabilité du Liban repose sur la primauté du droit et sur la confiance de ses citoyens dans les institutions de l’État ».
Tarek Mitri dévoile les contours du plan de retour des réfugiés syriens
Le vice-Premier ministre Tarek Mitri a exposé les grandes lignes du projet gouvernemental concernant le retour progressif des réfugiés syriens. Selon Al Liwa’, 14 avril 2025, il a précisé que « près de 400 000 réfugiés seront accompagnés dans un processus de retour sécurisé et coordonné avec les autorités syriennes ».
Il a insisté sur le fait que ce plan s’appuie sur des garanties humanitaires et sur la médiation de l’Arabie saoudite pour assurer des conditions dignes aux familles concernées. Ad Diyar, 14 avril 2025, rapporte que Tarek Mitri a souligné « l’urgence de réduire la pression sur les infrastructures libanaises », tout en appelant la communauté internationale à soutenir le Liban dans la gestion de cette transition.
Ces déclarations s’inscrivent dans un climat de débat national intense sur la question des déplacés syriens, où se confrontent les impératifs humanitaires et les réalités socio-économiques du pays.
Donald Trump s’exprime sur les négociations avec l’Iran
À l’international, le président américain Donald Trump a réagi aux pourparlers en cours avec l’Iran, organisés à Oman. Selon Al Sharq Al Awsat, 14 avril 2025, il a estimé que « les négociations progressent dans la bonne direction », tout en avertissant que « toutes les options restent sur la table ».
Trump a indiqué que son administration cherche à obtenir des garanties fermes sur la nature civile du programme nucléaire iranien, ajoutant que « la sécurité des alliés des États-Unis au Moyen-Orient reste une priorité absolue ».
Al Akhbar, 14 avril 2025, rapporte que le président américain a toutefois tempéré ses propos en affirmant préférer « une solution diplomatique » pour désamorcer les tensions, tout en conservant une posture de fermeté.
Ces déclarations reflètent la stratégie de Washington visant à maintenir la pression sur Téhéran tout en laissant ouverte la voie du dialogue.
Mohammed ben Zayed soutient la stabilité syrienne lors de la visite d’Ahmad al-Shara
Le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyan, a exprimé un soutien clair à la stabilité de la Syrie à l’occasion de la visite du président syrien Ahmad al-Shara à Abu Dhabi. Selon Annahar, 14 avril 2025, il a déclaré que « la stabilité de la Syrie est essentielle pour la sécurité de la région ».
Le dirigeant émirati a souligné que son pays s’engage à accompagner la reconstruction de la Syrie et à promouvoir un processus politique inclusif, « respectueux de la souveraineté et de l’unité territoriale syrienne ».
Al Sharq Al Awsat, 14 avril 2025, précise que Mohammed ben Zayed a également insisté sur l’importance de la coopération arabe pour soutenir la Syrie dans cette phase de transition, évoquant la nécessité de « renforcer les mécanismes de solidarité régionale ».
Ces propos témoignent de la volonté des Émirats de jouer un rôle moteur dans la réintégration de la Syrie au sein du concert arabe.
Le ministre saoudien de l’Énergie valorise l’accord nucléaire civil avec Washington
En marge des discussions bilatérales sur la coopération énergétique, le ministre saoudien de l’Énergie a salué l’accord en préparation avec les États-Unis sur le nucléaire civil. Selon Al Sharq Al Awsat, 14 avril 2025, il a déclaré que ce partenariat « renforce la sécurité énergétique du royaume et ouvre des perspectives nouvelles pour la croissance économique ».
Il a ajouté que cet accord est « une étape stratégique dans la diversification du bouquet énergétique de l’Arabie saoudite », insistant sur la complémentarité entre cet engagement et la stratégie Vision 2030 du royaume.
Ces déclarations mettent en lumière l’ambition saoudienne de se positionner en acteur majeur de la transition énergétique au niveau régional, tout en consolidant ses alliances stratégiques avec Washington.