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FocusLiban: Le Liban en chute libre dans le classement mondial de la liberté économique

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Le Liban se classe à la 144e position sur 165 pays dans le rapport 2024 de l’indice de liberté économique du Fraser Institute, marquant une baisse notable par rapport à son classement de 2023. Cette chute est particulièrement préoccupante dans le contexte de la crise économique et politique profonde que traverse le pays. Parmi les 19 économies arabes étudiées, le Liban occupe désormais la 13e place, perdant ainsi son avance régionale.

Une baisse continue et alarmante

En 2023, le Liban était déjà classé à la 148e place mondiale, mais les données récentes montrent une dégradation accélérée de sa situation économique. Cette tendance à la baisse s’inscrit dans un contexte plus large de désintégration institutionnelle et de mauvaise gestion de la part des autorités libanaises. Le pays, qui figurait dans le 83e percentile mondial en termes de liberté économique en 2014, voit aujourd’hui 87 % des économies mondiales jouir d’une plus grande liberté économique. Parmi les pays arabes, 68 % surpassent également le Liban en termes de liberté économique.

Le rapport évalue la liberté économique selon cinq catégories principales : la taille du gouvernement, l’accès à une monnaie saine, le système juridique et les droits de propriété, la réglementation du crédit, du travail et des affaires, et la liberté commerciale internationale. Ces critères sont cruciaux pour déterminer dans quelle mesure une économie permet à ses citoyens de contrôler leur propre destinée financière, et ils mettent en évidence les carences profondes du Liban dans la plupart de ces domaines.

Les points forts et faibles du Liban

Le tableau suivant extrait du rapport présente les résultats du Liban dans ces cinq catégories principales pour 2024 :

CatégorieRang globalRang arabeScore 2024
Taille du gouvernement518,78
Accès à une monnaie saine149134,99
Système juridique & droits de propriété132103,53
Réglementation du crédit, du travail & des affaires141145,28
Liberté de commerce international157174,16

1. Taille du gouvernement

Curieusement, le Liban se classe très bien dans cette catégorie, avec un score impressionnant de 8,78, ce qui le place à la 5e position mondiale et à la première parmi les pays arabes. Cela reflète peut-être une absence d’implication massive de l’État dans certaines activités économiques, mais pourrait aussi indiquer une faiblesse chronique des services publics et une incapacité à réglementer des secteurs clés de l’économie.

2. Accès à une monnaie saine

Le classement du Liban sur l’accès à une monnaie saine est particulièrement alarmant, avec une 149e place mondiale et un score de 4,99. Cette dégringolade s’explique par l’effondrement de la livre libanaise, couplé à une inflation galopante. Le pays est confronté à des disparités colossales entre le taux de change officiel et celui du marché noir, exacerbant ainsi la perte de pouvoir d’achat de la population. En 2024, l’inflation reste élevée, entraînant une chute du pouvoir d’achat et augmentant les pressions économiques sur les ménages libanais.

3. Système juridique & droits de propriété

La situation du Liban dans le domaine juridique est également préoccupante. Le pays se situe à la 132e place mondialeavec un score de 3,53, ce qui souligne de graves dysfonctionnements en matière de protection des droits de propriété et d’indépendance judiciaire. Le manque de confiance dans les institutions juridiques entrave la capacité du Liban à attirer des investissements étrangers, un facteur clé pour redresser son économie en crise.

4. Réglementation du crédit, du travail et des affaires

Dans la catégorie de la réglementation du crédit, du travail et des affaires, le Liban se classe 141e mondialement. Ce score reflète la rigidité du marché du travail et les restrictions importantes qui pèsent sur l’activité économique. La faible note dans ce domaine est symptomatique d’un environnement des affaires caractérisé par une bureaucratie excessive et des contrôles gouvernementaux inappropriés.

5. Liberté de commerce international

Le Liban souffre particulièrement dans la liberté de commerce international, se classant 157e sur 165 pays. Les restrictions commerciales, les barrières tarifaires et les entraves administratives posent des défis importants pour les entreprises exportatrices et importatrices. Cette faiblesse est d’autant plus grave dans un pays dépendant de ses échanges extérieurs pour pallier son manque de ressources naturelles.

Comparaison avec les pays voisins et les économies mondiales

En termes de liberté économique, le Liban se classe derrière plusieurs de ses voisins arabes, dont la Jordanie (45e), le Maroc (90e) et la Tunisie (118e), mais devance encore la Syrie et le Yémen, respectivement 162e et 163e. Ce classement met en lumière la faiblesse relative du Liban comparé aux pays du Golfe comme les Émirats Arabes Unis (45e) et le Qatar (78e), qui ont su diversifier leur économie et adopter des politiques favorables aux entreprises.

Par rapport à la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le Liban obtient un score moyen de 5,35, inférieur à la moyenne du CCG de 6,9 points. Cela reflète l’écart de développement économique entre le Liban et ces pays riches en ressources naturelles et disposant d’infrastructures robustes.

Une érosion de la liberté économique malgré des réformes potentielles

Le rapport du Fraser Institute met en lumière les efforts insuffisants des autorités libanaises pour améliorer la situation économique. Les réformes promises à plusieurs reprises par les gouvernements successifs, y compris les recommandations du Fonds monétaire international (FMI), n’ont pas réussi à enrayer la dégradation. De nombreux analystes estiment que la clé pour sortir de cette crise passe par des réformes structurelles profondes, notamment dans la lutte contre la corruption, la réforme du secteur bancaire et l’amélioration de l’indépendance judiciaire.

Cependant, la mise en œuvre de telles réformes semble entravée par des rivalités politiques internes et une incapacité des dirigeants à s’entendre sur un programme de redressement cohérent. Le pays reste ainsi dans une spirale descendante, où l’absence de stabilité politique freine tout espoir de relance économique.

Perspectives d’avenir : quelles solutions pour redresser la situation ?

La situation actuelle au Liban appelle à une réflexion approfondie sur les solutions possibles pour rétablir la liberté économique et stabiliser l’économie. Parmi les pistes explorées par les experts, on retrouve :

  1. Le renforcement de l’État de droit : Restaurer la confiance dans le système judiciaire et les institutions publiques est essentiel pour attirer les investissements étrangers et encourager l’entrepreneuriat local.
  2. Réformes monétaires et bancaires : Stabiliser la monnaie nationale et réformer le secteur bancaire pourraient aider à restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs.
  3. Ouverture commerciale : Lever les barrières au commerce international et encourager les exportations seraient des étapes cruciales pour redresser l’économie libanaise et créer des opportunités de croissance.
  4. Réduction de la bureaucratie : La simplification des procédures administratives et la réduction des charges pesant sur les entreprises favoriseraient un environnement des affaires plus dynamique.

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