Un rapport conjoint du Conseil national pour la recherche scientifique (CNRS) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a révélé l’ampleur des destructions dans la banlieue sud de Beyrouth, causées par les conflits survenus entre octobre 2023 et novembre 2024. Les dégâts touchent principalement les infrastructures résidentielles, mais aussi des secteurs clés comme l’agriculture, l’énergie et l’accès à l’eau, exacerbant une situation économique déjà critique.
évaluation des dégâts matériels
Entre octobre 2023 et novembre 2024, 353 bâtiments ont été entièrement détruits dans la banlieue sud de Beyrouth, représentant environ 124 386 m² de surface urbaine. À cela s’ajoutent 593 bâtiments gravement endommagés et près de 4 000 autres touchés à divers degrés. Le volume des débris est estimé entre 1,2 et 1,5 million de mètres cubes, pesant jusqu’à 3,9 millions de tonnes.
Les infrastructures vitales, notamment les systèmes d’approvisionnement en eau et les installations énergétiques, ont également subi des dommages importants. La principale station de traitement de l’eau a été gravement endommagée, affectant directement 70 000 foyers dans la région.
Type de dégâts | Bâtiments touchés | Surface détruite (m²) |
---|---|---|
Complètement détruits | 353 | 124 386 |
Gravement endommagés | 593 | 184 500 |
Endommagés modérément | 2 066 | 421 300 |
Légèrement touchés | 1 379 | 125 700 |
impact économique et social
Les dégâts causés par les affrontements ont un coût économique élevé estimé à 1,8 milliard de dollars. Les pertes sont concentrées dans trois domaines principaux :
- Habitat : Près de 20 000 personnes se retrouvent sans logement, aggravant la crise du logement déjà présente dans la région.
- Agriculture : La destruction de champs, notamment dans les zones périurbaines, a affecté les revenus de 8 000 agriculteurs, contribuant à une baisse de 15 % de la production agricole régionale.
- Energie : La destruction de panneaux solaires et de générateurs a réduit la capacité énergétique de 12 %, augmentant la dépendance aux réseaux publics intermittents.
défis de la reconstruction
La reconstruction dans la banlieue sud de Beyrouth s’annonce complexe, en raison de plusieurs facteurs :
- Financements limités : Le gouvernement libanais, en crise budgétaire, manque des ressources nécessaires pour entreprendre la reconstruction. Les fonds internationaux sont difficiles à mobiliser, en raison des préoccupations liées à la transparence et à la corruption.
- Gestion des débris : Avec 3,9 millions de tonnes de gravats à traiter, les infrastructures de recyclage du pays sont insuffisantes pour répondre à la demande.
- Déplacement de population : Les déplacements massifs compliquent le retour des habitants dans leurs zones d’origine, en raison de la lenteur des réparations.
initiatives en cours
Plusieurs organisations internationales, dont le PNUD et l’UNICEF, ont proposé des programmes de relance pour la banlieue sud. Parmi les initiatives :
- Recyclage des débris : Un projet pilote visant à transformer 20 % des gravats en matériaux réutilisables pour la construction.
- Modernisation des infrastructures hydrauliques : Réhabilitation des réseaux d’eau et introduction de nouvelles stations de traitement.
- Aide humanitaire : Distribution de kits d’urgence pour 12 000 familles affectées.