La crise politique entre le Président de la République, le Général Michel Aoun, et le Président de la Chambre des députés, Nabih Berry, se poursuit avec des déclarations quelque peu acerbes échangées depuis un certain temps.

Pour rappel, la crise politique entre les 2 hommes avait débuté suite à la signature d’un décret d’avancement d’un an d’officiers de l’Armée Libanaise qui avaient vu leurs carrières suspendue alors qu’ils se trouvaient être élèves officiers suite à la défaite des Forces Armées Libanaises du Général Aoun face à l’Armée Syrienne en 1990. Le Président de la Chambre estime de son côté, que la signature d’un tel décret d’avancement comportant 95% de chrétiens défavorise les équilibres confessionnels au sein de l’Armée Libanaise et par conséquent est contraire aux accords de Taëf. Il exige par conséquent, la signature du Ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, par ailleurs un de ses proches pour que ce décret puisse être avalisé.

Hier le Président de la Chambre avait estimé que seul le parlement pouvait interpréter la constitution libanaise, répondant aux propos de la Présidence de la République, indiquant par ailleurs qu’un recours au Conseil Constitutionnel était injustifié.

“Bien que nous partagions également notre profond désir de mettre fin à la polémique actuelle sur la constitutionnalité du décret … ce qui s’est passé n’était pas simplement un problème juridique sur un décret qui peut être contesté devant le Conseil Constitutionnel mais une violation flagrante d’une règle constitutionnelle appelée «rotation constitutionnelle» en contournant la compétence d’une autorité constitutionnelle et des articles extrêmement clairs dans la Constitution”, a indiqué dans un communiqué le Président de la Chambre qui note par ailleurs que ce décret aurait déjà été discuté au Parlement pour y être rejeté. Il a également estimé qu’un recours à la Justice ne peut se faire tant que le Ministère de la Justice est contrôlé par un proche du Président de la République.

Le Général Aoun a invité, dans un communiqué de la Présidence de la République, Nabih Berry à contester sa décision devant la cour de justice compétente, dont il acceptera l’arbitrage alors que les tentatives de médiations du Hezbollah et du Premier Ministre Saad Hariri ont, pour l’heure, toutes échouées. Il estime la signature du Ministre des Finances comme non nécessaire puisque ce décret ne nécessiterait aucun financement supplémentaire de l’institution concernée.

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