dimanche, avril 27, 2025

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Joseph Aoun trace la ligne rouge : l’État, seul garant de la souveraineté libanaise

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Au Liban, le débat sur la souveraineté nationale s’est intensifié avec les récentes déclarations du président de la République, Joseph Aoun. Lors de son discours à l’occasion des commémorations du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise, le chef de l’État a adressé un message clair aux forces politiques et à la population. Il a insisté sur la nécessité de placer l’État au centre de toutes les garanties de sécurité et de souveraineté.

Joseph Aoun a affirmé : « Il est temps de dire tous ensemble que seule l’État nous protège, l’État fort, souverain, juste, présent aujourd’hui, l’État issu de la volonté des Libanais, et qui s’efforce avec sérieux pour leur bien-être, leur paix et leur prospérité. » Ces paroles résonnent comme un rappel fondamental de la primauté des institutions dans un pays longtemps marqué par la coexistence d’armements parallèles et de structures sécuritaires non étatiques.

Le président a poursuivi, posant un diagnostic sans ambiguïté sur la situation actuelle : « Tant que nous sommes d’accord pour dire que toute arme en dehors du cadre ou de la décision de l’État expose l’intérêt du Liban à de multiples dangers, il est temps que nous nous engagions conformément à cette position, pour que le Liban subsiste et pour prouver que nous avons appris de cinquante années de nos guerres insensées. » En s’exprimant ainsi, Joseph Aoun place la responsabilité collective au cœur du projet de consolidation de l’État, faisant écho aux attentes d’une population lassée des divisions et des incertitudes sécuritaires.

Ces propos interviennent alors que le président prépare un déplacement stratégique au Qatar, déplacement encore à venir mais déjà porteur d’enjeux diplomatiques majeurs. Le chef de l’État entend y renforcer les liens bilatéraux avec Doha, mais aussi exposer la volonté du Liban de se stabiliser en consolidant l’autorité de ses institutions nationales. Sa prise de parole actuelle semble ainsi poser les jalons de cette démarche internationale, affirmant un cap clair avant même de rencontrer ses partenaires régionaux.

Dans son discours, Joseph Aoun a également fait référence aux leçons douloureuses de l’histoire du pays : « Notre unité est notre arme, et notre arme est notre armée, pour que toutes les cinquantenaires à venir soient des jours de prospérité, de paix, de joie et de vie, car nous sommes nés pour vivre. » En plaçant l’unité nationale et l’armée au centre de sa vision pour l’avenir, le président réaffirme son attachement au monopole étatique de la force légitime.

Ce positionnement est d’autant plus stratégique qu’il intervient dans un contexte où le rôle du Hezbollah, et plus largement des armes non étatiques, reste un sujet de débats intenses au Liban. Le président, sans mentionner explicitement le mouvement, adresse un message implicite mais sans équivoque à tous ceux qui défendent la légitimité d’une résistance armée autonome. Sa formule sur « l’État qui nous protège » trace une ligne rouge que le chef de l’État invite l’ensemble de la classe politique à reconnaître.

Joseph Aoun, dans la continuité de son intervention, a rappelé les dangers de la division et du recours à des soutiens extérieurs pour régler les différends internes. Il a déclaré : « Nous avons le devoir d’avoir appris des cinquante années passées que la violence et la haine ne résolvent aucun problème au Liban, et que seul notre dialogue peut apporter des solutions à nos problèmes internes et systémiques. Chaque fois que l’un de nous s’appuie sur l’étranger contre son partenaire dans la nation, il perd, son partenaire perd aussi, et la nation entière perd. »

Cette dénonciation claire de la dépendance aux influences extérieures souligne la volonté présidentielle de recentrer le débat libanais sur les solutions internes, sans ingérence. Le président s’inscrit ainsi dans une logique d’affirmation d’une souveraineté pleine et entière, qui passe par la reconnaissance de l’État comme seul arbitre des différends internes.

La réaction dans les sphères politiques a été immédiate. Plusieurs personnalités politiques favorables au renforcement de l’État ont salué la clarté du message présidentiel, y voyant une étape indispensable vers la stabilisation durable du pays. En revanche, des voix plus critiques ont pointé la complexité du contexte sécuritaire régional, estimant que les menaces extérieures justifient encore, selon eux, le maintien d’une capacité de défense complémentaire à celle de l’État.

En insistant sur la nécessité d’apprendre des erreurs du passé, le président cherche à transcender ces clivages. Son discours, largement salué pour sa hauteur de vue, invite tous les acteurs de la vie politique libanaise à dépasser les divisions pour bâtir un avenir fondé sur la confiance dans l’État et dans ses institutions régaliennes.

Au-delà de la politique interne, les propos de Joseph Aoun ont également été perçus comme un message adressé à la communauté internationale. Le Liban, confronté à de multiples crises, cherche à rassurer ses partenaires sur sa capacité à restaurer l’ordre institutionnel et à asseoir une gouvernance stable. Le président, par son intervention, envoie un signal fort de détermination, posant les bases d’une diplomatie de souveraineté assumée.

Dans un pays marqué par les crises et les ingérences, la posture adoptée par Joseph Aoun ouvre la voie à un repositionnement stratégique du Liban sur l’échiquier régional. En réaffirmant que l’unité nationale et la confiance dans les institutions sont les seuls remparts viables contre les périls extérieurs et internes, le président place l’État au cœur de la reconstruction politique.

Cette déclaration s’inscrit dans une séquence plus large qui verra dans les prochaines semaines des initiatives diplomatiques se multiplier. Si le président compte sur ses partenaires pour accompagner le redressement du pays, il affirme d’abord que la clé du renouveau libanais réside entre les mains des Libanais eux-mêmes.

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Newsdesk Libnanews
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