En 2024, les investissements étrangers directs (IDE) au Liban ont chuté de 12 %, atteignant leur plus bas niveau depuis 2010. Cette diminution, révélée par un rapport du ministère des Finances, est une conséquence directe de l’instabilité politique et économique prolongée du pays. Les flux d’IDE, historiquement un moteur essentiel pour l’économie libanaise, se sont contractés à 1,32 milliard de dollars, contre 1,5 milliard de dollars en 2023, aggravant la situation des secteurs clés tels que l’immobilier, l’industrie et l’énergie.
une tendance inquiétante
Les IDE au Liban ont décliné de manière constante depuis 2019, date à laquelle la crise économique a éclaté. À leur apogée en 2010, les IDE représentaient 3,2 milliards de dollars, soit 8 % du PIB. En 2024, leur part dans le PIB est tombée à seulement 1,6 %, reflétant la perte d’attractivité du pays pour les investisseurs internationaux.
Année | Flux d’IDE ($, en milliards) | Part du PIB (%) |
---|---|---|
2010 | 3,2 | 8 |
2019 | 2,4 | 6 |
2023 | 1,5 | 2,2 |
2024 | 1,32 | 1,6 |
facteurs expliquant la chute des ide
- Instabilité politique : L’absence de président depuis 2022 et la paralysie institutionnelle dissuadent les investisseurs, qui perçoivent le Liban comme un environnement risqué.
- Corruption systémique : Les classements internationaux, comme l’indice de perception de la corruption, placent le Liban parmi les pays les plus corrompus, ce qui décourage les investissements étrangers.
- Détérioration des infrastructures : L’état des routes, du réseau électrique et des services publics compromet la capacité des entreprises à opérer efficacement.
- Fuite des talents : La migration massive de professionnels qualifiés affaiblit le capital humain, un atout autrefois clé pour attirer des investisseurs dans des secteurs comme les services financiers et les technologies.
secteurs les plus touchés
Les IDE ont diminué dans presque tous les secteurs, mais certains ont été particulièrement affectés :
- Immobilier : Bien que le secteur ait bénéficié de l’intérêt des Libanais expatriés, les investisseurs étrangers traditionnels ont évité ce marché en raison des craintes liées à la spéculation et à l’instabilité.
- Industrie : La dépendance aux importations et les coûts énergétiques élevés ont réduit l’attractivité du secteur manufacturier.
- Énergie : Les projets liés aux énergies renouvelables, qui avaient attiré des IDE dans le passé, sont au point mort en raison du manque de financements et de partenariats internationaux.
comparaison régionale
Le Liban se situe désormais parmi les pays les moins performants de la région MENA en termes d’attractivité des IDE. En comparaison, des pays comme l’Égypte (11,4 milliards de dollars) et le Maroc (2,5 milliards de dollars) continuent d’attirer des capitaux étrangers, grâce à des programmes de réformes et à une meilleure stabilité politique.
Pays | Flux d’IDE 2024 ($, en milliards) |
---|---|
Égypte | 11,4 |
Maroc | 2,5 |
Tunisie | 1,8 |
Liban | 1,32 |
conséquences pour l’économie
La chute des IDE aggrave la situation économique déjà précaire du Liban :
- Perte de compétitivité : Le manque de capitaux limite l’innovation et la modernisation des entreprises locales.
- Réduction des emplois : Les projets d’investissement étrangers sont souvent des sources majeures de création d’emplois, dont le pays a cruellement besoin.
- Affaiblissement des recettes fiscales : Moins d’investissements signifient moins de contributions fiscales pour un État déjà en difficulté financière.